Aux États-Unis, les audiences d’un programme sont analysées de deux manières. L’audience sur le public global, comme son nom l’indique, donne une idée du nombre de téléspectateurs devant un programme. Mais ce que les annonceurs étudient le plus, c’est l’impact des séries sur les 18-49 ans (qu’on appelle en France de manière un poil plus sexiste la ménagère de moins de 50 ans) : ce sont eux qui achètent, ce sont donc eux qu’il faut séduire. Et sur cette tranche de la population, la nouveauté de l’année qui fait le meilleur score s’appelle 2 Broke Girls.
Autant prévenir tout de suite, cette sitcom n’est pas une révolution. Très classique dans sa forme (les épisodes sont enregistrés en public dans des décors en U à la manière du théâtre, comme Friends, How I met ou Seinfeld), elle n’est pas non plus ultra innovante dans ce qu’elle raconte : en plein crise économique, deux serveuses galèrent ensemble pour essayer de mettre de l’argent de coté et de monter leur propre business. Max, la brune, est fauchée depuis toujours. Elle n’a jamais quitté son quartier situé dans Brooklyn et assume un pessimisme assez prononcé. Caroline, la blonde, est la fille d’un escroc dont tous les biens ont été saisis du jour au lendemain par le Fisc américain (toute ressemblance avec Paris Hilton et Bernard Madoff est parfaitement volontaire). Ultra optimiste, elle continue de croire que tout va s’arranger et qu’elle retrouvera son train de vie d’antan. C’est le bon vieux classique des opposés qui s’attirent. Du coup, par exemple, quand il s’agit de fêter son anniversaire à une cliente du diner où elles travaillent, les deux serveuses ne réagissent pas tout à fait de la même manière.
Autour d’elles, les personnages secondaires sont très souvent caricaturaux mais suffisamment secondaires pour ne pas devenir encombrants.
Ça n’est donc pas un bouleversement cathodique, mais ça marche. Les Américains sont plutôt doués pour créer des comédies de ce genre. Et pour peu qu’on y traite de sujets qui les touchent, c’est gagné. Et là, en 2011, la crise, la galère et les problèmes de thunes, ça leur parle. En toile de fond, on trouve également une bonne critique du mouvement hipster: Un peu l’équivalent des bobos français, les hipsters sont très implantés dans Brooklyn. Branchés, djeun’s et artistes, ils ont certes le mérite de réhabiliter de vieux quartiers mais ont surtout l’inconvénient de repousser les populations plus pauvres vers la périphérie des villes. D’où la haine que le personnage de Max voue à ces hipsters. Pour ceux qui comprennent l’anglais :
L'intérêt de cette série ce sont les dialogues! Ces meufs balancent un nombre de blagues de cul hallucinant à la minute!!! Pour moi les meilleurs dialogues humoristiques depuis Friends! D'ailleurs, j'ai même fait un pti dessin, tellement j'aime: http://www.laurawendenburg.blogspot.com/2012/01/2-broke-girls-fan-art.html Voilà, j'arrête de vous embêter Mr Séries.
RépondreSupprimerC'est très juste! Et c'est drôle parce qu'au moment où j'ai rédigé cet article, j'avais pas encore bien perçu que la série était autant porté sur les blagues de cul. Et c'est certes hyper trash au niveau des dialogues mais pourtant jamais un seul gros mot n'est prononcé; du coup, tout passe à des heures de grande écoute! Génie des scénaristes.
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