UnREAL est certainement l’une des bonnes surprises de cet été.
Lancée par Lifetime, qu’on n’attendait pas vraiment sur ce terrain, cette série
dévoile l’envers du décor lors du tournage d’une émission de télé-réalité type
Bachelor. Soap cynique et bitchy, UnREAL
nous montre une Amérique peu reluisante, voyeuriste et amorale. Elle révèle
aussi les combines douteuses auxquelles les productions de ces émissions ont
recours pour créer du drama à l’écran. Parmi ces producteurs, on trouve Rachel,
l’héroïne de la série, jeune femme manipulatrice et pourtant plus empathique
que ses collègues, qui se bat constamment entre sa conscience professionnelle
et son éthique personnelle. Rachel est interprétée par Shiri Appleby, une
comédienne (trop) rare à la télévision qui mériterait pourtant d’être
plus (re)connue. Retour sur trois rôles majeurs qui ont permis à l’actrice de
grandir avec son public.
Liz Parker – Roswell (1999 – 2002) :
Premier premier rôle pour Shiri Appleby, elle interprète
Liz, une jeune lycéenne, serveuse à ses heures perdues, qui découvre
l’existence d’extraterrestres après que l’un d’entre eux l’a miraculeusement
sauvée d’une blessure par balle à priori mortelle. Liz devient alors, avec Max,
son sauveur et amoureux, la pierre angulaire d’une bande d’ados qui luttent
contre leurs parents, le FBI et d’autres aliens pour protéger leur secret. Les
pieds sur terre, rationnelle, scientifique, Liz est sans doute de loin la plus
responsable de toute la petite bande. Et le physique et le jeu de Shiri Appleby
collent parfaitement au personnage : calme, sûre d’elle, jolie, elle a tout
de la jeune fille parfaite qu’est Liz au début de la série. Au fil des épisodes
et des saisons, Liz s’émancipe un peu et se rebelle contre l’autorité parentale ;
parallèlement à cela, Shiri Appleby se voit adopter un look plus adulte, plus
sexy. Mais l’actrice comme le personnage restent globalement très sages comme
si toutes les deux n’étaient pas encore complètement sorties de l’adolescence. En
somme, l’une comme l’autre font ce qu’on leur demande et elles le font bien. La
série, qui durera trois ans, vaut ce qu’elle vaut : sans être un ratage
absolu, elle n’a jamais réussi à devenir un hit, mais elle permit au moins à
Shiri de se faire connaitre du grand public.
Après être apparue dans des séries comme Life Unexpected (qui durera tout de même
2 saisons) ou Urgences, dans
lesquelles Shiri Appleby continue de véhiculer son image de petite fille
modèle, l’actrice joue les guests stars le temps de quatre épisodes dans la
série de Lena Dunham. Elle y interprète Natalia, une jeune new-yorkaise qui sort
quelques temps avec Adam. Forcément en concurrence directe avec Hannah qui voit
en Natalia tout ce qu’elle n’est pas, Natalia ne va pourtant pas réussir à
garder une place dans la vie d’Adam qui l’envoie paître assez rapidement. Mais si
le personnage n’aura pas marqué grandement les héroïnes de la série, l’actrice,
elle, aura réussi à casser son image en seulement quelques épisodes. Beaucoup
plus féminine, beaucoup plus sexy aussi, Shiri Appleby apparait notamment dans
certaines scènes de sexe un peu humiliantes (normal, son personnage couche avec
Adam), limite dégradantes. Pour le public qui l’avait connue dans Roswell, c’est un peu un choc. On est à
mille lieues de la gentille serveuse du Nouveau-Mexique. Mais passé l’instant
de surprise, on y découvre une nouvelle facette de l’actrice, plus adulte, plus
assumée, comme si on réalisait qu’elle pouvait jouer autre chose que les
saintes-nitouches.
Rachel – UnREAL (2015
- en cours) :
Soyons clairs, si la série a tous les ingrédients pour
fonctionner (des seconds rôles bien écrits, un scénario soapesque à souhait, un
univers télégénique par excellence), elle doit beaucoup à la prestation de son
actrice principale. De toutes les scènes, de toutes les intrigues, Shiri
Appleby porte clairement la série sur ses épaules. A mi-chemin entre la jeune
fille modèle de Roswell et la
séductrice de Girls, Rachel est une
jeune femme typique de son époque, sensible, féministe et moderne. Même si elle
a de grosses névroses, c’est un personnage féminin très fort. Et ça colle bien
à Shiri Appleby. L’actrice y apparait plus spontanée que jamais. Son jeu,
toujours à la limite de l’impro, est naturel, fluide, réaliste. L’interprétation
de la comédienne parvient à faire oublier la faiblesse de certaines situations parfois
rocambolesques et réussit même à les crédibiliser. Toujours aussi jolie, Shiri
n’est pourtant pas particulièrement mise en valeur dans la série. Mal sapée,
décoiffée, elle reste cependant bien plus belle, plus magnétique et plus
charismatique que les autres comédiennes (à l’exception notable de Constance
Zimmer, parfaite elle aussi). Avec ce rôle riche, Shiri Appleby a l’opportunité
de dévoiler toute l’étendue de son jeu et devient, à elle seule, une
bonne raison de regarder la série.
Loin d’être les seuls rôles dans la carrière de cette
actrice de 36 ans, ces trois personnages ont chacun marqué une étape majeure
dans l’évolution de la comédienne et de la perception que pouvait en avoir le
public. Et après avoir joué les filles parfaites et les sexy girls, Shiri
Appleby semble avoir trouvé avec Rachel et UnREAL
un rôle de femme forte qui lui correspond parfaitement.