Rien de tel qu’un week-end pluvieux,
coincé au milieu de deux semaines de vacances, pour découvrir une petite perle
sérielle sur Netflix. Aussi vite entamée, aussi vite terminée, la géniale Dear White People aura illuminé mon
escale parisienne. Je me dois donc de vous faire partager mon engouement pour
cette série que TOUT le monde devrait voir. Et encore plus après les évènements
abjects qui se sont déroulés à Charlottesville. Lorsqu’on voit à quel point la
bêtise crasse des mouvements suprématistes peut devenir dangereuse, on se dit
qu’il est temps d’éduquer sérieusement les populations à la réalité du racisme.
Et Dear White People le fait à la
perfection.
Adaptée du film éponyme écrit et
réalisé par Justin Simien, la série (issue du même cerveau brillant) suit le
combat d’étudiants américains noirs qui dénoncent les injustices dont ils sont
victimes dans une prestigieuse université américaine. Et lorsqu’une soirée déguisée
organisée par la communauté blanche a pour thème la culture afro-américaine,
les tensions s’élèvent d’un cran et les réactions multiples qui en résultent
finissent par diviser la communauté noire.
Voilà pour le pitch très résumé de la
série ; mais je devais mieux la présenter, j’utiliserais 5 adjectifs. Dear White People est :
Engagée : La série se propose d’aborder de front la question ô combien délicate
du racisme aux Etats-Unis. Et elle le fait sans prendre de gants. Chaque scène,
chaque dialogue, chaque situation est là pour prendre position ou pour apporter
un éclairage nouveau sur la question. Les scénaristes n’y vont pas par quatre
chemins et se confrontent au sujet comme rarement cela avait été fait
auparavant. Que ce soit les problèmes politiques, économiques, sociaux ou
culturels, toutes les facettes de la vie d’un étudiant américain sont abordées.
Idée lumineuse de la série : s’intéresser à une caste extrêmement
privilégiée de la société : une université de premier choix. Ainsi, la
série évacue d’office certains clichés qui voudraient laisser penser que le
racisme n’existe que dans les castes populaires.


Drôle : Si le sujet est grave, il
n’est pas traité avec gravité pour autant. Dear
White People n’est pas une série austère, donneuse de leçons, vindicative.
C’est même tout le contraire. DWP est drôle. Très drôle. Les personnages ont
tous une répartie assez cinglante, les dialogues fusent, les vannes aussi. La
réalisation, enlevée, se permet même des moments de comédie presqu’absurdes.
Certes certaines scènes sont plus dures que d’autres. Et certains épisodes sont
plus dramatiques. Mais dans l’ensemble, DWP est une série qui fait du bien !
Beau : Last but not least, Dear White People est magnifique à
regarder. Et je ne dis pas ça uniquement pour la plastique parfaite de l’intégralité
de son casting. Quoique... Je dis ça aussi pour les superbes costumes propres à
chaque personnage (le cuir de Reggie, les costumes de Troy, les pulls de Lionel…),
les coiffures, rarement aussi joliment mises en valeur ou les décors splendides
– aaah, ces papiers-peints… tout est beau dans DWP. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de se pencher sur cette
série.
Dear White People est un bijou ; une
série qui élève, qui fait du bien et qui fait réfléchir. Une série qui installe
confortablement le spectateur dans la peau d’un autre pour lui faire adopter
un point de vue différent. On a déjà hâte que la série nous offre sa saison 2
(même si la saison 1 se suffit à elle-même), et on rêve déjà à des déclinaisons
du type Dear Male People, Dear Rich People, Dear Straight People ou encore Dear
Cis People.