lundi 14 avril 2014

Agents of S.H.I.E.L.D.: la mal-aimée



Le public est cruel. Il lui en faut peu pour se faire une opinion. Souvent, il a bien raison : une série qui part mal a peu de chances de s’améliorer. Mais quelques fois, il est regrettable de s’arrêter trop vite. C’est le cas d’Agents of S.H.I.E.LD. Après des critiques désastreuses sur la première partie de la série (que je ne trouve pas totalement justifiées, en ce qui me concerne), la série connait un envol qualitatif, mais le mal est déjà fait : les téléspectateurs ont déjà fui et ABC enregistre aujourd’hui ses plus faibles scores d’audience alors que de l’avis général, les épisodes n’ont jamais été aussi bons. Dommage.



Il faut dire que l’attente était lourde autour de cette série. Pensez-donc, une série qui s’intégrait dans l’univers cinématographique de Marvel, ça donnait envie à un certain nombre de fans. Pour rappel, cet univers désigne les films sortis en salle depuis 2008 et qui adapte les aventures des superhéros de comics, réunis dans le film de Joss Whedon, Avengers, à savoir : Iron Man, Hulk, Thor et Captain America (exit donc, les Spiderman et autres X-Men, personnages pourtant issus de chez Marvel mais détenus par d’autres studios). Et c’est justement ce Joss Whedon qui est aux commandes du lancement de la série qui, comme son nom l’indique, se propose de suivre les aventures non pas desdits Avengers, mais des agents censés les épauler. Oui, pour ceux qui l’ignorent, le S.H.I.E.L.D. est un organisme gouvernemental top secret en charge de gérer les affaires relatives aux superhéros. Ne cherchez pas, cette branche du gouvernement est totalement fictive. 
Dirigée par Nick Fury (Samuel L. Jackson dans les films et dans quelques épisodes de la série), l’agence joue un rôle plus ou moins primaire dans les films sortis en salle. La série offre donc la possibilité d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement interne du S.H.I.E.L.D. en suivant l’équipe de l’agent Coulson, bien connu des spectateurs des films ; oui, c’est bien lui qu’on croyait mort dans les Avengers, mais en fait non, il est toujours vivant. Tadaaa !


Chargé de parcourir le monde pour enquêter sur différentes phénomènes suspectés d’avoir un lien avec l’un de nos superhéros précités, Coulson réunit une équipe de spécialistes autour de lui, après les évènement dépeints dans Avengers. Et cette équipe est pour moi, l’une des grandes forces de la série. Outre le fait que Coulson est un personnage sympathique qu’on a appris à aimer dans les films, les cinq autres agents sont à mon sens tout aussi réussis.
Skye, la hackeuse récemment recrutée pas Coulson, est celle par qui le spectateur est invité à découvrir ce monde secret. Petit génie de l’informatique, spontanée, drôle, gaffeuse, elle rappelle certains des personnages chers à Whedon.
Les agents Ward et May, spécialistes du terrain, sont là avant tout pour assurer le quota indispensable de scènes de baston. Mais ça ne sont pas que des brutes. Au fil des épisodes et des révélations faites sur leur passé ou leur personnalité, l’un et l’autre gagnent en intérêt.
Enfin les deux derniers, Fitz et Simmons, forment le duo de scientifiques totalement indissociables. C’est vers eux que va ma préférence. D’abord parce qu’ils sont drôles, ensuite parce qu’ils sont britanniques (eh bah oui, je trouve ça charmant) et enfin parce qu’ils sont loin d’être des spécialistes du terrain, qu’un rien les effraye et que ça les rend très humains. S’ajoute à cela le fait que les deux comédiens sont particulièrement doués. Voilà donc une équipe somme toute assez classique envoyée un peu partout pour résoudre des enquêtes surnaturelles.

Alors attention, je ne dis pas qu’Agents of S.H.I.E.L.D. est une grande série totalement incontournable. Non, elle se classe plutôt dans la catégorie de l’entertainment tout à fait honorable qu’on regarde sans se prendre la tête. Certes, ça n’est pas un chef d’œuvre mais la série est loin d’être honteuse. Au tout début, chaque épisode se focalise intelligemment (je trouve) sur l’un des six personnages. Les premiers épisodes que certains ont jugés désastreux n’ont donc pas d’autre mission que d’introduire les héros et la mythologie générale qui va servir de fil rouge à la série. Ok, ça ne sont pas les meilleurs de la série, mais pour autant on ne s’ennuie pas. C’est fun, c’est léger, c’est drôle et en plus ça castagne régulièrement. Où est le mal ?
Et petit à petit, le récit se complexifie. Les mystères autour des personnages se multiplient : Coulson, d’abord, mais aussi Skye, May et récemment Ward ne sont pas visiblement pas ceux qu’ils prétendent être. Et c’est là qu’on salue le début de saison : les scénaristes ont pris le temps d’installer leur récit pour mieux nous surprendre par la suite. Au lieu de tout envoyer dès le pilote, ils ont distillés les informations petit à petit sans rien oublier de ce qui était dit dans les épisodes précédents. On reconnait bien là la signature de Whedon qui a à cœur de garder une certaine cohérence dans ses séries, et de multiplier les références aux épisodes passés. C’est très agréable pour ceux qui suivent et ça enrichie joliment le récit.

Cerise sur le gâteau, la série s’amuse évidemment à faire allusion plutôt deux fois qu’une à l’univers ultra riche de Marvel. Au-delà des films cités ci-dessus, les scénaristes piochent allégrement dans la galerie infinie de personnages créés dans les comics. Mais ils le font de manière intelligente et là, il faut saluer le coup de génie des scénaristes: ceux qui connaissent Marvel y voient des jolis clins d’œil et ceux qui n’ont jamais ouvert un comic ni vu les films ne sont jamais perdus. Jolie performance.
D’autant plus quand les films sortent au cinéma pendant la diffusion de la série et qu’ils viennent influencer les héros de la série. Je m’explique. L’épisode diffusé la semaine suivant la sortie de Thor 2 commence là où le film s’achève. Encore une fois, il n’est pas nécessaire d’avoir vu l’un pour comprendre l’autre (je n’ai pas vu Thor 2 et j’ai apprécié l’épisode) mais c’est toujours plus rigolo. Un personnage de l’univers de Thor vient d’ailleurs squatter un autre épisode plus tard, dans la saison. 
L’exercice se corse avec la sortie de Captain America 2. Pour le coup, les derniers épisodes en date sont en rapport direct avec le film, si bien qu’on a parlé de crossover entre l’univers ciné et la série. Je ne suis pas sûr que le terme soit exact car hormis quelques personnages secondaires, les deux histoires racontées ne s’entremêlent pas plus que ça. Le film tient jute de contexte global à la série. Mais tout ça est très finement lié. On aurait d’ailleurs pu penser que la sortie de Captain America  booste un peu les audiences de la série, mais il n’en est rien. Et c’est dommage parce que les derniers épisodes étaient vraiment chouettes.

Sans révolutionner le monde des séries, Agents Of S.H.I.E.L.D. remplie parfaitement sa mission de série divertissante, venant s’intégrer dans un univers plus vaste et plus riche qu’est celui de Marvel. Certes, les épisodes ne sont pas tous bons mais globalement, on va vers du mieux. Et avec les dernières révélations qu’on a pu avoir, je ne suis pas prêt de bouder ce plaisir de gosse.

3 commentaires:

  1. Les 2 scientifiques sont aussi mes préférés ;)
    Je ne peux qu'applaudir cet article et espérer que la série saura convaincre les sceptiques.

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  2. Hello,

    Certes l'épisode en relation avec Captain America a apporté son lot de surprises et de rebondissements, mais jusqu'à la, c'était plutôt calme plat! Je suis pourtant bon public et j'aime le travail de Whedon, mais je reste vraiment sur ma faim.

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