mercredi 4 avril 2018

Max & Maestro : de l'anim' en musique et avec maestria !

Note de blog un peu particulière aujourd’hui. Et pour deux raisons. La première est qu’elle parle d’une série animée à destination des enfants. L’autre (et c’est une première) est qu’il s’agit d’une série sur laquelle je travaille depuis plus de deux ans. Et je n’en suis pas peu fier! La série s’appelle Max & Maestro, elle est produite par Monello Productions (ma boite, donc, pour ceux qui suivent) elle est diffusée tous les jours sur France 4 et elle mérite vraiment le coup d’œil parce qu’en toute objectivité (si si, promis), c’est un petit bijou.


Max & Maestro raconte l’histoire de Max, un petit gars bien dans ses pompes qui partage sa vie entre les copains, le football et son groupe de rap, jusqu’au jour où il découvre la musique classique en entendant un prélude de Bach dans la maison d’un voisin un peu particulier. Et pour cause, il s’agit de Daniel Barenboim, l’un des chefs d’orchestre les plus réputés au monde. Totalement sous le charme de Mozart, Beethoven et Chopin, Max prend alors des cours de piano auprès du Maestro, mais en cachette, parce qu’à 11 ans, c’est pas toujours facile d’assumer des goûts musicaux qui sortent de l’ordinaire. Chaque épisode donne donc lieu à une leçon de musique qui trouve toujours une résonance toute particulière dans la vie de Max.



Pourquoi regarder ce dessin animé ? pour au moins 5 raisons:
 
Pour Daniel Barenboim : en plus d’avoir prêté ses traits et son nom au personnage, le célèbre Maestro a participé à la conception de la série. Non seulement il a permis d’utiliser son catalogue et a enregistré plusieurs morceaux spécifiquement pour la série mais, entouré de son équipe d’experts musicologues, il a également imprégné l’écriture de sa philosophie musicale. En effet, ce grand  nom de la musique a toujours perçu celle-ci comme un médium pour découvrir le monde qui nous entoure et se découvrir soi-même. Max & Maestro était donc pour lui le moyen idéal de transmettre aux enfants cette vision de l’apprentissage de la musique, si ancrée dans le réel. Une façon ludique de faire la nique aux idées reçues.
 
Pour Akhenaton : même si Max vénère la musique classique, il n’est pas question pour autant de prétendre dans cette série que le classique est la seule musique digne d’intérêt. Bien au contraire. Max fait partie d’un groupe de rap, et à ce titre, Max et Maestro donne une jolie place au hip-hop, dressant même des ponts entre les deux univers musicaux (avec notamment des reprises hip-hop de classiques comme La lettre à Elise ou les 4 saisons de Vivaldi). Alors face au monstre sacré qu’est Daniel Barenboim , il fallait au moins le chanteur mythique de IAM pour composer les chansons des Ninjas VNR, le groupe de Max, mais aussi l’intégralité du score de la série. Et le résultat est vraiment réussi.

Pour les designs et la réalisation : les designs reflètent parfaitement cette cohabitation de la musique classique et du hip-hop. Le réalisateur Christophe Pinto dit s'être inspiré des personnages emblématiques de Sempé (des traites ronds, des cernés pas fermés, des proportions semi-réalistes) auxquels il a apposé sa culture du graffiti, du street-art. Les décors, absolument magnifiques, reprennent aussi ce mélange entre classicisme et modernité et proposent un univers certes réaliste mais très stylisé. L'ensemble pourrait surprendre ceux qui sont plus habitués à une animation plus classique mais la réalisation fluide qui transcrit parfaitement les émotions des personnages devrait convaincre les plus réticents - et notamment l'effet que la musique a sur le jeune Max. Mention spéciale à certaines transitions qui voient les décors changer autour des personnages.

Pour le fond : en plus d'être une jolie série dans sa forme et dans sa musique, Max & Maestro est aussi une série qui a des choses à dire. Chaque leçon du Maestro est l'occasion pour Max d'en apprendre toujours plus sur sa vie de tous les jours. Le crescendo lui permet par exemple de comprendre que dans la vie, il faut faire les choses petit à petit si on veut les faire bien ; l'harmonie d'un accord l'aide à rétablir l'harmonie dans sa famille; et les différents arrangements d'un morceau de musique lui donne des idées de relooking. Avec toujours en toile de fond l'importance de l'acceptation de l'autre et du vivre-ensemble, la série aborde ainsi plein de sujets parfois très adultes de façon ludique : la gestion des émotions, la confiance en soi, le féminisme et même le deuil (fait plutôt rare dans un programme jeunesse !).

Pour les clips finaux : la petite cerise sur le gâteau, ce sont les clips musicaux à la fin de chaque épisode. Après avoir vu Max travailler un morceau de piano pendant tout un épisode, le spectateur peut profiter de ce morceau : plus d'une minute de musique sans paroles, qui accompagne des images moins réalistes, plus abstraites. Un vrai plaisir ! Et l'occasion pour chacun de (re)découvrir des incontournables du répertoire classique.


Regardez, écoutez et kiffez Max & Maestro : c'est vraiment une petite pépite d'animation que je vous conseille vivement, que vous ayez des enfants ou non. C'est pas (que) moi qui le dis, France 4 vient de communiquer sur les supers résultats de la première semaine. Et si vous ne pouvez pas être devant la télé à 17h15, le replay de France 4 vous tend les bras!

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