mercredi 27 juin 2012

The Newsroom est un gros kiff !

Dimanche soir était diffusé sur HBO le premier épisode de la nouvelle série écrite par le créateur de The West Wing et autant vous dire que j’ai pris mon pied ! Que c’est bon de découvrir une nouvelle œuvre M. Aaron Sorkin ! Dans ce pilote d’1h10 (quand même), on retrouve toute la patte du scénariste, qui, pour certains, agace et pour d’autres – dont je fais partie – tient du génie. Ca faisait longtemps qu’un pilote ne m’avait pas emballé à ce point ! J’ai un peu l’impression d’avoir retrouvé ce qui me faisait vibrer dans The West Wing (et dans The Social Network, d’ailleurs). Et ça, c’est une bonne nouvelle !

Comme je le disais il y a quelques temps sur ce blog, The Newsroom raconte l’histoire de Will McAvoy (interprété par Jeff Daniels), présentateur de journaux télévisés, qui décide de ne plus rester neutre et consensuel comme il le faisait jusqu’à présent mais de prendre partie personnellement pour livrer une information plus mordante, plus engagée. En gros, il quitte le JT de 13h de TF1 pour prendre la tête de Charlie Hebdo ! Aidé par une nouvelle équipe, ou plutôt poussé par une nouvelle équipe, Will veut tenter de redonner à la presse et aux médias sa gloire passée, à l’époque où le politiquement correct et la pression des audiences ne faisaient pas la loi.



Le rôle des médias est donc le point de départ de cette nouvelle série. C’est aussi le prétexte pour Sorkin d’aborder tout un tas de sujets et de les décortiquer en long, en large et en travers, comme il se plaisait à le faire dans The West Wing. Mais à la différence près que The Newsroom se base sur des évènements réels. Et c’est là l’une des idées les plus brillantes de la série : elle se déroule en 2010. Le 20 avril 2010 pour être précis, le jour où la plateforme pétrolière BP a explosé dans le golf du Mexique, provocant l’une des pires catastrophes écologiques. Le spectateur ayant déjà connaissance des tenants et aboutissants de l’affaire, il prend plaisir à voir comment les évènements sont perçus à ce moment précis de la catastrophe.


En utilisant des évènements réels, Sorkin se permet de taper allègrement et concrètement sur certains dysfonctionnements de son pays. Et c’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que les critiques sont plutôt mitigées outre-Atlantique. Pensez donc : Sorkin ose dise que l’Amérique n’est plus le plus grand pays du monde. Et non seulement, il le dit mais en plus il le démontre.

C’est là d’ailleurs une des (petites) limites de la série (et d’Aaron Sorkin en général) : le scénario est parfois un tantinet manichéen puisque seuls les héros de la série ont compris comment gérer l’information et comment la transmettre au grand public. Plus intelligents que la moyenne (ce qui est une constante dans l’univers du scénariste), les personnages semblent savoir tout mieux que tout le monde, ce qui peut agacer. Moi, personnellement, je trouve ça très stimulant, très enthousiasmant : certes, les protagonistes sont trop parfaits et leur répartie bien trop aiguisée pour être crédible mais la fluidité des dialogues et l’intelligence des propos donnent envie des les écouter parler pendant des heures. C’est ça, la patte Sorkin : des mots intelligents, drôles, percutants et excitants. Ceux qui ont vu et aimé The West Wing, ou The Social Network savent de quoi je parle. Pour ceux qui n’auraient pas aimé, je crains que The Newsroom ne soit pas fait pour vous.

Ajoutons à cela le casting 4 étoiles de la série : en plus de Jeff Daniels, très juste en journaliste désabusé, Emily Mortimer pétille d’enthousiasme et de fraicheur, Sam Waterston est hilarant et Dev Patel (le Slumdog Millionnaire découvert dans Skins), pour le moment discret, promet déjà. La réalisation utilise sans en abuser le fameux Walk & Talk, marque de fabrique du système Sorkin qui consiste, comme son nom l’indique, à suivre les personnages discuter en déambulant dans les couloirs de la rédaction (ou de la Maison Blanche) au cours de plans séquences interminables.

En résumé, je crois que j’ai été assez clair : je suis fan de Sorkin, je ne m’étais pas remis de la fin de The West Wing et je suis hyper heureux que le scénariste soit de retour à la télévision. Les séries qui donnent l’impression au téléspectateur d’être plus intelligent après leur visionnage sont trop rares : The Newrsoom en fait partie. On verra comment elle évolue (après tout seul le pilote a été diffusé pour l’instant), mais je crois que je me suis trouvé une nouvelle série fétiche !


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