mercredi 28 décembre 2016

Christmas Special : Sense8 en 5 scènes

Cette année, le Père Noël est arrivé légèrement en avance. Et il n’est pas passé par la cheminée. Non, cette année, il a choisi Netflix pour me donner mon cadeau dès le 23 décembre : 2h inédites de Sense8. 2h à passer avec les huit personnages les plus charismatiques que le monde des séries nous ait offerts depuis longtemps. 2h à rire, à pleurer, à s’inquiéter, à kiffer. Sense8, c’est de l’émotion à l’état brut. Le genre de séries qui vous laisse dans tous vos états sans trop comprendre ce qui s’est passé. J’avais déjà parlé ici de mon amour pour la série ; j’avais même essayé de rester objectif en essayant de pointer les petites faiblesses de la série. Mais en fait, en vrai, ces faiblesses sont bien peu de choses par rapport à la kiffance ressentie en visionnant ce spécial Noël – et les 12 épisodes de la saison 1 que je viens de re-binge watcher en 3 jours. Alors pour le plaisir, voilà un passage en revue des 5 scènes qui m’ont transcendé pendant ces deux heures.


Feeling Good : L’épisode n’a pas encore commencé que c’est déjà le kiff. Nos 8 personnages nagent dans l’océan, tous ensemble, au ralenti forcément, et sur une reprise de Feelin’ Good de Nina Simone par Avicii (et hop, direct sur ma playlist du moment). En quelques plans, en quelques minutes, on rappelle avec sensualité la situation des huit personnages : Lito, heureux comme un poisson dans l’eau ; Sun, en prison, qui tourne en rond comme un poisson rouge dans un bocal : Will qui s’enfonce dans les abysses de l’héroïne pour protéger ses compagnons. Et Kala et Wolfgang, encore et toujours irrémédiablement attirés l’un vers l’autre (et on les comprend), malgré la nouvelle bague au doigt de Kala. Tout est dit dans ce montage ultra précis, cette réalisation parfaitement maitrisée et avec ce cast toujours aussi séduisant. Sense8 recommence après une longue coupure et cette première scène suffit déjà à faire oublier les mois d’attente !


Having fun : Forcément nés le 8 Aout (1988, si l’on en croit l’âge inscrit sur le gâteau de Lito), nos sensate fêtent leur anniversaire ensemble aux huit coins de la planète. Scènes de liesse, scènes de fête, scènes de fou-rires, une fois encore le montage hallucinant nous transcende pendant cinq minutes, enchainant les morceaux  qui rejoignent la playlist entamée plus tôt (et notamment Home We’ll Go par Walk off the Earth et Huff/Puff par Just a Band). Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils s’amusent, ils rient tellement. Et on voudrait être avec eux, à San Franscisco, à Nairobi, à Positano ou à Berlin. 

Having sex : La saison 1 avait fait beaucoup parler d’elle avec notamment une scène d’orgie sexuelle particulièrement réussie. Cet épisode de Noël va encore plus loin et propose une nouvelle séquence érotique, sensuelle, magnifique. Comme le dit très joliment Sun, nous sommes tous issus du sexe, et plutôt que d’en avoir honte, c’est quelque chose que nous devrions honorer le plus souvent possible, sous quelque forme que ce soit. Avec cette ligne de dialogue (et la scène qui s’en suit), les sœurs Wachowski font la nique à tous les bigots du monde. Et se permettent même de montrer que le sexe peut aussi être hyper drôle en mettant en scène Kala et Wolfgang dans leurs ébats respectifs et involontairement partagés.

Being Loved : Sense8 ne s’est jamais cachée d’être une série pro-LGBT qui s’emploie à donner une vision positive des homos et des trans. Les couples Lito-Hernando et Nomi-Amanita comptent parmi les plus beaux couples télévisés de ces dernières années. Et dans cet épisode, après que Lito et Kala aient hurlé leur soif de pouvoir aimer qui ils voulaient, comme ils le voulaient, après qu’Amanita se soit demandé ce que le monde pouvait voir de si terrible dans ces amours-là, c’est la scène de Lito avec sa mère (et dans le prolongement, celle d’Hernando avec ses parents) qui a définitivement fait chavirer mon petit cœur tout mou. Being gay is OK.

Being United : Sense8, c’est aussi des scènes de fight particulièrement jouissives. Et d’autant plus maintenant que les liens entre les différents personnages sont établis. Chacun connait les forces et les atouts des autres. Et qu’il s’agisse de sauver Sun d’un interrogatoire douteux ou sortir Wolfgang d’une embuscade dans laquelle il est tombé, les Sensate, badass comme jamais, sont devenus quasi inarrêtables. Petite préférence pour la scène qui voit Sun foutre une raclée aux sbires de son frère : les dons de comédie de Lito et l’instinct de survie de Riley - moins souvent utilisés que les poings de Wolfgang ou le maniement des armes de Will - se révèlent tout aussi indispensables pour aider la Coréenne.


Cet épisode de Noël ne réinvente pas la série et ne fait pas forcément avancer le récit comme on aurait pu le souhaiter ; certains diront même qu’il s’agit d’une sorte de best-of de la saison 1. Mais qu’importe ce qui s’y passe, le plaisir est intacte. Merci à Netflix de nous avoir livré ce double épisode une veille de Noël. Et merci aux sœurs Wachowski (enfin surtout Lana pour ce spécial) de nous offrir cette petite dose salutaire pour patienter avant le 5 mai prochain. Je retourne écouter la reprise d’Hallelujah de Leonard Cohen par Daniel Martin Moore en attendant la suite. Happy Fucking New Year !


mercredi 30 novembre 2016

This is Us: this feels good !



Il faut bien se l’avouer, l’actualité ne nous ménage pas en ce moment : entre les images qui continuent d’arriver de conflits pas si lointains, les résultats surprenants d’élections françaises ou américaines et les anniversaires d’évènements tragiques encore bien trop proches, cette entrée dans l’hiver ne nous a pas franchement épargnés. Il parait plus important que jamais de trouver du réconfort là où on peut. Y compris dans les séries télé. Et cette année, NBC semble avoir entendu cet appel en lançant ce qui est sans doute l’un des grands gagnants de cette saison 2016-2017 : This is Us.  Alors si vous avez un petit coup de mou, si vous avez envie de câlins ou si vous n’en pouvez plus des traumatismes que provoque chez vous How to Get away with Murder, enroulez-vous dans cette série-plaid sans attendre.

This is Us raconte les destins croisés de personnages plutôt ordinaires au sein de leurs familles respectives, sous quelque forme que celles-ci prennent. Au fil des épisodes, les liens entre les personnages se précisent, les histoires se rencontrent et la série installe un joli cadre dans lequel évoluent ces héros qu’on apprend à connaitre petit à petit, au rythme de révélations qui sont faites sur chacun d’eux. Les thématiques qui sont abordées sont celles d’un soap familial classique. Le mode de narration qui mêle storylines multiples et flashbacks réguliers est assez habituel. Et la réalisation, soignée, est fidèle à ce qu’on attend d’elle. Difficile de pitcher This is Us avec plus de détails tant la série ressemble à beaucoup d’autres dramas que les américains produisent chaque année et dont ils sont friands (et nous avec).
Oui, autant prévenir, la série n’a rien de révolutionnaire. Ça n’est pas un high concept, ça n’a rien de jamais-vu et ça ne fait pas dans le sensationnel. Finalement, This is Us est à l’image de son titre : simple et sans prétention. Mais pourtant c’est tout aussi addictif. 



Autant il est difficile de pitcher cette série, autant il est encore plus dur d’expliquer pourquoi ça marche. Le mélo a souvent mauvaise presse : on l’accuse de mièvrerie, de sentimentalisme, voire de misérabilisme tire-larme. This is Us est pourtant la preuve que quand c’est bien écrit, bien joué, c’est un vrai plaisir. Ici, le genre est parfaitement maitrisé. Certes, c’est parfois attendu mais  chaque épisode apporte quelques jolies surprises noyées dans son flot d’émotions, souvent optimistes ; oui, on pleure souvent devant This is Us mais rarement de tristesse. Au contraire, c’est plutôt une machine à redonner fois en l’humanité. Une sorte de doudou qui fait du bien, qui réchauffe. This is Us, c’est la feel-good series par excellence. Un peu comme prendre un chocolat chaud, enroulé dans une grosse couverture devant un feu de cheminée. Perso, j’adhère complètement et je fonds quasiment à chaque épisode (grâce notamment au casting d’enfants – mini Kevin et mini Randall sont tops). Sans doute que je dois manquer de séries sans violence, ni sarcasme. Ou de séries où on n’est pas obligé d’avoir une vanne à la minute ou une explosion avant chaque coupure pub.

Avec déjà 9 épisodes diffusés sur les 18 que devraient compter cette première saison, This is Us est définitivement un de mes coups de cœur de cette rentrée. Un soap familial (très américain certes) touchant qui, sans brusquer, procure au contraire beaucoup de bien. Ça remonte le moral et ça réchauffe l’âme. Vous devriez essayer, vraiment. Pis en plus, vous n'avez aucune raison de passer à coté, c'est dores et déjà diffusé sur Canal+ en France. FON-CEZ.

PS: volontirement, je n'ai pas mis ici de trailer de la série parce que le pilote gagne vraiment à être vu en ayant vu le moins d'images possible. Mais pour ceux qui ne résistent pas, c'est par ici.

mardi 4 octobre 2016

Westworld : magnifiques cow-bots



Que c’est beau ! Mais que c’est beau ! C’était probablement la série la plus attendue de cette rentrée ; hé ben on n’a pas été déçu du résultat ! Westworld, la nouvelle série produite par JJ Abrams et créée par Lisa Joy et Jonathan Nolan (le frère de Christopher) est arrivée dimanche soir sur HBO aux USA et lundi soir sur OCS en France. En termes d’audiences, c’est un succès si on la compare aux lancements des derniers grands hits de la chaine payante américaine. Et c’est tant mieux parce qu’il faut bien admettre que c’est amplement mérité. Intelligent, bien ficelé, magnifiquement réalisé, le pilote est un bijou et promet d’ores et déjà de hisser la série aux rangs des incontournables de ces prochaines années. Il ne faut pas passer à côté de cette perle. Il ne faut pas. Et ce, pour (au moins) cinq raisons :


Le concept : si vous n’avez pas envie de vous faire spoiler le pilote, passez directement au paragraphe suivant (sans regarder le trailer). C’est rare que je dise ça mais ici, vous gagnerez à ne rien savoir du tout du concept de la série tant le plaisir est grand a découvrir l’univers se mettre en place en 68 minutes (oui, le pilote est long). Mais pour ceux qui n’ont pas peur d’en savoir plus (les autres, arrêtez-vous là), sachez seulement que Westworld est un immense parc d’attractions qui propose à ses richissimes clients de revivre à l’époque du Far West au milieu de figurants androïdes plus vrais que nature. Chaque jour, le scénario mis en place par les créateurs du parc se répète et permet aux visiteurs du jour une immersion totale au temps des cow-boys. Jusqu’au jour où une mise à jour des androïdes provoque des comportements inhabituels chez ces derniers. Adapté de Mondwest - un film de 1973 réalisé par ce génial et regretté Michael Crichton - on retrouve du A.I. et du I, Robot dans ce concept, mais aussi du Jurassic Park ou encore du Real Humans. Mais globalement, malgré ces références auxquelles on pense, on a quand même affaire à un récit assez inédit, complexe et pourtant parfaitement exposé dans le pilote.



La direction artistique : je l’ai dit en préambule de ce post mais bon sang de bonsoir, c’est beau. La série repousse une fois encore les limites de ce qu’on peut proposer à la télévision. L’image est parfaite, la lumière est sublime, les décors - naturels ou pas - sont somptueux. Et ce, quelle que soit la réalité dans laquelle on évolue. L’univers futuriste est d’une sobriété élégante et stylisée ; l’ambiance de l’Ouest Américain n’a jamais été aussi bien rendue (pour ceux qui n’ont pas lu le paragraphe précédent, forcément, c’est pas clair mais je n’en dirai pas plus). La réalisation est magistrale. J’en veux pour preuve cette scène incroyable de l’attaque des bandits, sur fond de musique tout aussi géniale (puisque composée par Ramin Djawadi, compositeur de la BO de Game of Thrones). Bref, Westworld, ça envoie du lourd, visuellement. Et ça reste magnifiquement poétique par moment.

Les effets spéciaux : Là aussi, pour ceux qui ne veulent rien savoir, zappez également ce paragraphe (mais revenez le lire quand vous aurez vu l’épisode). Je voudrais mentionner le magnifique travail réalisé autour des androïdes de la série, qu’il s’agisse du maquillage discret, des effets numériques parfaits ou même sans doute du jeu des comédiens. On y croit à 100%, c’est parfaitement géré. Et c’est beaucoup plus subtil que dans Real Humans (déjà remarquable pour ses effets spéciaux). 

Le casting 5 étoiles : C’est souvent sur le nom des comédiens qu’on attire du public. C’est le cas ici aussi même si les créateurs de la série ont fait attention à ne pas forcément donner les rôles les plus importants aux plus grandes têtes d’affiche. Et la magie de Westworld est de parvenir à mêler des mega-stars hollywoodiennes comme Ed Harris et Anthony Hopkins (excusez du peu) à des comédiens un peu moins connus (Thandie Newton, James Marsden, Evan Rachel Wood), voire totalement inconnus du grand public (Luke Hemsworth, frère de Chris et Liam ou Rodrigo Santoro, aperçu dans Lost). Qu’importe leur niveau de notoriété, ils sont tous excellents. Comme souvent, chez nos amis ‘ricains.

Le générique : Je n’ai rien d’autre à ajouter que « matez-moi ça » :



Énorme coup de cœur pour Westworld, donc. Foncez, vraiment. Ça vaut le coup. Si la série parvient à maintenir cette qualité sur la longueur, HBO prouvera que, malgré l’arrivée de concurrents sérieux, elle continue de proposer des programmes d’une qualité exceptionnelle. Et si par malheur la série ne parvenait pas à garder le niveau, c’est pas grave, on aura déjà eu un pilote magique qui donne envie d’être revu encore et encore…