J’ai passé la barre des 5000 pages vues sur ce blog (youpi ! merci !) et dans un grand élan de narcissisme exacerbé, j’ai relu mes premiers billets. Dans le post pilote, je soulevais une question tant de fois débattue : des trois franchises des Experts (par ordre d’apparition sur les écrans : Las Vegas, Miami et Manhattan), laquelle est la meilleure ? En ces temps électoraux, j’ai décidé d’élire la meilleure franchise, en les comparant, point par point.
La ville et leurs enquêtes : Le lieu de l’action reste la première façon de différencier ces séries sœurs. Absolument pas anodin, le choix des villes donne un ton général original à chacune des trois séries.
A Las Vegas, les enquêtes et les meurtres sont à l’image de la ville du vice : sulfureux, ils se passent essentiellement la nuit, dans des ambiances de fêtes, de jeux, de prostitutions et de spectacles plus ou moins grand public. Évidemment, certains meurtres se déroulent dans des contextes un peu moins extravagants, mais globalement, la série exploite assez bien l’image déviante de Vegas.
Les Experts : Manhattan exploite également deux des facettes bien connues de New York : le coté cosmopolite de la mégalopole et sa place de superpuissance économique. Les enquêtes traitées par la série sont donc généralement tournées vers le monde des affaires et utilisent pleinement le jeu des communautés très variées qui cohabitent malgré elles dans la Grande Pomme.
Pour Les Experts : Miami (que je regarde moins, je l’avoue), je n’ai pas réellement réussi à ressentir l’influence de la ville sur le choix des enquêtes. La série pourrait sans problème se dérouler dans une autre ville des Etats-Unis, comme San Diego ou Honolulu (pour prendre des villes au climat similaire) Un premier mauvais point pour Miami.
Bilan : Las Vegas : 1, NY : 1, Miami : 0.
La photographie : encore plus marquée que les lieux où se déroule l’action, la photographie est résolument différente d’une série à l’autre et donne une forte identité à chaque dérivée de la franchise.
Dans Les Experts (entendez Las Vegas), les couleurs fluos des néons des casinos et des machines à sous dominent. Les ambiances sont toujours très contrastées, très saturées et donnent à la série une dimension acidulée, hystérique, raccord avec les ambiances de la ville.
A Miami, la photographie reflète parfaitement le climat floridien : chaude, lourde, moite, elle est servie par des tons jaunes étouffants, parfaitement raccord avec l’idée que l’on peut se faire de cette région.
Plus froide, au cœur de ses buildings de pierre et d’acier, les Experts : Manhattan utilise une photographie aux tons bleus, électriques, glacés et donne à la série l’image plus impersonnelle, plus anonyme que dégagent les grandes villes.
Bilan : Las Vegas : 1, Miami : 1, NY : 1. La photographie est une réussite dans les trois séries.
Le chef : chaque série des Experts suit une équipe de policiers scientifiques. A la tête de ces équipes, un homme est là pour diriger ce petit monde et la personnalité de ces trois chefs d’équipes impacte profondément sur le ton de la série. Sur ce point, les séries diffèrent énormément. Ce qui confirme qu’avant de raconter des histoires, une série se doit de se doter de personnages parfaitement écrits (ouais, ok, c'est un porte ouverte que j'enfonce, là).
A Vegas, on a affaire à Gil Grissom (interprété tout en finesse par William Petersen) : véritable papa poule, Grissom prend grand soin de ses ouailles. Il est là pour manager ses employés, les faire grandir dans leur métier et les élever à son niveau. Très respecté, il est reconnu pour être une sommité dans son travail. Sa surdité naissante, son amour pour les insectes et sa relation à demi-avouée avec Sara Sidle (Jorja Fox) aident fortement à humaniser ce personnage et à en faire le patron qu’on rêve tous d’avoir un jour. La série ne se remet d’ailleurs pas très bien de son départ en fin de saison 9, les chefs suivants n’ayant pas son aura ni son charisme.
A Manhattan, Mac Taylor (joué par Gary Sinise) fait lui aussi partie des chefs qui placent le bien-être de son équipe avant le sien. Fortement marqué par la disparition de sa femme dans les attentats du World Trade Center, Mac est un taiseux qui ne parle pas pour ne rien dire et qui reste globalement maitre de ses émotions. Certes moins réussi que Grissom, ce personnage posé et réfléchi contribue tout de même largement au succès de la série.
Dans les Experts : Miami, il faut bien dire que le choix du comédien principal est l’erreur numéro un de la série. David Caruso incarne le lieutenant Horatio Caine. Absolument pas charismatique, totalement dépourvu d’émotions, ce personnage passe la moitié de son temps à mettre et à enlever ses lunettes de soleil (bah oui, y fait beau à Miami) pour se donner une pauvre consistance et pour occuper les silences lourds qui viennent ponctuer artificiellement chacune de ses phrases. Caruso est insupportable, soporifique et transparent ! C’est à cause de lui que je ne regarde pas Miami. Un gros bouh !!!
Bilan : Las Vegas : 2, NY : 1, Miami : 0 (et encore, je suis gentil de ne pas mettre de point négatif !)
L’équipe : les séries ne se limitent malgré tout pas qu’à leur chef et le reste des équipes contribue aussi à donner une patte particulière à chacune des trois séries.
Je suis à peu près autant fan de l’intégralité de l’équipe de Vegas que je le suis de Grissom. J’adore le charisme et le passé trouble de Catherine Willows, j’aime la rivalité amicale entre Nick Stokes, Sara Sidle et Warrick Brown, j’aime aussi la montée en puissance de Greg Sanders. C’est la plus belle réussite des Experts : Las Vegas : avoir su mettre en scène une équipe aussi attachante qui parvient à exister et à évoluer dans une série qui privilégie avant tout les meurtres et les enquêtes.
A Miami, c’est l’inverse. L’équipe n’existe pas, totalement plombée par la présence de leur chef imbuvable. Ok, j’en fais trop mais vous avez compris l’idée. Je ne les connais pas parce que Caruso m’en a empêché. Dommage, j’aimais bien Emily Pocter dans The West Wing.
L’équipe de Manhattan est dans l’entre deux. Tous les membres ne m’intéressent pas de la même façon. En fait, j’aime bien l’histoire d’amour qui se développe entre Danny et Lindsay, fraichement débarquée de son Montana natal (ce qui lui vaut son surnom dans la série) en début de saison 2. Stella Bonasera m’intéresse moins que Willows, son alter-go à Las Vegas mais sa complicité avec Mac est plutôt réussie.
A noter qu’hormis le capitaine Jim Brass à Vegas, les flics qui accompagnent nos experts scientifiques ont un peu de mal à exister réellement. Tout comme les médecins légistes qui restent des personnages très secondaires moyennement développés.
Bilan : Las Vegas : 2, NY : 1, Miami : 0.
Le générique : trois séries, trois chansons des Who. Les gouts sont dans la nature et mon choix n’est absolument pas justifié mais je préfère le générique des Experts : Manhattan. Et parce que j’aime la série, j’aime bien celui de Vegas aussi.
Bilan, de façon purement arbitraire donc : NY: 2, Las Vegas : 1, Miami : 0.
Au final, Las Vegas remporte 7 points, Manhattan en compte 6 et Miami n’en récolte qu’un. C’est parfaitement représentatif de ce que je pense de ces trois séries. Donc que celui qui vient me voir pour me parler des Experts : Miami sache à quoi s’en tenir. Je fais un blocage total. Viva Las Vegas !
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