Hier, c'était Thanksgiving aux Etats-Unis. Fête familiale au cœur de la culture américaine, elle
est naturellement présente dans un très grand nombre de séries. Autour de la
sempiternelle dinde démesurée, cette réunion de famille est souvent l’occasion
pour les scénaristes de faire avancer les histoires à coup de clashs, de
déballages et de lavage de linge sale. Thanksgiving est rarement de tout repos.
Mais peu de séries arrivent à la cheville de Friends qui a mis un point
d’honneur chaque année à se transcender pour l’occasion et à nous servir des
épisodes qui comptent parmi les meilleurs de la série. Petit passage en revue
et classement de 10 années de repas souvent sanglants chez nos amis
new-yorkais.
Neuvième
place : Celui qui n'aimait pas les chiens (The One Where
Chandler Doesn't Like Dogs) saison 7.
Le pitch : Ross
se prend la tête sur le jeu des États-Unis (il doit en citer un maximum en un
minimum de temps). Phoebe essaye de faire accepter un chien abandonné à
Chandler qui en a une peur bleue. Et Rachel essaye de faire venir Tag au repas.
Pourquoi c’est
culte ?
Pour le jeu des États.
Clairement. C’est la seule histoire réellement mémorable de l’épisode. Et
notamment lorsque Phoebe décide d’arrêter de lister les états et de compter les
différentes sortes de céleri à la place. A l’heure qu’il est, elle n’en a
trouvé qu’un : le céleri.
Huitième place : Celui
qui parle au ventre de sa femme (The One Where Underdog Gets Away) Saison 1.
Le pitch : Monica
se charge d’organiser le repas et se plie en quatre pour ses amis en tenant
compte de leurs goûts. Résultat : elle se retrouve à préparer trois sortes
de pommes de terres. Mais finalement, à cause de l’envol d’un des ballons
géants de la mythique parade de Macy’s, le groupe d’amis se précipite sur le
toit de l’immeuble et s’enferme dehors, laissant les dindes bruler dans le
four.
Pour la scène
d’hystérie de Monica qui hurle dans le couloir, impuissante face à son repas
qui part en fumée.
Pour la
réplique : "Et voilà : les pommes de terre sont brulées,
les pommes de terre sont brulées et les pommes de terres sont brulées !".
Et pour les
"woosh, woosh woosh" de Rachel qui s’imagine encore sur le point de
partir au ski avant l’intervention du ballon géant. Un premier thanksgiving
marrant, sans plus mais qui pose certaines bases pour les saisons à venir,
comme par exemple, le fait que Chandler déteste cette fête.
Septième
place : Celui qui était dans la caisse (The One With Chandler In
A Box) Saison
4
Le pitch :
pour prouver à quel point il est désolé d’avoir trahi Joey en lui piquant sa
copine, Chandler est prêt à s’enfermer dans une caisse le plus longtemps
possible. De son coté, Ross reproche à Rachel d’échanger systématiquement tous
les cadeaux qu’on lui offre. Monica sort avec le fils de Richard.
Pourquoi c’est
culte ?
Pour la caisse,
évidemment : situation totalement absurde (et presque émouvante sur la
fin) dans laquelle Matthew Perry parvient à nous faire marrer en étant
totalement enfermé dans une boite (à l’exception de trois malheureux doigts). Jolie
performance.
Et aussi pour les
frissons de dégout qui secouent Monica lorsqu’elle embrasse le fils de Richard
en repensant à ce dernier.
Sixième place : Celui pour qui le foot c'est pas le pied (The One With The Football)
saison 3.
Le pitch : Monica
et Ross entrainent leurs amis dans une compétition de football américain pour
savoir qui des deux remportera la mythique coupe Geller de leur enfance.
Chandler et Joey se disputent les faveurs d’une jolie hollandaise, Margha.
Pour les séquences
musicales durant lesquelles les deux équipes se font les pires coups-bas pour
gagner des points, à mille lieux des règles de la sportivité. Seins à l’air,
froc baissé, plaquage non règlementaire, tout est bon pour écraser l’adversaire.
Mention spéciale aux ralentis poilants sur fond de Chariots de Feu.
Pour les mesquineries
et les gamineries de Ross et Monica, bien seuls dans leur délire enfantin, et
ce, jusqu’au bout de la nuit.
Pour Rachel qui nous
rappelle tellement les moments où on n’était jamais choisi dans les équipes en
cours d’EPS.
Pour la blague
intraduisible de Joey qui confond Netherlands (les Pays-Bas, pays originaire de
la belle Margha) et Neverland (pays imaginaire de Peter Pan).
Seul épisode à se
dérouler en majeure partie en dehors de l’appartement de Monica (exception faite
de celui, un peu particulier des flashbacks), l’histoire met cette fois l’accent
sur une autre tradition incontournable de cette fête : le foot américain.
Et c’est toujours aussi bon.
Cinquième place :
Celui qui était vexé (The One With Rachel's Other Sister) Saison 9
Le pitch :
Amy, la sœur ainée de Rachel s’incruste pour le diner. Monica hésite à se
laisser convaincre d’utiliser le beau service de table qu’elle réserve pour les
grandes occasions. Joey demande à Phoebe des conseils pour mentir et se
justifier d’avoir oublié de participer à la parade de Macy’s (encore elle) avec
ses collègues comédiens.
Pourquoi c’est
culte ?
Pour Christina
Applegate (la fille des Bundy dans Mariés, deux enfants), absolument mythique
dans le rôle d’Amy, qui reviendra dans la saison 10 pour une deuxième
apparition tout aussi réussie. Egoïste, vénale, blonde (au sens propre comme au
sens figuré), Amy est impitoyable avec les gens, si tant est qu’elle se
souvienne d’eux ou qu’elle daigne leur parler.
Pour l’obsession de Monica avec ses assiettes de porcelaine et pour la scène
finale où elle tente désespérément de protéger son service face
aux disputes des deux sœurs et qui manque de s’évanouir quand l’impensable
finit par arriver.
Quatrième place :
Celui qui avait des souvenirs difficiles à avaler (The One With The
Thanksgiving Flashbacks) Saison 5.
Le pitch : à
la suite d’un repas de fête un peu trop copieux, les 6 amis se remémorent leurs
pire Thanksgiving.
Pourquoi c’est
culte ?
Pour les vies
antérieures bien pourries de Phoebe qui en a décidément bien chié !
Pour la révélation
de ce qui s’est réellement passé dans la jeunesse de Chandler, entre son père
et le serveur. "More turkey, Mister Chandler ?"
Pour Joey qui se
retrouve la tête coincée dans le cul d’une dinde. Et pour Monica qui renouvelle
cet exploit mais en rajoutant une petite danse bien ridicule et en faisant une
peur bleue à Joey.
Pour le vieux nez de Rachel.
Pour les looks impensables
de Ross et Chandler, calqués sur Miami Vice.
Pour l’incident du
couteau de cuisine qui, sur la musique de Psychose, vient amputer Chandler d’un
orteil.
Les flashbacks :
joli exercice de style, pas hyper original mais vraiment bien exploité.
Troisième place : Celui qui ratait Thanksgiving (The One With The Late Thanksgiving)
Saison 10.
Le pitch:
contrairement aux autres années, Monica a décidé de ne pas gérer le diner de Thanksgiving.
Mais sous la pression du groupe, elle finit par accepter. Sauf que tout le
monde arrive avec plusieurs heures de retard. Pour se venger, Monica refuse de
les laisser entrer.
Pourquoi c’est
culte ?
Pour la moralité très
limite de Rachel qui n’hésite pas à inscrire sa fille à un concours de beauté,
histoire de gagner des ronds, quitte à dauber sur les autres concurrents.
Pour la sauce aux
airelles que Chandler se vante d’avoir préparée et dont tout le monde se fout.
Pour le Pierre,
Papier, Ciseau, Feu de Joey battu par le Ballon d’eau de Phoebe…
Pour toute la
deuxième partie de l’épisode, lorsque que les 4 invités en retard tentent de
convaincre Monica et Chandler de les laisser entrer. Tout est mythique :
les têtes qui flottent, la bave de Joey, le "Congratulations" de
Rachel, la veine de Monica ! C’est parfait. Et quand Joey reste coincé, la
tête prise dans l’ouverture de la porte, ses potes préfèrent lui remplirent le falzar
de conneries plutôt que de l’aider. Cette scène compte définitivement parmi les
meilleures de la série.
Allez, ça m'arrive pas souvent, une petite private joke:
Deuxième place :
Celui qui avait fait courir la rumeur (The One With The Rumor) Saison 8
Le pitch :
Monica a fait venir Will, son ancien ami obèse pour les festivités. Sauf que
Will est devenu super beau et qu’il ne va pas tarder à ré-ouvrir le club des "gens
qui détestent Rachel" avec son co-fondateur, Ross et à déterrer tous les
vieux dossiers.
Pourquoi c’est
culte ?
Parce que Will, c’est
Brad Pitt. A l’époque du tournage, il était marié à Jennifer Aniston. Et avoir
choisi que les deux personnages incarnés par le couple se détestent était un
joli contre-emploi. Evidemment, aujourd’hui, l’épisode doit faire grincer des
dents la comédienne…
Pour la réaction de
Phoebe (en transe) et de Chandler (un brin jaloux) quand ils découvrent Brad (à 0:40 dans la vidéo qui suit).
Et pour l’enthousiasme avec lequel Phoebe finit par embrasser Brad.
Pour Joey et sa
dinde qu’il va s’enfiler seul tout, dans les futes de grossesse de Phoebe.
Pour la rumeur que
Will et Ross avaient fait courir sur Rachel et qui avait fait le tour du monde
(ou en tout cas, le tour de Long Island). Faut dire qu’une pom-pom
girl qui aurait la particularité d’avoir un pénis, ça fait jaser. Le jeu des
vérités qui suit cette révélation faut aussi son pesant de cacahuètes : il
faut voir Ross se défendre de l’amour qu’il éprouvait pour la vieille bibliothécaire
du lycée.
Première place :
Celui qui s'était drogué (The One Where Ross Gets High) saison 6.
Le pitch : les
parents Geller sont invités pour le repas. L’objectif : leur faire aimer
Chandler avant de leur annoncer qu’il sort avec Monica. Mais à cause de vieux mensonges
de Ross, la tâche ne sera pas aisée. De son coté, Rachel se lance dans la
préparation d’un gâteau un peu particulier et Joey essaye d‘accélérer les
festivités pour rejoindre sa colloc Jeanine (on le comprend, il s’agit quand
même d’Elle McPherson).
Pourquoi c’est culte ?
Pour les fantasmes
bien chelous de Phoebe sur Jack Geller et Jacques Cousteau.
Pour la cuisine de Rachel
et la dégustation de son gâteau infect. Un grand moment de la série :
Monica qui feint (très mal) d’aimer le dessert, Ross qui engloutie tout pour
que Rachel ne puisse pas y gouter, Phoebe qui, végétarienne, profite que Rachel
ait mis du bœuf dans son plat pour échapper au supplice et Joey qui trouve ça sincèrement
délicieux.
Pour la scène finale
où, par vengeance, Monica et Ross balancent toutes les vérités qu’ils ont
toujours cachées à leurs parents, déclenchant ainsi une vague de révélations
qui gagne peu à peu tout le groupe. La scène est parfaitement écrite, parfaitement
jouée ; ça se passe de commentaires :
Globalement, ces
épisodes sont des pures merveilles d’écriture et de jeu. Souvent à huit-clos,
la série se concentre sur ses six héros et évite de faire intervenir des personnages
extérieurs. Et quand ça arrive, ces invités sont mêlés malgré eux aux histoires
personnelles des héros qui s’apparentent plus à des querelles familiales qu’à
des embrouilles de potes. On dit qu’on ne choisit pas sa famille, mais peut-être
qu’on choisit ses amis uniquement dans le but de reproduire des schémas
familiers…
Le meilleur de la
série a eu lieu pendant Thanksgiving et n’a pas pris une ride. Ça donne envie d’envoyer
valser How I met your Mother (qu’on décrit à tort comme l’héritière de Friends)
et de se refaire l’intégrale de cette série décidément culte.
NB : On notera
que seule la saison 2 n’exploite pas la fête de Thanksgiving. Les scénaristes
étaient plus préoccupés par la romance de Ross et Rachel qui démarrait (mal) à
ce moment-là.