Bon bah c’est pas pour moi. J’aurais
tenté, hein, mais ça ne marche pas sur moi. Potentiellement, sur ce coup, je ne
vais pas me faire que des potes, mais tant pis. Je n’aime pas The Magicians, la nouvelle série de
Sci-Fi sortie cet hiver et qu’on pourrait grossièrement décrire comme une sorte
d’Harry Potter à la fac’. J’ai fait l’effort de regarder une moitié de saison,
mais y a rien à faire, je m’ennuie. J’entends d’ores et déjà les puristes (dont
je fais habituellement partie) me dire que je devrais attendre de voir la saison
entière avant de me faire un avis. Alors d’abord, je les renverrais vers cettevidéo très bien foutue de Licarion (globalement ce youtuber mérite votre attention) ;
et ensuite, j’en ai vu assez pour savoir pourquoi je n’aime pas :

Mais ce n’est pas tout, il ne
sait rien, n’a jamais rien appris, n’entrave que dalle à la magie. Mais il est
malgré tout capable de faire un tour de ouf pendant son oral d’admission
(aucune idée de comment il a réussi à passer l’écrit). Bullshit !! En très
peu d’épisodes, les héros, en 1ère année, parviennent à jeter des
sorts hallucinants, à retenir des formules magiques qu’on nous présente comme
complexes et même à faire l’amour en lévitant. On se demande ce qu’ils ont
encore à apprendre. Pourtant ils sont débutants, que diable ! Lorsque
Harry arrive à Poudlard, il galère à faire léviter une plume ! Là, ça
envoie des démons dans d’autres dimensions, pépouse. Ça fait revenir des morts
à la vie, tranquille. Et tout ça dans le 1er mois qui suit la
rentrée scolaire.
Ça manque de règles : Le succès des bonnes fictions
fantastiques résident souvent dans le fait que l’univers inventé possède des
règles établies dès le début et clairement présentées au spectateur ou au
lecteur. C’est ça qui pose un cadre et qui permet de ne pas être perdu et d’accepter
le fantastique ou le paranormal. Et pour bien faire, il faut y aller étape par
étape pour ne pas noyer son public.

Mais il y a pire, notamment quand
on nous présente quelque chose comme étant absolument impossible à faire mais qui
se voit pourtant réalisé par un personnage quelques épisodes plus tard. Par
exemple, Julia, l’amie de Quentin qui échoue à son test d’entrée doit subir un
sort d’amnésie pour oublier ce qu’elle a vu. C’est comme ça que ça fonctionne
pour tout le monde. Et c’est infaillible. Mais elle, elle parvient à détourner
le problème deux minutes plus tard. Et trois épisodes après, les scénaristes
trouvent encore un autre moyen de tordre le cou à cette règle du sort d’amnésie :
il ne fonctionne que sur les débutants en 1ère année. Dans des
univers comme celui de The Magicians,
c’est extrêmement préjudiciable. Puisque la magie permet tout, alors c’est la
porte ouverte au grand n’imp’ si elle n’est pas un minimum encadrée. Et si tout
est possible, plus rien n’est grave, plus aucun enjeu ne tient la route. Et on
décroche.
Ça manque de continuité : c’est peut-être le plus grave.
La série semble avoir été écrite au fil de la plume et ne pas se souvenir des
épisodes précédents. Régulièrement les pouvoirs des uns et des autres sont
modifiés : Alice, la 1ère de la classe, manipule la matière
mais est finalement spécialiste de la lumière (ce qui n’est jamais exploité).
Penny est d’abord un voyant avant qu’on nous dise qu’il peut se téléporter. Rien
à voir. Mais à la limite, pourquoi pas.

Certaines créatures dangereuses
sont anecdotiques puisque totalement oubliées dans les épisodes suivants :
je pense au djinn de l’épisode 7, au fantôme de Charlie de l’épisode 3…
Ce qui est encore plus gênant, c’est
quand la série aborde des choses lourdes et oublie de les traiter dans les
épisodes suivants. L’exemple flagrant est l’épisode autour du cancer du père de
Quentin. C’est grave, c’est émouvant mais ça n’est pas traité. Si ce n’est pour
nous dire que la magie ne permet pas de traiter ce genre de maladie (attendons
de voir, dans quelques épisodes, ils trouveront sans doute un moyen de nous
dire que dans certains cas, en fait c’est possible). Ça n’a pas d’impact sur le
héros, au-delà des 40 minutes de l’épisode. Et si ça ne l’atteint pas, alors le
public s’en détache.
Je vais m’arrêter là, parce qu’après
on va m’accuser de mauvaise foi. Il y avait pourtant des bonnes choses à
exploiter (comme par exemple cette façon assez inédite de faire de la magie
avec ses doigts, ou les répartitions des étudiants en fonction de leur type de
pouvoir ; ou encore cette superbe scène finale du pilote). Mais les règles
trop changeantes, le manque de crédibilité et de continuité m’ont laissé
totalement hermétique à ces personnages (et des comédiens) qui ne m’intéressent
pas tellement.
Le point ultra positif de cette
série ? M’avoir donné envie de relire (encore) les 7 tomes d’Harry Potter,
avant d’enchainer avec l’inédit Harry
Potter and the Cursed Child.