Le
moins évident lorsqu’on tient un blog est parfois de trouver un titre percutant
pour chaque article posté. Il faut qu’il soit explicite, clair et si possible
un peu drôle. Difficile exercice donc qui m’a fait réfléchir aux intitulés
donnés par les scénaristes non pas aux séries télé, mais aux épisodes de
celles-ci. La plupart des séries n’y accordent que peu d’importance et ne
cherchent pas la figure de style sur un titre qui est, il faut bien le dire,
totalement ignoré la plupart du temps par les téléspectateurs. Mais il faut
également reconnaitre que certains auteurs y accordent une importance toute particulière
qui mérite qu’on s’y attarde un moment.
(cet
article concerne les titres anglais, sauf précision)
Les
sans-imagination :
Engrenages, Maison Close, Pigalle la nuit,
Les Témoins : visiblement, les scénaristes français n’ont pas vraiment
le cœur à se creuser les méninges pour trouver des titres d’épisodes originaux.
Ils préfèrent tout simplement les baptiser épisode 1, épisode 2, épisode 3… et
ce, quelle que soit la saison. Au moins,
reconnaissons que ça a le mérite d’être clair, à défaut d’être fun.
24 : même s’ils ne se démarquent
pas pour leur originalité, les titres des épisodes de 24 suivent la logique de la série en présentant l’heure à laquelle
l’épisode se déroule, avec en prime le numéro de la journée concernée à partir
de la saison 2. Ça donne par exemple du Day
4 - 9 :00 a.m. – 10 :00 a.m.
Simple, efficace et sans fioriture.
Les
compléments du titre de la série :
2 Broke Girls : Ca n’est pas
beaucoup plus recherché que pour les séries de la catégorie précédente mais ça
fonctionne. Chaque épisode porte un titre démarrant par "and the…"
pour présenter brièvement ce à quoi les 2 héroïnes vont être confrontées. A
lire après le titre de la série, donc.
Looking : même principe que pour 2 Broke Girls si ce n’est que le verbe
to look prend un sens différent selon la préposition qui l’accompagne. Bon
nombre d’épisodes commence par "Looking for…" mais les scénaristes ne
se sont privés d’utiliser d’autres prépositions pour donner une touche
particulière à l’épisode.
Les
personnages concernés :
Skins, Dates, Full Circle : Dans
ces trois séries anglaises, les épisodes portent le nom des personnages autour
desquels se focalise l’histoire, qu’ils soient seuls comme dans Skins ou en duo comme dans Dates et Full Circle.
Nip/Tuck, Six Feet Under: dans ces séries,
les épisodes portent le nom des clients dont vont s’occuper les héros : les
patients dans un cas, les défunts dans l’autre. Dans un cas, certains épisodes
peuvent avoir le même titre en raison de retour d’un personnage. C’est beaucoup
plus rare dans l’autre.
Les
jeux de mots en français
Dawson’s Creek : le personnage
principal étant fan de cinéma, les traducteurs ont eu l’idée un peu rabattue,
certes, mais marrante de détourner des titres de films. Avec parfois des
petites touches de génie comme l’épisode où la garce de Capeside meurt noyée et
qui fut baptisée "Et au milieu coule une vipère".
Desperate Housewives : même procédé
que pour Dawson si ce n’est que les
traducteurs ne se sont pas contentés de detourner des titres de films mais ont
aussi inclus des chansons et des livres. Ça donne des "Mon Mari à tout
Prix", "Les Grands Malheurs de Sophie" ou "Les Copines d’abord".
La
nourriture
Hannibal : le personnage principal
étant un fin gourmet reconnu (si l’on oublie de quelle viande il se sert), les
scénaristes de la série rendent hommage à son art culinaire en nommant les épisodes
avec des plats issus de la cuisine française en saison 1, japonaise en saison 2
et italienne en saison 3 (à venir).
Please like me : Si les plats
mentionnés dans les titres d’Hannibal
n’ont souvent aucun rapport avec l’histoire, ceux de Please Like Me sont systématiquement liés à ce que le héros mange
dans l’épisode. Là encore, simple, anecdotique, rigolo.
Le
thème de la série
The Big Bang Theory : la sitcom
présentant une bande de matheux surdiplômés, chaque épisode porte en anglais le
nom d’un protocole scientifique. Et il faut bien admettre que la performance
devient un véritable tour de force au bout de 8 saisons car les scénaristes
continuent de trouver de jolies expressions pour nommer les épisodes.
Kaamelott : en saison 6, la série présente
en flash-backs la montée au pouvoir d’Arthur du temps où il vivait à Rome. En
toute logique, les épisodes se voient donc attribués des citations latines en
guise de titre. Classe. Même Rome n’y
avait pas pensé.
Les
citations
Desperate Housewives : dans la version
originale, selon la volonté du créateur Marc Cherry, la plupart des épisodes sont
des titres ou des paroles du chanteur Stephen Sondheim. L’artiste n’ayant pas un
catalogue illimité, cette idée n’a pas pu être tenue sur l’intégralité de la
série.
Damages, How to Get Away with Murder :
ces deux séries choisissent elles aussi de faire appel à des citations mais
cette fois, ce sont les dialogues même de l’épisode concerné qui font office de
titre.
Les titres méta
Friends (et Platane par la suite) : Je l’avais déjà expliqué ici, mais le
cas de Friends est un peu
particulier. Oublions la version française dont chaque titre commencait par
"Celui qui" désignant un personnage. En anglais, les épisodes étaient
tous baptisés "The one with" ou "the one where", the one
désignant alors l’épisode lui-même, reprenant ainsi l’expression consacrée des
fans qui parlent de l’épisode où il s’est passé ceci ou cela. Idée allègrement
repompée par Platane.
H : un peu moins assumée, l’idée
des titres de H reprend de façon un
peu plus simpliste celle développée dans Friends
en intitulant tous les épisodes "Une histoire de…". Soit.
La
particularité The Good Wife
Les titres
des épisodes sont écrits en fonction de la saison dans laquelle ils sont
situés. En gros, en saison 1, les titres ne comportent qu’un seul mot ;
ils en comportent deux en saison 2, trois en saison 3… et ainsi de suite. Mais
à partir de la saison 5, les scénaristes ne souhaitant pas faire de titres à
rallonge, le nombre de mots à commencer à décliner. Ce qui peut laisser penser
que la saison 7, qui présentera des titres avec un seul mot, pourrait être la
dernière…
Trois
petites mentions particulières pour finir :
- "Felina"
(Final de Breaking Bad): en plus d’être
un anagramme de Finale, ce mot est composé de trois éléments chimiques représentatifs
de ce dernier épisode : le fer (Fe) présent dans le sang, le lithium (Li)
présent dans les amphét’ et le sodium (Na) contenu dans les larmes. Joli référence.
- "Ch-ch-changes" :
Cette chanson de David Bowie compte parmi les titres les plus utilisés dans les
séries télé (Roswell, Dawson, CSI,
Brotherhood, Friday night lights) pour une raison qui m’échappe encore.
- Sexe, Mensonge et Vidéos est de loin le
titre le plus détourné dans les séries. Je ne compte même plus le nombre de
fois où j’ai retrouvé un jeu de mots fait à partir du film de Steven
Soderbergh.
Voilà,
ça ne sert souvent à rien puisque que personne ne les retient mais c’est
toujours louable de voir que certains scénaristes s’amusent à faire de l’écriture
de titres d’épisodes un exercice de style original et ludique.
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