Je viens de regarder l’un des pilotes les plus intrigants de l’année. Honnêtement je ne suis pas très sûr que la série arrive à tenir la route tant le concept est alambiqué. Je déteste dire ça, mais je pense qu’instinctivement, j’aurais pensé à un long-métrage pour développer une idée pareille. M’enfin, j’ai quand même bien envie de regarder la suite, pour voir comment les scénaristes vont faire évoluer leur sujet, parce que pour le moment, ça m’a bien plus. Ce pilote, c’est celui d’Awake, diffusé sur NBC.
Awake, c’est l’histoire d’un flic, Michael Britten, marié et père de famille (joué par Jason Isaacs, le Lucius Malefoy de Harry Potter, les cheveux blonds en moins) dont la vie bascule étrangement, suite à un accident de voiture qu’il a avec sa famille. A partir de ce jour-là, Michael évolue dans deux réalités différentes : dans l’une d’elle, son fils de 15 ans, Rex, n’a pas survécu au drame ; dans l’autre, c’est sa femme, Hannah qui a trouvé la mort dans l’accident. Chaque fois qu’il s’endort dans une réalité, Michael se réveille instantanément dans l’autre. Contrairement à ce que lui disent ses psys (un différent dans chaque monde), Michael est persuadé qu’aucun de ces univers n’est un rêve. Et il n’a aucunement l’intention de régler son problème puisque cela impliquerait qu’il doive renoncer à l’un des deux êtres les plus chers de sa vie. Détail important : la série démarre un certain temps après le drame, quand la situation est déjà bien installée et le deuil en partie accompli, ce qui évite au récit de tomber dans un pathos un peu plombant.
Parallèlement à ce dilemme familial, Michael continue sa vie de flic, avec des partenaires différents et sur des affaires différentes. Mais les indices d’une affaire font souvent écho à l’enquête qui a lieu dans l’autre monde. Pour moi, c’est là que le bât blesse : cette volonté de vouloir que les deux mondes se répondent par des coïncidences permanentes risque de devenir une énorme facilité ou un leitmotiv un peu lourd s’il est repris dans chaque épisode. Il me semble que je me serais concentré sur la vie familiale du héros, pourtant déjà bien développée.
Pour aider à comprendre dans quel monde on évolue, la photographie de la série change d’une séquence à l’autre. Bleue et froide dans le monde du fils, la série adopte des tons plus chauds dans celui de la femme. Le héros lui-même porte au poignet un élastique de couleur différente pour être sûr de ne pas faire de confusion. Et par là même, il aide aussi pas mal le spectateur, quelque fois un peu perdu, il faut bien le dire.
Voilà, je trouve ce mélange de Inception et de Pile et Face assez intéressant. Cependant, j’ai un peu peur que le concept très (trop ?) sophistiqué ne finisse par avoir raison de la série. Ça s’est déjà vu, avec une série comme les 4400 ou comme FlashForward. Mais je garde espoir pour celle-ci.
Et c’est en partie pour ses comédiens, qui ont pour beaucoup un capital sympathie assez fort : Laura Allen, qui joue la femme de Michael, faisait justement partie du cast des 4400. Dylan Minette, le fils, avait fait une brève apparition très remarquée dans la sixième saison de Lost. Wilmer Valderrama, l’inoubliable Fez’ de That’s 70’s Show, casse son image de petit rigolo pour celle d’un jeune flic. Et Cherry Jones, la présidente Taylor de 24, devient la psy de Michael dans le monde de Rex.
Bref, contrairement à Touch, j’attends de voir ce que va donner ce concept. J’ai envie d’y croire mais j’ai de sérieux doutes. Je pense que l’idée de base va être dure à tenir sur la longueur.
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