jeudi 10 mai 2012

Les employés du mois de La Maison Blanche

Ces derniers temps, il y a un sujet qu’on aborde trop peu. Et je trouve ça bien dommage. Je veux bien sûr parler de la politique. J’ai donc décidé de rehausser un peu le niveau en évoquant ici LA série politique de tous les temps : A la Maison Blanche (ou The West Wing pour les puristes, dont je fais partie). A l’heure où certains vont devoir faire des choix pour former le meilleur gouvernement possible, j’ai envie d’apporter ma pierre à l’édifice en conseillant ces quelques personnes qui ont fait un travail incroyable pendant les deux mandats du Président Bartlet (Martin Sheen). Voici donc mon best-of des meilleurs personnages de The West Wing :

- Claudia Jean "CJ" Cregg (Allison Janney) : j’ai remarqué que les fans de la série se divisent souvent en deux catégories : les inconditionnels de Josh et les supporters de CJ. Je me situe dans la seconde catégorie. Pour moi, elle est LE personnage de la série. D’abord parce que l’actrice qui l’incarne est parfaite. Pour ceux qui ne regardent pas la série, Allison Janney était aussi la belle-mère de l’excellente Juno. Grande, pas très jolie et, pas toujours mise en valeur (surtout dans les premières saisons), l’actrice est pourtant ultra charismatique. Avec son débit de parole aussi élevé que tous les acteurs qui interprètent les membres de ce cabinet présidentiel, la comédienne réussit à s’imposer magistralement dans ce casting en grande partie masculin (la parité, ce n’est pas tout à fait ça dans The West Wing). Concernant son personnage, il tire une grande force de ses origines professionnelles incongrues : pour faire plus simple, CJ est arrivée à la Maison Blanche sans trop le prévoir. Reconnue pour ses qualités d’oratrice, elle est engagée presque malgré elle comme porte-parole officiel du président. Elle reconnait facilement qu’elle n’est pas toujours être au top de ses capacités, surtout quand il s’agit de questions économiques ou industrielles ; mais CJ manie malgré tout l’art de la rhétorique avec brio face à des journalistes déchainés, quel que soit le sujet. Profondément touchée par certaines questions de société et tout particulièrement la condition des femmes, elle n’en reste pas moins très professionnelle et s’interdit (à quelques exceptions près) de donner son avis lorsque qu’elle tient une conférence de presse. C’est le cas dans cette vidéo où CJ, profondément en désaccord avec la décision du gouvernement de maintenir des relations économiques avec un pays où les femmes sont maltraitées, prend malgré tout sur elle et défend la ligne de conduite officielle du président (désolé, la vidéo est longue, non sous-titrée, mais à 7’25’’, on assiste à un bel exemple du talent de A. Janney). 
 Les joutes verbales entre elles et les journalistes constituent parmi les scènes les plus intenses et les plus réussies de la série. Il est rare qu’elle y perde pied. Au fur et à mesure de la série, CJ va même gagner en assurance pour devenir une sorte de médiatrice, de troisième voix entre l’exalté Josh et le cynique Toby. Elle a d’ailleurs un certain ascendant sur ses collègues masculins, toujours un peu intimidés devant cette femme de pouvoir. Ici, Josh se fait sévèrement remonter les bretelles par CJ, qui est pourtant sa subordonnée, pour avoir donné son avis sur un blog sans la consulter. 
 Preuve qu’on a affaire à un personnage profond et émouvant, elle est la seule de l’équipe à avoir le droit à un épisode entier (pas des plus réussis, malheureusement) sur sa vie privée.

- Donnatella "Donna" Moss (Janel Moloney) : au départ conçue comme un personnage secondaire, Donna s’est petit à petit imposée au sein de l’équipe du président au fil des saisons. Elle est l’assistante de Josh Lyman pendant la quasi-totalité de la série et avec son visage d’ange et sa blondeur candide, on pourrait penser que Donna est l’archétype même de la secrétaire potiche. Mais ici, on est à la Maison Blanche. Et dans cette série, l’intelligence est une qualité pré-requise, même pour les assistantes. Or Donna a ceci de très particulier qu’elle a l’intelligence de son ignorance. Moins au fait des tenants et aboutissants des questions politiques, elle n’hésite pas à poser les questions les plus incongrues, les plus simples, parfois mêmes les plus naïves. Et si elle surprend un peu ses collègues, elle rassure souvent les téléspectateurs, parfois aussi paumés qu’elle dans ces déballages de stratégies économiques, militaires et politiques. En fait, Donna, c’est un peu la voix du peuple. Toujours très désireuse de faire le bon choix, elle cherche à en savoir le plus possible. Elle veut apprendre avant de donner son avis. 
De tous les personnages, elle est également celle qui a le moins de rapports directs avec le président et donc celle qui est la plus impressionnée à l’idée de lui parler, ce qui là-encore la rapproche des téléspectateurs.
La fausse naïveté de Donna joue un rôle immense dans la relation aussi ambigüe que platonique qu’elle entretient avec Josh. Même s’il s’agit de son supérieur hiérarchique, elle se permet de lui tenir tête (décidément, Josh a un problème avec l’autorité sur ses subordonnées) en le draguant à moitié et en posant des questions politiques déroutantes – parfois avec la volonté assumée d’ébranler les convictions de son interlocuteur. Et c’est ce qui fait de Donna un personnage à la fois charmant et intéressant.

- Toby Ziegler (Richard Schiff) : Sur le papier, c’est le personnage le plus rasoir et le plus antipathique de la série, voire même des séries. Bougon, râleur, cynique, jamais content, quasi-austère, Toby n’est pas précisément ce qu’on pourrait appeler un boute-en-train. On pourrait facilement voir en lui le frère spirituel de Jean-Pierre Bacri : tout l’énerve. Oui, mais voilà, là encore on se trouve à la Maison Blanche et ici, il n’y a pas vraiment de place pour les petits intellects. Si Toby fait partie du cabinet présidentiel, c’est qu’il a une bonne raison d’y être : Toby connait tout sur tout. C’est peut-être, après le président lui-même, le personnage le plus cultivé de la série. Incollable, il est un puis de savoir et une référence pour ses collaborateurs. Et c’est cette immense culture qui fait de lui un personnage un tantinet désabusé. Puisqu’il sait tout, il a depuis longtemps compris qu’il n’y avait pas de remède miracle et de solution géniale pour chaque problème que rencontre cette administration démocrate. Toby est un peu l’expert du compromis. Moins exalté que ses camarades, il a pigé qu’il fallait surtout composer avec la réalité et mettre de côté ses idéaux patriotiques.
A ce propos, l’acteur Richard Schiff a avoué après la fin de la série ne pas être d’accord avec la conclusion que la série a donné à son personnage : bafouant totalement les règles de la déontologie politique, Toby commet l’invraisemblable et fait passer ses intérêts privés avant l’intérêt national. Schiff a toujours clamé que ça n’était pas cohérent avec le personnage de Toby, bien trop réaliste (ou fataliste) pour commettre une si lourde erreur.
D’ailleurs, il occupe un poste bien particulier dans le cabinet Bartlet : il est chargé d’écrire les discours du Président. Très révélateur de sa personnalité, son job consiste à présenter sous leur meilleur jour des idées et des lois qui ne sont évidemment pas parfaites. Et Toby le sait. Mais il sait aussi qu’il faut parfois accepter la demi-mesure, surtout en politique dans un régime politique aussi clairement bipartite. 

- Sam Seaborn (Rob Lowe) : Pour contrebalancer le cynisme de Toby, il fallait bien placer dans son équipe son extrême opposé. Et c’est Sam Seaborn qui en la charge. Exalté, optimiste, naïf, idéaliste et beau gosse par-dessus le marché, Sam est exactement le contraire de Toby. Plus jeune, il croit encore qu’il peut changer les choses. Il déteste l’injustice et ne recule devant aucun problème. Il a envie de bien faire, non pas pour recevoir les compliments du Président (ce qu’il obtiendra lors d’une partie d’échecs nocturne, cf; ci-dessous), mais pour changer la face de son pays. Tellement volontariste, il finira par quitter les murs de la Maison Blanche pour aller tâter du terrain et se confronter aux réalités de la politique locale. 
 Sam est sans doute le plus jeune de tout l’équipe, non pas en terme d’âge mais en terme de maturité. Au début de la série, il n’a pas encore bien compris qu’il jouait dans la cour des grands. Par exemple, dans les premiers épisodes, il ne réalise pas bien à quel point le fait d’avoir passé la nuit avec une call-girl pourrait nuire à celui qu’il idéalise le plus : le Président lui-même. Mais tout comme Donna, son innocence fait tout son charme (en plus des yeux bleu de Rob Lowe).
 A l’origine prévu pour être le personnage principal de la série (avant que le mastodonte Martin Sheen accepte le rôle du Président), il est finalement préférable pour Sam d’avoir été « relégué » au même rang que les autres : autant d’optimisme ne fonctionne que s’il est contrebalancé. Sinon, on tombe dans le pays des Bisounours. Ce que n’est pas The West Wing.

- Ainsley Hayes (Emily Procter) : le dernier personnage que je retiens pour ce best-of est un personnage radicalement différent des autres : il s’agit d’un des rares personnages républicains récurrents de la série. 
 Non seulement elle est du camp adverse mais en plus elle va bosser pour l’équipe de Bartlet. Une sorte d’Eric Besson, me direz-vous. Oui mais la comparaison s’arrête là. Certains reprochent à la Maison Blanche sa trop grande perfection, et je peux le comprendre avec un personnage comme celui de Ainsley. Ne reniant jamais ses convictions, elle reste une conseillère hors-normes dans la série. Défendant mordicus les théories républicaines, elle parvient en quelques scènes à dé-diaboliser le camp d’en face. Elle apporte mêmes des arguments qui font mouche et qui feraient pencher le spectateur du côté des éléphants républicains. Brillante.
Ainsley Hayes, c’est avant tout un superbe moyen que les scénaristes ont trouvé pour faire taire leurs détracteurs qui les accusaient d’être bien trop lourdement pro-démocrates. Alors oui, l’équipe de scénaristes est plutôt pro-Obama que fan de Bush, mais ils ont prouvé adroitement avec ce personnage qu’ils étaient capables de faire preuve d’intelligence non seulement en allant creuser dans les idées d’en face mais en plus en leur apportant un certain crédit ! Re-brillant.


J’aurais pu ajouter à cette liste le personnage du président Bartlet, mais c’eut souligné un certain manque d’audace. Au même titre qu’on félicite toujours un candidat de télé-crochet de s’attaquer à Edith Piaf ou Jacques Brel, dire qu’on aime Bartlet est un peu facile. C’est le Président rêvé, intelligent, plein d’esprit, drôle, sensible, érudit et conscient de ses limites qu’on rêve tous d’avoir. Bref, c’est le personnage le plus parfait de la série. Alors, forcément, on l’aime.

Il n’empêche que ces employés de The West Wing m’ont joliment réconcilié avec la politique (américaine, certes) et donnent un peu envie de les voir débarquer à l’Elysée…

samedi 5 mai 2012

J'aime détester Glee!


Il y a certaines séries que je n’assume pas à 100%. Et en tête de ces séries, il y a Glee. Au bout de trois saisons, je suis toujours incapable de savoir ce que j’en pense. Je n’arrive pas à me faire une opinion parce que j’ai encore du mal à comprendre de quoi il s’agit : est-ce une comédie musicale de teenagers ringarde et kitsch ou une parodie pop et légère de High School Musical ? Sans doute un peu des deux. Et c’est bien là qu’est le problème. Glee a du mal à choisir son camp.

Lorsqu’on croit avoir affaire à un thème sérieux, voire grave, les personnages volontairement débiles et souvent très drôles viennent alléger l’ambiance et nous offrent les meilleurs moments de la série. On se dit alors que Glee doit être vu au 5ème degré et que les scénaristes, conscients d’être là pour nous détendre, ne se prennent pas au sérieux. Mais au contraire, les histoires d’amour des lycéens qui devraient être légères sont abordées avec toute la gravité du monde et plombent la série qui bascule dans le pathos et le ridicule. On en vient à se dire que finalement, les auteurs sont niais et que la série se prend pour ce que qu’elle n’est pas : un drama.


Il en va de même pour les personnages : certains, les meilleurs, sont clairement là pour faire rire et sont pour le coup extrêmement réussis. Je pense à Sue Sylvester, Brittany ou Santana. Problème : depuis peu, la série cherche par tous les moyens à leur donner plus de profondeur et, par là même, se tire une balle dans le pied en atténuant leur bêtise ou leur méchanceté. D’autres personnages sont tout simplement odieux. La faute, pour beaucoup d’entre eux à un casting totalement raté : je pense à Mr. Shue ou Kurt, les deux pires têtes à claques de la série. Et pourtant, les scénaristes s’entêtent à leur donner toujours plus d’importance, en les mettant au cœur de problématiques pompeuses. Au milieu de tout ça, on trouve des personnages qui, à l’image de la série, naviguent d’un extrême à l’autre. Le meilleur exemple est celui de Rachel, héroïne de la série, tantôt très drôle parce qu’insupportable et prétentieuse, et tantôt très pénible parce que tragédienne et niaise. Là encore, au final, je suis incapable de dire si j’aime ou non ce personnage.
Au passage, pour ceux que ça amuse, je vous conseille la lecture de ce billet très juste sur les pires personnages de la série.

Et puis, il y a les chansons. Là encore, on trouve le pire et le meilleur dans la bande originale de la série. Certaines reprises de tubes pop-rock sont très réussis et certains mash-up (terme désignant deux chansons mixés en une seule) sont très bien trouvés. A côté de ça, on nous balance du Barbara Streisand et du Whitney Houston bien indigeste et très ‘ricain. Les voix des uns sont de belles trouvailles, celles des autres sont irritantes au possible.

Bref, Glee change d’humeur toutes les semaines et d’un épisode à l’autre, on ne retrouve pas du tout le même ton. Les audiences, qui dégringolent totalement après une première saison au sommet, reflètent cet état de fait : semaine après semaine, le public a encore et toujours du mal à s’y retrouver dans cette ambiance mi-figue mi-raisin.
Pour autant, malgré toutes ces critiques, j’aime détester Glee (à moins que ce ne soit l’inverse) et je continue à la regarder parce que malgré tout, ça change des dramas noirs et sombres que je regarde majoritairement et puis parce que la série réussit parfois à offrir de grands moments. Et en voici certains exemples.
(La qualité des vidéos est parfois très très moyenne: elles ont été altérés volontairement par les YouTubers pour contrer les interdictions dues au non respect des droits d'auteur)

Parfois, la série reprend des titre en vogue, sans grands changements, mais ça marche:




Parfois, ils nous la font sans instrument, uniquement avec des voix:



Parfois, ils modifient le tempo de la chanson et ça change tout (même si c'est chanté par Kurt...):


Parfois, ils reprennent (très bien) Amy Winehouse et en plus ils dansent dessus !



Parfois ils font des mash-ups très réussis, comme ici "I Will Survive" et "Survivor":



Il y a également l'excellent "Singing in the rain" / "Umbrella", que je n'ai pas réussi à trouver sur Youtube mais que vous pouvez aller regarder là.
Et tant que vous y êtes, allez écouter la reprise de "Smile" de Charlie Chaplin, c'est plutôt réussi.

Et parfois, ils nous pondent un truc vraiment top. Je l'ai déjà posté sur ce blog mais ça mérite d'être regardé à nouveau:

dimanche 22 avril 2012

Les Experts: la battle !


J’ai passé la barre des 5000 pages vues sur ce blog (youpi ! merci !) et dans un grand élan de narcissisme exacerbé, j’ai relu mes premiers billets. Dans le post pilote, je soulevais une question tant de fois débattue : des trois franchises des Experts (par ordre d’apparition sur les écrans : Las Vegas, Miami et Manhattan), laquelle est la meilleure ? En ces temps électoraux, j’ai décidé d’élire la meilleure franchise, en les comparant, point par point.

La ville et leurs enquêtes : Le lieu de l’action reste la première façon de différencier ces séries sœurs. Absolument pas anodin, le choix des villes donne un ton général original à chacune des trois séries.
A Las Vegas, les enquêtes et les meurtres sont à l’image de la ville du vice : sulfureux, ils se passent essentiellement la nuit, dans des ambiances de fêtes, de jeux, de prostitutions et de spectacles plus ou moins grand public. Évidemment, certains meurtres se déroulent dans des contextes un peu moins extravagants, mais globalement, la série exploite assez bien l’image déviante de Vegas.
Les Experts : Manhattan exploite également deux des facettes bien connues de New York : le coté cosmopolite de la mégalopole et sa place de superpuissance économique. Les enquêtes traitées par la série sont donc généralement tournées vers le monde des affaires et utilisent pleinement le jeu des communautés très variées qui cohabitent malgré elles dans la Grande Pomme.
Pour Les Experts : Miami (que je regarde moins, je l’avoue), je n’ai pas réellement réussi à ressentir l’influence de la ville sur le choix des enquêtes. La série pourrait sans problème se dérouler dans une autre ville des Etats-Unis, comme San Diego ou Honolulu (pour prendre des villes au climat similaire) Un premier mauvais point pour Miami.
Bilan : Las Vegas : 1, NY : 1, Miami : 0.

 
La photographie : encore plus marquée que les lieux où se déroule l’action, la photographie est résolument différente d’une série à l’autre et donne une forte identité à chaque dérivée de la franchise.
Dans Les Experts (entendez Las Vegas), les couleurs fluos des néons des casinos et des machines à sous dominent. Les ambiances sont toujours très contrastées, très saturées et donnent à la série une dimension acidulée, hystérique, raccord avec les ambiances de la ville.
A Miami, la photographie reflète parfaitement le climat floridien : chaude, lourde, moite, elle est servie par des tons jaunes étouffants, parfaitement raccord avec l’idée que l’on peut se faire de cette région.
Plus froide, au cœur de ses buildings de pierre et d’acier, les Experts : Manhattan utilise une photographie aux tons bleus, électriques, glacés et donne à la série l’image plus impersonnelle, plus anonyme que dégagent les grandes villes.
Bilan : Las Vegas : 1, Miami : 1, NY : 1. La photographie est une réussite dans les trois séries.

 
Le chef : chaque série des Experts suit une équipe de policiers scientifiques. A la tête de ces équipes, un homme est là pour diriger ce petit monde et la personnalité de ces trois chefs d’équipes impacte profondément sur le ton de la série. Sur ce point, les séries diffèrent énormément. Ce qui confirme qu’avant de raconter des histoires, une série se doit de se doter de personnages parfaitement écrits (ouais, ok, c'est un porte ouverte que j'enfonce, là).
 A Vegas, on a affaire à Gil Grissom (interprété tout en finesse par William Petersen) : véritable papa poule, Grissom prend grand soin de ses ouailles. Il est là pour manager ses employés, les faire grandir dans leur métier et les élever à son niveau. Très respecté, il est reconnu pour être une sommité dans son travail. Sa surdité naissante, son amour pour les insectes et sa relation à demi-avouée avec Sara Sidle (Jorja Fox) aident fortement à humaniser ce personnage et à en faire le patron qu’on rêve tous d’avoir un jour. La série ne se remet d’ailleurs pas très bien de son départ en fin de saison 9, les chefs suivants n’ayant pas son aura ni son charisme.
A Manhattan, Mac Taylor (joué par Gary Sinise) fait lui aussi partie des chefs qui placent le bien-être de son équipe avant le sien. Fortement marqué par la disparition de sa femme dans les attentats du World Trade Center, Mac est un taiseux qui ne parle pas pour ne rien dire et qui reste globalement maitre de ses émotions. Certes moins réussi que Grissom, ce personnage posé et réfléchi contribue tout de même largement au succès de la série.
Dans les Experts : Miami, il faut bien dire que le choix du comédien principal est l’erreur numéro un de la série. David Caruso incarne le lieutenant Horatio Caine. Absolument pas charismatique, totalement dépourvu d’émotions, ce personnage passe la moitié de son temps à mettre et à enlever ses lunettes de soleil (bah oui, y fait beau à Miami) pour se donner une pauvre consistance et pour occuper les silences lourds qui viennent ponctuer artificiellement chacune de ses phrases. Caruso est insupportable, soporifique et transparent ! C’est à cause de lui que je ne regarde pas Miami. Un gros bouh !!!
Bilan : Las Vegas : 2, NY : 1, Miami : 0 (et encore, je suis gentil de ne pas mettre de point négatif !)

L’équipe : les séries ne se limitent malgré tout pas qu’à leur chef et le reste des équipes contribue aussi à donner une patte particulière à chacune des trois séries.
Je suis à peu près autant fan de l’intégralité de l’équipe de Vegas que je le suis de Grissom. J’adore le charisme et le passé trouble de Catherine Willows, j’aime la rivalité amicale entre Nick Stokes, Sara Sidle et Warrick Brown, j’aime aussi la montée en puissance de Greg Sanders. C’est la plus belle réussite des Experts : Las Vegas : avoir su mettre en scène une équipe aussi attachante qui parvient à exister et à évoluer dans une série qui privilégie avant tout les meurtres et les enquêtes.
A Miami, c’est l’inverse. L’équipe n’existe pas, totalement plombée par la présence de leur chef imbuvable. Ok, j’en fais trop mais vous avez compris l’idée. Je ne les connais pas parce que Caruso m’en a empêché. Dommage, j’aimais bien Emily Pocter dans The West Wing.
L’équipe de Manhattan est dans l’entre deux. Tous les membres ne m’intéressent pas de la même façon. En fait, j’aime bien l’histoire d’amour qui se développe entre Danny et Lindsay, fraichement débarquée de son Montana natal (ce qui lui vaut son surnom dans la série) en début de saison 2. Stella Bonasera m’intéresse moins que Willows, son alter-go à Las Vegas mais sa complicité avec Mac est plutôt réussie.
A noter qu’hormis le capitaine Jim Brass à Vegas, les flics qui accompagnent nos experts scientifiques ont un peu de mal à exister réellement. Tout comme les médecins légistes qui restent des personnages très secondaires moyennement développés.
Bilan : Las Vegas : 2, NY : 1, Miami : 0.

Le générique : trois séries, trois chansons des Who. Les gouts sont dans la nature et mon choix n’est absolument pas justifié mais je préfère le générique des Experts : Manhattan. Et parce que j’aime la série, j’aime bien celui de Vegas aussi.



Bilan, de façon purement arbitraire donc : NY: 2, Las Vegas : 1, Miami : 0.

Au final, Las Vegas remporte 7 points, Manhattan en compte 6 et Miami n’en récolte qu’un. C’est parfaitement représentatif de ce que je pense de ces trois séries. Donc que celui qui vient me voir pour me parler des Experts : Miami sache à quoi s’en tenir. Je fais un blocage total. Viva Las Vegas !

lundi 9 avril 2012

Ally McBeal en musique !

Aujourd’hui, j’écoutais ITunes en mode aléatoire. A un moment, comme ça, sans prévenir, une chanson est arrivée et m’a renvoyé directement quelques années en arrière, à l’époque où je regardais religieusement Ally McBeal toutes les semaines sur M6 (je ne vais pas dire tout de suite de quelle chanson il s’agissait pour ne pas gâcher la surprise). Bien avant la mode des séries musicales comme Glee ou Smash, Ally McBeal plaçait la musique au centre de son univers.
Les premières notes de certaines chansons pouvaient suffire à expliquer précisément aux téléspectateurs l’état d’esprit dans lequel se trouvait l’héroïne, sans avoir besoin qu’un seul dialogue ne soit prononcé. D’autres musiques permettaient d’annoncer l’arrivée de certains personnages avant même qu’on ne les voit (je pense à la petite musique stressante qui précédait chacune des entrées de Ling dans les bureaux de Cage & Fish). Vonda Shepard, qui était l’interprète d’une immense majorité des chansons entendues dans la série mais qui incarnait aussi la chanteuse du bar où tous les personnages se retrouvaient en fin de journée, avait même le droit de voir son nom et son visage apparaitre au générique de la série. Un cas unique selon moi.
Avec une musique aussi présente, j’ai donc repensé à la playlist de la série et j’ai retenu ces quelques indispensables pour tout fan qui se respecte.

La première chanson, évidemment, c’est celle du générique, une des rares qui soit signée de Vonda Shepard. Je suis bien incapable de dire si j’aime ou non cette chanson. Elle représente simplement la série.
 

Ally McBeal était sujette aux visions. C’était même, avec les chansons, un moyen efficace et souvent très drôle de comprendre ce à quoi elle pensait. Sauf que, en cours de saison 1, ces visions maitrisées deviennent des hallucinations incontrôlées. La plus récurrente d’entre elles est un petit bébé en image de synthèse qui vient danser sous les yeux d’Ally. Toujours accompagné d’une petite musique tribale bien particulière, le bébé est là pour lui rappeler que son horloge biologique tourne. Cruel mais efficace puisque que petit à petit, Ally apprend à vivre avec ce bébé dansant et à se rassurer sur son avenir. Et la chanson "I can’t stop this feeling" qui venait s’ajouter par-dessus la musique tribale est associé pour toujours à ce bébé en 3D.

Pour soigner ces hallucinations et ses problèmes de cœur, Ally va voir une psy aux méthodes un peu particulières. Celle-ci conseille à Ally, entre autres, de fredonner une chanson qui fout la pêche à chaque fois qu’elle sent le blues monter. La chanson qu’Ally choisit est Tell Him de Bert Berns. Et comme elle a TRES souvent le blues, c’est vite devenue une chanson récurrente de la série. Elle prend l’habitude de se défouler dessus et par mimétisme, j’avoue que cette chanson a tendance (ou du moins avais, je l’écoute moins aujourd’hui…) à me donner la patate à moi aussi. 

Un autre personnage à l’imagination débordante est bien évidemment John Cage (le magnifique Peter MacNicol), le patron excentrique et farfelu de la série. Pour se donner du courage quand il en a besoin (c’est-à-dire chaque fois qu’il veut aborder une femme), il se retrouve en tête à tête avec lui-même dans les toilettes unisexe de la société pour se concentrer et laisser l’esprit de Barry White lui venir en aide. John Cage choisit "You're the First, the Last, My Everything" pour le guider sur la voie de la sexe attitude. Et oui, Barry White est quand même pas mal connu pour donner à une soirée une ambiance sexy et décontracte. Alors, peu à peu, John a mis en place tout un rituel autour de cette chanson pour se mettre dans le mood de l’amuuur. Et ce rituel est vite devenu connu de tous les employés. Si bien que chacun a pu, à un moment ou à un autre, participer à la petite danse de John. Ne serait-ce que dans l’épisode où Barry White himself est venu pousser la chansonnette dans le bar pour fêter l’anniversaire de John. 
 
Dans le genre "légende black américaine", on a aussi eu l’énorme présence d’Al Green, qui apparait à Ally en vision pour la réconforter dans ses plus grands moments de solitude. La nostalgie et la tendresse qu’inspirent ce chanteur collent parfaitement à l’ambiance de la série. Et je suis bien content qu’il ait été invité dans la série parce que j’avoue qu’au moment de la première diffusion de la série, je ne connaissais pas Al Green (ouais, ça va, j’étais jeune !). 
 
Enfin, la fameuse chanson sur laquelle je suis tombé cet après-midi et qui m’a fait le coup de la madeleine de Proust, c’est celle qui est devenue pour beaucoup LA scène romantique de la série. Dans la saison 4, Ally rencontre un avocat, Harry, incarné par Robert Downey Jr., acteur un peu à la dérive à cette époque (il s’est depuis bien rattrapé avec Sherlock Holmes et Iron Man). Toutes les téléspectatrices ont rêvé qu’Harry devienne LE mec d’Ally. Et pourtant, ça n’a pas été le cas. Mais avant de tirer sa révérence, il a offert à Ally THE cadeau d’anniversaire. Il lui chante "Every breath you take", mais attention, pas en mode karaoké. Non, quand Harry décide de faire un cadeau, il fait les choses en grand et s’offre le soutien de Sting en personne pour se taper un p’tit bœuf. Et du coup, quand Monsieur Sting arrive à l’écran, ça devient une séquence culte. En quelques minutes, lui et Harry Downey Jr réinventent la classe. J’adore.


Bon je m’arrête là mais j’aurais pu continuer avec d’autres séquences cultes vu le défilé de stars que la série nous a apporté (Tina Turner, Macy Gray, Gloria Gaynor, Josh Groban, Anastacia ou Elton John) et les séquences musicales que nous ont offert des personnages comme Elaine ou Renee ou des épisodes en comédie musicale. Ally McBeal avait très justement choisi de mettre la musique au centre du récit. Ce qui a surement contribué à faire de cette série l’une des séries les plus cultes des années 1990.

lundi 2 avril 2012

The Newsroom : Aaron Sorkin is back !!!

Il revient à la télévision ! Enfin ! Pour ceux qui ne connaissent pas ce nom (bouh pas bien !), il s’agit du scénariste oscarisé pour The Social Network (une merveille d’écriture). Mais pour le monde des séries, il s’agit surtout du créateur d’une des plus grandes séries du monde : The West Wing (ou A la Maison Blanche en  VF). Non, je n’ai pas peur d’en faire trop. Cette série est tout bonnement géniale. Elle est tellement intelligente et bien écrite avec des dialogues ciselés au mot près que je n’ai pas encore trouvé le moyen d’écrire sur ce blog un article qui serait à la hauteur de sa qualité. Elle fait partie des rares qui me manquent encore terriblement aujourd’hui. 

Alors, l’idée de retrouver ce génie à la tête de The Newsroom, un nouveau projet où on échange des idées, où on parle vite et où on remet en cause la toute puissance des Américains me fait saliver !!! Le point de départ de la série – un animateur de talk-show qui rêve de tout envoyer balader – ressemble un peu à celui de Studio 60 on the Sunset Strip, précédente série de Sorkin sur les mêmes coulisses de la télévision, qui n’a jamais été renouvelée après la première saison. 
Ici, en plus, le casting est grave prometteur (Jeff Daniels, Jane Fonda, Emily Mortimer, Sam Waterston, Dev Patel…). Et c’est sur HBO… Bref, vivement le 24 juin !!!