mercredi 21 mars 2012

Awake: un concept complexe mais intriguant


Je viens de regarder l’un des pilotes les plus intrigants de l’année. Honnêtement je ne suis pas très sûr que la série arrive à tenir la route tant le concept est alambiqué. Je déteste dire ça, mais je pense qu’instinctivement, j’aurais pensé à un long-métrage pour développer une idée pareille. M’enfin, j’ai quand même bien envie de regarder la suite, pour voir comment les scénaristes vont faire évoluer leur sujet, parce que pour le moment, ça m’a bien plus. Ce pilote, c’est celui d’Awake, diffusé sur NBC.

Awake, c’est l’histoire d’un flic, Michael Britten, marié et père de famille (joué par Jason Isaacs, le Lucius Malefoy de Harry Potter, les cheveux blonds en moins) dont la vie bascule étrangement, suite à un accident de voiture qu’il a avec sa famille. A partir de ce jour-là, Michael évolue dans deux réalités différentes : dans l’une d’elle, son fils de 15 ans, Rex, n’a pas survécu au drame ; dans l’autre, c’est sa femme, Hannah qui a trouvé la mort dans l’accident. Chaque fois qu’il s’endort dans une réalité, Michael se réveille instantanément dans l’autre. Contrairement à ce que lui disent ses psys (un différent dans chaque monde), Michael est persuadé qu’aucun de ces univers n’est un rêve. Et il n’a aucunement l’intention de régler son problème puisque cela impliquerait qu’il doive renoncer à l’un des deux êtres les plus chers de sa vie. Détail important : la série démarre un certain temps après le drame, quand la situation est déjà bien installée et le deuil en partie accompli, ce qui évite au récit de tomber dans un pathos un peu plombant.

Parallèlement à ce dilemme familial, Michael continue sa vie de flic, avec des partenaires différents et sur des affaires différentes. Mais les indices d’une affaire font souvent écho à l’enquête qui a lieu dans l’autre monde. Pour moi, c’est là que le bât blesse : cette volonté de vouloir que les deux mondes se répondent par des coïncidences permanentes risque de devenir une énorme facilité ou un leitmotiv un peu lourd s’il est repris dans chaque épisode. Il me semble que je me serais concentré sur la vie familiale du héros, pourtant déjà bien développée.

Pour aider à comprendre dans quel monde on évolue, la photographie de la série change d’une séquence à l’autre. Bleue et froide dans le monde du fils, la série adopte des tons plus chauds dans celui de la femme. Le héros lui-même porte au poignet un élastique de couleur différente pour être sûr de ne pas faire de confusion. Et par là même, il aide aussi pas mal le spectateur, quelque fois un peu perdu, il faut bien le dire.


Voilà, je trouve ce mélange de Inception et de Pile et Face assez intéressant. Cependant, j’ai un peu peur que le concept très (trop ?) sophistiqué ne finisse par avoir raison de la série. Ça s’est déjà vu, avec une série comme les 4400 ou comme FlashForward. Mais je garde espoir pour celle-ci.
Et c’est en partie pour ses comédiens, qui ont pour beaucoup un capital sympathie assez fort : Laura Allen, qui joue la femme de Michael, faisait justement partie du cast des 4400. Dylan Minette, le fils, avait fait une brève apparition très remarquée dans la sixième saison de Lost. Wilmer Valderrama, l’inoubliable Fez’ de That’s 70’s Show, casse son image de petit rigolo pour celle d’un jeune flic. Et Cherry Jones, la présidente Taylor de 24, devient la psy de Michael dans le monde de Rex.

Bref, contrairement à Touch, j’attends de voir ce que va donner ce concept. J’ai envie d’y croire mais j’ai de sérieux doutes. Je pense que l’idée de base va être dure à tenir sur la longueur. 


vendredi 16 mars 2012

Les Autres Gens: une série version BD

Il existe une série un peu particulière dont je n’ai encore jamais parlé mais qui fait pourtant bel et bien partie de mes séries préférées. Tant dans sa forme que dans son fond, elle surpasse bon nombre de celles que je peux regarder chaque semaine. Il s’agit d’une série française que j’ai découverte il y a maintenant presque un an et qui m’a rendu totalement addict assez rapidement. Cette série, c’est Les Autres Gens. C’est une série un peu originale puisqu’elle n’est disponible que sur Internet, et pour cause, Les Autres Gens est une bande dessinée numérique ! En ligne depuis mars 2010, la série propose de découvrir quotidiennement un nouvel épisode ! Et c’est bien ça qui la rend totalement addictive. Je ne connais pas beaucoup de séries qui soient capables de suivre ce rythme, en dehors des soaps américains, totalement indigestes et sans saveur, et Plus Belle La Vie, qui a moins de… enfin bref, je ne voudrais pas me fâcher avec les fans de PBLV (fans que je ne comprend pas bien).

 
 
Dans le fond, pourtant, Les Autres Gens reprend les codes du soap classique en suivant les histoires amoureuses, sexuelles, amicales, professionnelles et sexuelles (oui, je sais, ça fait deux fois sexuelles, mais c’est vrai qu’on ne s’ennuie pas de ce coté-là dans Les Autres Gens) d’une vingtaine de personnages entre Paris, Toulouse, Nice et la Corrèze. Le point de départ : une jeune étudiante en droit, Mathilde, gagne 30 millions d’euros à l’Euromillion. Sa vie est forcément bouleversée du jour au lendemain ; et évidemment, quand on devient multimillionnaire, les rapports qu’on entretient avec ses parents, son frère ou ses amis de la fac évoluent invariablement. Et c’est donc à partir de cet évènement que la série nous propose de rentrer dans le quotidien des Autres Gens. Mais cet épisode du loto n’est finalement pas au centre du récit de la BD. Et tant mieux. 
Les problématiques des personnages sont globalement bien plus banales et donc bien plus identifiables pour nous, pauvres petits lecteurs qui n’avons pas gagné à l’Euromillion. Pour autant, si les thèmes abordés peuvent sembler (à tort) ordinaires, le rythme de la série, lui, ne l’est pas du tout. Chaque jour, chaque épisode fait avancer le récit, en mêlant révélations hallucinantes et cliffhangers de malade. Et c’est bien là qu’est le danger : on en veut toujours plus. C’est même la série qui me fait presque regretter le samedi matin (la série est publiée du lundi au vendredi). A l’heure où j’écris ces mots, vous ne pouvez pas imaginer à quel point l’épisode du jour me donne envie d’être lundi matin.


Concrètement, la série est toujours écrite par un seul et même auteur, Thomas Cadène. Il est aidé occasionnellement par une petite équipe d’auteurs mais globalement c’est bien lui qui tire les ficelles du récit. Chaque jour, on nous propose une quarantaine de cases ce qui équivaut à 6-7 pages de BD. A ce rythme-là, il a fallu trouver un moyen de dessiner aussi vite une quantité impressionnante de planches. Et c’est là, l’idée de génie de LAG (Les Autres Gens pour les intimes) : tous les jours, c’est un nouveau dessinateur qui prend le relai. Avec son style, chacun propose un univers qui lui est propre. Pour que le lecteur ne soit pas perdu, l’épisode du jour commence toujours avec une petite galerie de portraits qui permet de repérer qui est qui (galerie qui devient rapidement inutile, tant les personnages restent identifiables d’un dessinateur à l’autre, en raison des caractéristiques physiques très spécifiques que Cadène leur donne). Il faut bien avouer que c’est un vrai bonheur pour les yeux. Les genres se suivent et ne se ressemblent pas. Comme tous les lecteurs, j’ai mes préférés (d’Aviau, Surcouf, Vivès, Garguilo, Dufour, Sorel, Begon, Scoffoni, Tê, Consigny, Manu XYZ…) mais c’est surtout la multiplication des genres et la découverte de nouveaux styles qui est agréable ici. Je n’ai jamais connu autant de dessinateurs BD qu’en un an de lecture des Autres Gens (ils sont actuellement plus d'une centaine à avoir dessiné au moins un épisode de la série).

Je pourrais continuer pendant des heures à parler de cette série. Je n’ai pas parlé de mes personnages préférés (Kader, Gédéon, Romain, Camille, Manu, si vous voulez tout savoir), ni des heures passées entre lecteurs sur Twitter ou sur le forum du site pour se rassurer sur l’avenir des personnages ou pour se consoler mutuellement des horreurs qu’ils traversent (non, non, je ne prends pas du tout Les Autres Gens trop au sérieux). J’aurais également pu parler du résumé mensuel toujours hyper drôle, qui permet aux anciens lecteurs de faire le point sur la situation ou aux nouveaux lecteurs de rattraper la série en route. Je n’ai rien dit non plus du LAGMag, sorte de Making Of hilarant écrit et dessiné une fois par mois par Pochep et qui donne à voir l’envers du décor de la création des Autres Gens. Bref, je l’ai dit, je pourrais continuer pendant longtemps.

Mais avant de lasser tout le monde, je préfère m’arrêter là et indiquer comment lire cette magnifique série avant qu’elle ne s’arrête. Et oui, la série a prévu son arrêt définitif à la fin du mois de Juin. C’est la marque des grands : savoir s’arrêter à temps, quand la série est au sommet de son art. Donc, pour lire la série, deux solutions : ouvrir un compte sur le site internet www.lesautresgens.com et se payer les archives (pour les réticents et les radins, la simple ouverture d’un compte permet de lire gratuitement le premier mois de la série). Rapport qualité/prix imbattable si on le compare au prix que couterait une BD de près de 200 pages (et oui, chaque mois, on arrive à presque 200 pages de lecture) . Ou bien aller en librairie et acheter les premiers épisodes sortis récemment chez Dupuis en version papier. Chaque tome correspond à un mois d’épisodes. Et le cinquième vient tout juste de paraitre (d’où la raison de ce post aujourd’hui). Avec plus de 20 mois d’épisodes quotidiens, les p’tits nouveaux ont de quoi faire !

Voilà, c’est vrai que c’est un post un peu particulier pour un blog qui parle des séries TV. Mais selon moi, Les Autres Gens présentent tous les ingrédients (qui  plus est, réussis) d’une série traditionnelle. Et puis de toute façon, je l’ai déjà dit (et je le redirai sans doute) : je fais ce que je veux sur ce blog ! Après tout, je saoule mon entourage avec Les Autres Gens, je ne vois pas pourquoi je ne bassinerais pas aussi les lecteurs de ce blog. Y a pas de raisons !




mercredi 14 mars 2012

Les Houseswives au bout du rouleau

Alors là, micro-révolte (et maxi-spoiler, vous voilà prévenus*) : c’est officiel, Desperate Housewives a pété une durite. Dans l’épisode de cette semaine, les scénaristes ont décidé d’éliminer un des personnages principaux. Pas une des Desperate, quand même, mais un personnage vraiment important dans la série. Je ne comprends pas du tout ce choix. Outre le fait que ça sort de nulle part et que ça ne m’intéresse pas une seconde (mais ça c’est mon avis), il est vraiment curieux d’avoir lancé cette pirouette scénaristique maintenant. La série s’arrête dans six épisodes : pour attirer de nouveaux téléspectateurs, c’est un peu tard : ça fait longtemps que la série n’attire plus personne. Au mieux, elle doit essayer de retenir les anciens fans. D’où cette storyline HENAURME… qui a fait un flop aux US. Les audiences n’ont pas augmenté d’un poil, signe que Desperate n’est définitivement plus l’évènement que la série était les années précédentes. Mais même si on oublie ces histoires d’audience, lancer un chamboulement aussi violent que celui-là risque de frustrer les fans : les personnages concernés n’auront pas le temps d’aller au bout de leur deuil et la série risque de s’arrêter avec des héroïnes traumatisées, en pleine remise en question. La fin risque donc d’avoir un gout d’inachevé pour l’une d’entre elles : que va-t-elle devenir ? Va-t-elle s’en remettre ? On n’aura sans doute pas de réponses à ce sujet. Dommage. Très mauvais timing pour ce décès, donc. 

Par ailleurs, je dois dire que la grossesse surprise de cette saison aurait pu être un évènement sympa de cette fin de série. Mais là encore c’est mal traité. Voire carrément oublié. Dans le dernier épisode, on n’y fait même pas mention une seule fois. Ce qui devait être un chamboulement total devient un non-évènement. Très surprenant. 
Et je ne parle même pas de la résolution du mystère autour des lettres... Naze.

Enfin bref, ce que je disais il y a quelques semaines se vérifie largement : il est temps que ça s’arrête. C’est vraiment plus possible. J’entends d'ici les questions : "Pourquoi tu continues ?" Pour leur laisser une chance de me surprendre positivement d’ici la fin. Il  reste si peu d’épisodes, ça serait dommage d’abandonner maintenant. Un peu comme arrêter un marathon au 40ème km. Le plus dur est fait !
Comme quoi, savoir arrêter une série à temps est primordial. Mais une fois que la fin est annoncée, les attentes des fans sont rehaussées : on ne veut pas être déçu par la fin. Je me rends bien compte que, pour ces pauvres scénaristes (spéciale dédicace à qui se reconnaitra), le récit doit être très dur à gérer et que le compte à rebours doit être particulièrement pénible à subir. Mais il parait que le secret des meilleurs récits réside dans un début surprenant et une fin exemplaire, ce qui se passe entre les deux ayant moins d’importance pour le jugement final des téléspectateurs.

* Attention, ça spoile grave dans les commentaires...

mardi 6 mars 2012

Terra Annula

Je voudrais pas la ramener mais je l'avais bien dit (c'était ici, au premières heures de ce blog). Terra Nova vient d'être annulée officiellement par la Fox. Il n'y aura pas de saison 2. Elle rejoint donc la liste des séries trop ambitieuses, trop couteuses, trop spectaculaires mais avec un scénario trop pauvre et des personnages fadasses. FlashForward, V ou The Event avaient subi le même sort.

Il n'empêche, si c'était une évidence pour une grande partie des spectateurs, on peut se demander pourquoi personne n'a vu la catastrophe venir du coté des producteurs et du diffuseur. Comment dépenser autant de fric pour un résultat aussi médiocre? Est-ce que le budget trop important a fait perdre le nord aux producteurs? Quand on voit Lost ou l'excellentissime Game of Thrones, je me dis qu'il est quand même possible d'allier budgets faramineux et scénarios ambitieux.
Enfin maintenant, c'est plié. Chez Canal,  ils doivent être contents d'avoir acheter les droits de diff'. Bref, on n'ira pas plus loin dans cette histoire de dinos. C'est dommage, sur le papier, c'était alléchant.

jeudi 23 février 2012

Mad Men, j-30 !

Ça y est, ils reviennent!!!
Depuis le temps qu’on les attend, ils sont enfin de retour ! Dans un mois, la cinquième saison de Mad Men commence. Autant vous dire que l’attente fut pénible. Comme je le disais dans un précédent billet, le dernier épisode diffusé remonte au 17 octobre 2010. A cause de réévaluation du salaire des comédiens principaux et de discutions autour des coûts de production de chaque épisode, la série n’a pas pu maintenir le rythme régulier qu’elle tenait jusque là. AMC cherchait absolument à réduire les ambitions de Matthew Weiner, le showrunner de la série, jugé très (trop) perfectionniste et dépensier par la chaine payante. Les producteurs d’autres séries diffusées sur la même chaine (comme par exemple Franck Darabont, producteur de The Walking Dead) finissaient même par se plaindre de la situation privilégiée de Mad Men. C’est compréhensible même s’il faut rappeler que Mad Men reste le premier succès historique d’AMC. Finalement diffuseurs et producteurs ont su ce mettre d’accord et la production de la série a pu reprendre. Et le 25 mars, c’est 2 épisodes qu’AMC proposera pour relancer le show.   


Avec ces bandes-annonces diffusées sur le net (et faites à partir d’images des saisons précédentes pour ceux qui ont peur des spoilers), on rentre définitivement dans la dernière ligne droite : hâte !!!



Vous pouvez également aller regarder celles de Betty, Peggy, Roger et Peter.

mercredi 22 février 2012

Lost en 15 phrases cultes

A mon humble avis, Lost est une des séries les plus réussies de ces dernières années. Et si je parvenais un jour à établir un top 10 (j’aurais du mal à faire plus court), elle en ferait certainement partie. Il était donc largement temps que je parle ici de cette série, que dis-je, de cette œuvre culte. Et pour cette première, j’ai choisi de réunir toutes les phrases mythiques de la série. 
Je préviens ceux qui n’ont jamais vu Lost (quelle drôle d’idée) et qui voudraient la voir : la suite révèle des éléments clés de l’intrigue.

1) Lost parle avant tout des survivants d’un avion qui ne savent pas où ils sont tombés. D’où le mythique “Guys, where are we ?" de Charlie à la fin de la deuxième partie du pilote. Ça te pose une problématique simple, efficace et qui ne trouvera pas de réponse de sitôt.
2) Rapidement, les nerfs lâchent et les rescapés finissent par se tourner les uns contre les autres. Jack, le gentil héros, leader né, se sent donc obligé de faire un petit speech pour remotiver tout le monde. Et le maitre mot de ce discours est le proverbe : "live together, die alone" qui rappelle de façon très optimiste que, puisque chacun sera seul face à sa propre mort (youpi), autant essayer de compenser en s’entraidant tant qu’on est en vie. Et c’est cette maxime qui inspirera Jack et ses compagnons tout au long des 6 saisons : se serrer les coudes pour survivre.



3) Et oui, il est comme ça, Jack, il a besoin d’aider les autres. Médecin dans la vie, il a besoin de se sentir utile. Et du coup, il passe son temps à réparer les autres, parce que, comme il le dit lui-même, il peut le faire : "I can fix you". Il n’y a qu’à voir le nombre de montages (ici ou ) sur Jack réalisés par les fans qui reprennent la chanson plutôt réussie de Coldplay, Fix you, pour comprendre que cette obsession de réparer ce qui va mal est vraiment un trait important de la personnalité de Jack.

4) Parmi les rescapés, il y a un autre personnage très emblématique de la série : John Locke. Lui, son idée fixe, c’est de se surpasser, de suivre sa destinée quoiqu’il arrive. Et on peut le comprendre. Avant d’embarquer pour le maudit vol 815, ce pauvre John était paraplégique et donc limité dans ses capacités. Mais comme sur l’île, tout ne se passe pas normalement, il retrouve l’usage de ses jambes. Plus motivé que jamais, il poursuit son destin, et ne laisse plus personne lui dire ce qu’il peut faire ou pas. D’où sa petite devise personnelle : "Don’t tell me what i can't do", reprise par d’autres, à force d’être rabâchée. Cette phrase parait évidente pour un homme de son âge qui se retrouve face à toute une bande de petits jeunes, mais elle est vraiment constitutive du personnage de Locke.



5) Forcément un face à face entre Jack, l’homme de science cartésien et Locke, l’homme de foi, ça fait des étincelles et ça donne un des conflits les plus réussis de la série qui peut se résumer par le titre du premier épisode de la saison 2 "Man of Science, man of faith". C’est aussi une citation que l’on retrouve au cœur de la conversation entre les deux hommes ci-dessous (à partir de 0’17’’). Deux façons radicalement différentes de voir le monde ; et cette opposition durera jusqu’à la fin de la série. Pour ceux qui le souhaitent ici, à 2’10’’, cette opposition est à nouveau joliment évoquée.

6) Sur un ton plus léger, Charlie a lui aussi, sa réplique culte. Charlie est chanteur dans la vie. Et son groupe a connu le succès avec un seul single connu "You all Everybody", ce qui pousse Charlie à répéter les paroles un grand nombre de fois. Vrai faux succès pop, cette chanson fait naturellement partie de la playlist de ton bon fan qui se respecte. Ne riez pas, mais il fut un temps où je l’avais sur mon iPod.


7) Dans la série des tics de langage, je demande Hurley, le pote sympathoche, gentil avec tout le monde et aimé de tous. Pour lui, pas de favoritisme : tout le monde doit être traité à la même enseigne. Et c’est pour cette raison qu’il appelle tout le monde "Dude", l’équivalent de notre "mec" en France. De cette façon, il est sûr de ne pas faire d’impair. Il a raison, il ne manquerait plus qu’il provoque des incidents diplomatiques sur cette île paumée.


8) Sawyer, le rebelle de la bande, a lui aussi un tic de langage. Mais rapport à son statut de bad boy, ce tic de langage est bien moins poli que celui d’Hurley. Et oui, Sawyer a également tendance à mettre tout le monde sur un même pied d’égalité, celui d’un "Son of a bitch". Les uns et les autres apprécieront… ou pas.

A noter que Sawyer a définitivement un problème avec les prénoms puisqu’il collectionne les surnoms affectifs ou méprisants pour chacun de ses compagnons. Mais il ne se cantonne pas aux mêmes surnoms (à part certains comme Freckles qui désigne les taches de rousseur de Kate) ; au contraire, il s’efforce de trouver de nouvelles façons d’interpeler ses acolytes. Ce qui révèle au passage une culture générale très développée. Et oui, il en faut pour avoir une telle répartie.


9) Le vol 815 étant un vol international, il est normal d’y trouver autre chose que des anglophones. C’est le cas de Jin qui passera la majorité de la série sans prononcer une phrase complète en anglais. Tout juste parvient-il à prononcer quelques mots. Et personne d’autres que lui ne parle des mystérieux ennemis surnommés "The others" avec une telle peur panique.


10) L’un des personnages les plus énigmatiques de la série est sans doute Desmond. Un homme prêt à changer de vie pour conquérir une femme ;  un homme avec des capacités hors du commun. Un homme qui a vécu plusieurs vies, dans le futur, dans le passé, dans d’autres dimensions…  Bref, un homme qui a choisi pour devise "See you in another life, brother’". Incertain de ce que l’avenir lui réserve, il préfère ça plutôt que de dire adieu. On ne sait jamais : si on avait plusieurs vies ?

 11) Et justement à propos d’adieu, l’un des moments les plus tristes a donné lieu à l’une des plus belles scènes de la série. Attention, je préviens encore une fois, je vais spoiler à haute dose ! Charlie, mon personnage préféré (si, si !) se sacrifie en fin de saison 3 pour permettre aux autres naufragés d’entrer en contact avec le monde extérieur. Mais juste avant d’y passer, il révèle à Desmond une information capitale : le bateau situé au large de l’île n’est pas celui de Penny, la fiancée de Desmond : "Not Penny’s boat". Il y a donc un danger. Et pour ça, Charlie préfère donner sa vie et tenter de faire échouer les plans des ennemis. C’est la preuve (s’il en fallait une) qu’il est un grand personnage. RIP Charlie…
Mise à jour: En même temps, la mort de Charlie avait été bien préparée. Sans doute les scénaristes savaient qu'ils sacrifiaient un personnage apprécié. Et pour cela, ils avaient choisi d'annoncer la pénible nouvelle plusieurs épisodes à l'avance avec le très fameux "You're gonna die Charlie", prononcé par Desmond, perturbé de se découvrir des capacités de voyants.

12) Lost est réputé pour ses cliffhangers haletants, surprenants et mémorables. L’un d’eux explique  à lui-seul la personnalité de Michael, un homme qui se découvre père et qui ne vit plus que pour son fils, dont il a récupéré récemment la garde. Alors quand celui-ci est enlevé, il ne reste à Michael que ses poumons pour hurler "Waaaaalt !", et aux téléspectateurs qu’un mystère de plus (où est ce foutu môme ?) qui ne verra sa résolution qu’une saison plus tard.



13) Un autre cliffhanger inoubliable de de Lost survient à la fin du 6ème épisode de la 3ème saison. Prisonniers des autres, Kate, Sawyer et Jack se retrouvent corvéables à merci. Jack, isolé, assiste même impuissant au rapprochement physique de ses deux amis. Et malgré tout, il parvient à prendre sur lui et à risquer sa peau pour permettre aux deux amoureux de s’enfuir. Mais pour ça, Kate doit accepter de renoncer à partir avec Jack. Et comme elle a un peu de mal à prendre sa décision : Jack lui hurle : " Kate, damn it, run!!!". Un cri du cœur qui signe une des fins les plus irritantes de la série, d’autant qu’il a fallu attendre 3 mois avant de savoir si oui ou non elle allait se mettre à courir.


14) A la fin de l’épisode 11 de la saison 4, une fois de plus, les scénaristes ont pris un malin plaisir à jouer avec nos nerfs. Locke a finalement réussi à obtenir un entretien avec le mystérieux gardien de l’île, Jacob. A l’issue de celui-ci, Locke expose à ses compagnons le plan que Jacob lui a soumis pour les protéger des ennemis qui sont sur le point d’envahir l’île : il faut déplacer l’ile. Dit comme ça, c’est totalement aberrant. Mais à ce moment de l’intrigue, on sait déjà que la série évolue dans des sphères métaphysiques et surnaturelles et cette solution parait tout à a fait raisonnable. S’il le faut, alors Locke est prêt à faire ce qu’on lui demande : "he wants us to move the island". Encore un bel acte de foi pour ce personnage en quête de réponse et de sens à donner à sa vie.

15) Le cliffhanger le plus mémorable de Lost réside dans une de ses phrases les plus connues, les plus mythiques. Dans le dernier épisode de la saison 3, on nous présente en parallèle du récit principal ce qui semble être un banal flash-back de la vie de Jack. Malheureux, dépressif, il donne rendez-vous à une mystérieuse personne un soir aux environs de l’aéroport de Los Angeles. Et quand on découvre que cet invité surprise n’est autre que Kate, Jack lui annonce qu’il pense avoir fait une erreur en quittant l’île : " We have to go back, Kate !". En une phrase, la série bascule du tout au tout. Ce qu’on croyait être le but ultime de la série (quitter cette satanée île) nous est annoncé dès la saison 3. L’issue de l’histoire devient une simple péripétie. L’objectif n’est plus de fuir cet enfer, mais d’y retourner. D’un coup, la série prend une dimension narrative jamais vue jusque-là. En plus des flash-backs et de l’intrigue principale, cette scène annonce l’arrivée des flash-forwards : qui a quitté l’île ? Comment ? Pourquoi veulent-ils y revenir ? Le récit promet de se complexifier (ce qu’il fera brillamment pendant la parfaite saison 4) et les enjeux des personnages sont plus que jamais redéfinis. Une des meilleures idées scénaristiques de la série, et peut-être même de la télévision. 



Voilà donc 15 phrases qui résument 6 saisons absolument géniales de cette série mythique. Et comme Lost reste tout de même une série réputée pour poser sans cesse de nouvelles questions, je me devais de conclure sur cette vidéo qui résume assez bien l’état d’esprit des téléspectateurs à chaque nouvel épisode : WHAT ?!

mercredi 15 février 2012

Audrey Fleurot, fleuron des séries françaises

Depuis la sortie d’Intouchables, je peux enfin parler d’Audrey Fleurot à mon entourage sans avoir à ressortir mon téléphone pour leur montrer de qui il s’agit. Facile, c’est la rousse qui joue la secrétaire de François Cluzet et qui fait tourner la tête d’Omar Sy. Mais je n’ai pas attendu ce film, ni même Minuit à Paris de Woody Allen –dans lequel elle fait une apparition – pour la connaitre et devenir un grand admirateur de cette actrice ! Audrey Fleurot fait partie des rares comédiennes françaises (en fait, c’est peut-être même la seule) que j’apprécie pour l’ensemble de sa carrière télévisuelle. Elle a la particularité d’avoir joué dans trois séries majeures de ces dernières années. Trois séries qui ont démontré qu’il était possible de créer des programmes télé de qualité en France. 
 
Elle est tout d’abord la Dame du Lac dans Kaamelott. Celle qui apparait à Arthur mais que les autres ne peuvent pas voir. Celle qui a formé Arthur à sa destinée quand il était petit. Et celle qui est déchue de son rang de protectrice lorsque qu’Arthur met en péril son mariage et la quête du Graal. Comme tout le reste du casting de Kaamelott, elle est parfaite dans son rôle : guide spirituelle un peu larguée (en même temps, qui ne l’est pas dans cette série), pas toujours de très bon conseil et un tantinet capricieuse, elle allie naturellement la dimension divine de son personnage avec le bagout d’une gamine contemporaine. Elle est à la fois très classe et très prolo, une sorte de fonctionnaire de bonne famille. Je guette chacune de ses apparitions (c’est le cas de le dire) parce que c’est toujours synonyme de bons fous-rires pour moi ; et dans la saison 6, j’ai été servi puisque la série repart aux origines de Kaamelott et nous présente l’envoi en mission de la Dame du Lac par un conseil divin et ses premières apparitions auprès du jeune Arthur.


Son autre grand rôle, le plus marquant sans doute, est celui qu’elle tient dans la série Engrenages. Elle y interprète le rôle de Joséphine Kalrsson, une avocate bien pourrie jusqu’à la moelle, attirée par le fric et difficilement impressionnable.  Un peu à l’écart des intrigues au début, elle gagne en importance au fur et à mesure des saisons. Son personnage ultra charismatique prend aussi de l’épaisseur lorsqu’il révèle ses faiblesses (et oui, parce qu’il en a) : si Joséphine aime l’argent, c’est parce qu’elle est profondément seule et qu’elle n’a trouvé que ça pour se rassurer. 
A mon sens, c’est le personnage le plus intéressant de la série (avec celui du juge d’instruction) parce qu’il est très original. Rares sont les séries françaises qui mettent en avant un personnage féminin globalement mauvais. Et on sent bien qu’Audrey Fleurot s’en donne à cœur joie. Extrêmement juste dans chacune de ses scènes, elle amène facilement le téléspectateur à avoir de l’empathie pour ce personnage à priori détestable et même à adopter son point de vue un peu borderline. En plus, cerise sur le gâteau, c’est dans cette série qu’Audrey Fleurot est le plus à son avantage physiquement, ce qui ne gâche rien. Véritable vamp’, elle se devait d’être désirable et sensuelle, même sous une robe d'avocat ; c’est réussi.


Enfin le troisième rôle majeur de la comédienne à la télévision est celui d’Hortense dans l’excellente fiction de France 2, Un Village Français. Aux antipodes de Joséphine, Audrey Fleurot y incarne cette fois-ci la femme du maire d’un petit village d’Alsace qui doit apprendre à vivre pendant l’Occupation allemande de 39-45. Avec ce nouveau personnage, l’actrice utilise encore une toute autre palette d’émotions : fragile, émotive, Hortense est une femme peu sure d’elle. Dans les  premières saisons, du moins. Parce qu'évidemment, les évènements extraordinaires la forcent à sortir peu à peu de sa carapace, et à devenir un personnage trouble, égoïste, presque vénéneux. Toujours parfaite dans son interprétation, Fleurot apporte une certaine détermination à cette héroïne plutôt naïve de prime abord. Et cette dualité prend tout son sens dans une série qui refuse le manichéisme et qui cherche à brouiller la limite entre les justes et les mauvais.

En tout, trois séries qui comptent parmi les plus belles réussites de la télé française. Alors soit Audrey Fleurot a un excellent agent qui flaire les bons projets, soit les réalisateurs font appel à elle quand ils ont besoin d’une actrice solide. On en revient à la théorie de la poule et de l’œuf. Qu’importe, le résultat est le même : voir cette actrice au générique d’une série est pour moi un vrai gage de qualité. Dans le pire des cas, même si l’épisode est moyen, je sais que je profiterai au moins de sa prestation.