samedi 14 janvier 2012

Boss : tous des pourris !

Ça y est, j’ai terminé les 8 épisodes qui composent la 1ère saison de Boss. Je confirme ce que je disais la semaine dernière (), c’est une belle réussite ! Très bien réalisée, la série fait partie de celles qui ont le plus soigné leur forme ces dernières années (avec Breaking Bad ou The Killing, par exemple). Les ambiances bleutées glaciales servent parfaitement le récit, tout aussi glaçant. Et comme le soulignait un blogueur* ici, l’utilisation des très gros plans et les jeux de focale nous présentent les personnages au plus près de leurs émotions. Si Gus Van Sant n’a réalisé que le pilote, les suivants ont su maintenir le niveau.

Le fond est aussi réussi que la forme : au cours des primaires d’une campagne électorale pour le poste de gouverneur, les jeux d’alliance et de manipulation se jouent et se déjouent entre les deux candidats, les forces économiques et politiques de la ville de Chicago et le maire, Thomas Kane. Celui-ci, magistralement interprété par Kelsey Grammer (d’ordinaire connu pour ses rôles comiques aux USA), est un personnage bien pourri jusqu’à la moelle. Mais ça tombe bien parce qu’il n’est pas le seul : de la femme du maire jusqu’au jeune candidat, en passant par le gouverneur sortant ou les 2 assistants du maire, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. De mémoire de sériphile, j’ai rarement vu une galerie de personnages aussi prompts à se trahir les uns les autres ! J’avoue qu’à la mi-saison, j’ai eu un sentiment un peu étrange en regardant la série : comment continuer à suivre ces personnages aussi détestables ? On est bien loin de la noble vision de la politique qu’Aaron Sorkin présentait dans A la Maison Blanche. Ici, les héros ne servent que leurs intérêts propres  et j’en venais presqu’à me demander si j’avais envie de voir ne serait- ce qu’un seul d’entre eux atteindre ses objectifs. Et puis finalement, le jeu et le charisme des comédiens d’une part et la qualité de l’écriture des épisodes d’autre part l’ont emporté sur la basse échelle de valeurs des persos.

Mais quand même, je serais curieux de connaitre l’avis des vrais responsables politiques de Chicago. Lors de mon voyage sur place, cette ville me donnait justement l’impression de vouloir, depuis une quinzaine d’années, enterrer une bonne fois pour toutes sa réputation de ville de gangsters. Je me dis que Boss ne lui fait pas la meilleure des publicités. Peut-être que ses autorité politiques sont aussi vérolées que dans la série. Mais j’en doute. J’ai tendance à penser que des hommes politiques pourris à ce point ne pourraient pas rester au pouvoir aussi impunément… Mais peut-être que M. Sorkin m’a rendu trop naïf.

En tout cas, les trois derniers épisodes de la série sont magistraux et les 20 dernières minutes de la saison m’ont mis une claque. J’ai eu un peu de mal à m’en remettre. Et au final, j’ai très envie de voir la saison 2 (déjà commandée par la chaine Starz) pour savoir comment toutes ces ordures vont continuer à co-exister. D’ici là, je vais me plonger dans le monde des Bisounours avec la saison 5 des Sopranos… des saints à coté des héros de Boss.

*Par ailleurs, ce blogueur vient de poster aujourd'hui même un article intéressant sur les génériques de Boss et de Hung.

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