jeudi 12 janvier 2012

X-Files: une iconographie mythique


Plus qu’Urgences ou Friends, X-Files est peut-être LA série américaine des années 1990 en France. En tout cas, l’impact qu’elle a eu sur le public français est bien plus "envahissant" que n’importe quelle autre série. Avec X-Files, M6 lance ce qui deviendra sa fameuse trilogie du samedi, organise des conventions de fans, commercialise des produits dérivés et diffusent même la série deux fois par semaine (un soir pour des épisodes inédits, un autre soir pour des redif’) ! La série est un raz-de-marée. Et 10 ans après, il me semble qu’elle occupe toujours une place particulière dans mon panthéon des séries. Visuellement, X-Files est une grande réussite. Et ce qui me fascine avec cette série, c’est l’iconographie qu’elle a su mettre en place, surtout dans ses premières saisons. Grâce à quelques éléments, on sait immédiatement qu’on regarde X-Files, même si on arrive en cours d’épisodes.

- Les lampes torches : Avant X-Files, les séries télé avaient tendance à fuir les ambiances sombres, plutôt réservées aux salles obscures du cinéma. Mais la série choisit d’aller à contre-courant et de proposer des atmosphères de nuit, avec très peu de lumière. C’est malin : de cette façon, on évite d’en montrer trop, on économise les effets et les scènes n’en sont que plus stressantes. La photo de la série est hyper marquée par cette omniprésence de l’obscurité. Conséquence immédiate, les deux héros se baladent systématiquement avec des lampes torches plus ou moins grosses pour essayer d’y voir quelque chose. Ces simples accessoires permettent d’identifier la série au premier coup d’œil.

- Les portables : aussi cultes que les lampe-torches, les téléphones portables. Véritables précurseurs, Mulder et Scully passent leur temps au téléphone, et ce, bien avant que Jack Bauer ne s’en fasse greffer un dans la main. Plus les saisons avancent et plus les téléphones rapetissent, mais une chose est sure, Mulder et Scully n’ont pas beaucoup d’amis : la preuve, ils n’ont même plus besoin de se présenter au téléphone.

Ce qui est vrai dans un sens marche aussi dans l’autre sens.


- Les imperméables et le temps pourri : Mulder et Scully portent la poisse : où qu’ils aillent aux États-Unis, il fait toujours un temps de chiottes. Et les 2 agents se trouvent souvent obligés de sortir leurs imperméables. La vraie raison de cette météo pourrie vient du lieu de tournage de la série. Pour des raisons de budget, les premières saisons ont été tournées à Vancouver au Canada. Le climat local, pas très estival, a fini par donner un vrai charme à la série. Là encore, cette petite pluie incessante est devenue une marque de fabrique incontournable d’X-Files.

- La cigarette : avant Mad Men, la cigarette n’était pas un symbole de coolitude. Bien au contraire. Avant Mad Men, la cigarette était LE MAL. La faute à l’homme à la cigarette, l’ennemi numéro 1 de Mulder. Celui qui connait les réponses, qui fomente des complots et qui pourrit le gouvernement américain de l’intérieur (en anglais, on le surnomme parfois the cancer man). La clope devient une véritable institution pour la série : un simple plan sur un mégot ou sur un briquet, et c’est tout l’épisode qui bascule dans la théorie du complot.
- Les badges : Mulder et Scully présentent leurs badges plusieurs fois dans chaque épisode (à commencer par le générique). Véritables sésames, ils leur permettent d’entrer à peu près n’importe où et d’interroger n’importe qui. Objet culte de référence, les badges d’X-Files deviennent très vite des must-have pour les fans absolus. 

- Le poster de Mulder : au dessus de son bureau, Mulder a un poster, devenu lui aussi cultissime. A lui-seul, il représente la série. Malgré son coté amateur, il symbolise tout le personnage de Mulder, qui est prêt à croire n’importe quel phénomène, même à partir d’une photo floue. La légende veut que ce poster ait été créé par l’équipe déco, à la dernière minute pour charger un peu plus les murs du bureau de Mulder.

- La coupe de Scully : Reconnaissables entre mille, les silhouettes du grand brun et de la petite rousse sont devenues, elles-aussi, mythiques. Si la coupe de Mulder n’a pas beaucoup évolué en 9 ans, celle de Scully a pas mal changé au fil des saisons. Ce site, ici, propose de voter pour votre coupe préférée. Pour moi, c’est tout vu, je suis d’accord avec le site : la coupe de Scully, c’est celle de la saison 4 (qui se trouve être pour beaucoup, la saison la plus réussie).

- Le générique et la musique de Mark Snow : totalement incontournable, la musique du générique d’X-Files est ultra-mythique. Et pourtant elle est hyper simple : des phrases de 6 notes basiques répétées en boucle. C’est ce qui en fait sans doute son génie. Tout le monde connait cet air, même ceux qui n’ont jamais regardé la série (ils existent ?). Mais la musique de la série ne se limite pas à celle du générique. Elle est omniprésente : de longues nappes qui durent, peu mélodieuses, et qui accompagnent la quasi-totalité de chaque épisode. Sans l’image, on est déjà capable de reconnaitre le programme, ce qui n’est pas si courant pour une série télé.


 
Ainsi, à partir de simples accessoires et des quelques effets, X-Files s’est forgé une identité visuelle très forte, assez inoubliable. Celle-ci a fortement contribué au succès de la série et lui permet de traverser les années sans trop vieillir. De là à imaginer qu’elle pourrait revenir pour un ultime film en 2012 (date clé de la mythologie X-phile), on peut toujours rêver…

1 commentaire:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec tout ce que tu racontes dans ton article, je suis X-Files-o-phile aussi, mais toutefois, je tiens à ajouter quelque chose de pas vraiment flatteur pour cette série : elle a vieilli. Dramatiquement vieilli. Et j'en suis arrivée à cette conclusion, qui a fait pas mal écho chez mes amis trentenaires : X-Files, c'est un peu devenu le "Derrick" du jeune. Tu verras, dans trente ans, ce qu'on trouvera sur la 2 ou la 3 en milieu d'après-midi :-)

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