J’aurais voulu en parler plus tôt
mais j’ai été un tantinet occupé par le festival Séries Mania (cf note
précédente) et aussi, disons-le franchement par le binge-watching intensif de
la saison 2 de Sense8 qui m’a occupé au moins 2 jours ! Je pensais
que plus d’un mois après la diffusion du dernier épisode, il n’y aurait plus
besoin de présenter cette série. Mais pourtant, force est de constater que je
rencontre encore beaucoup trop de gens qui ne connaissent pas cette série. Et cela
doit cesser parce que c’est un petit bijou. Une petite perle comme on en
voudrait plus souvent. Sept épisodes adaptés du livre de Liane Moriarty, finement
écrits par David E. Kelley (Ally McBeal),
magnifiquement réalisés par Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Dallas Buyers Club)
et magistralement interprétés par un casting 5 étoiles : Reese
Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Laura Dern, Zoë Kravitz,
Alexander Skarsgard et Adam Scott. Une histoire bouclée qu’il faut que tout le monde
voit. Petit passage en revue des ingrédients qui composent la série :
31% de Desperate Housewives : pour présenter très grossièrement Big Little Lies, on pourrait dire que la
série parle d’un groupe de mères, pas forcément femmes au foyer, plus au moins
copines, mais toutes un poil au bord de la crise de nerfs. Du coup,
inévitablement, ça fait penser à Desperate
Housewives au premier abord. Sauf que ça n’a rien à voir avec Desperate Housewives. Ou plutôt, c’en
est une déclinaison plus réaliste, plus arty, moins soapesque. Ici les couleurs
sont moins saturées qu’à Wysteria Lane, la bande originale (ô combien réussie) est
moins pop que celle Danny Elfman et surtout les secrets de famille y sont bien plus lourds
à porter. Comparées aux personnages mythiques créées par Marc Cherry, ces
femmes-là présentent une vision plus dramatique et plus complexe de ce qu’est être
femme, mère et épouse aujourd’hui. Et c’est terriblement brillant.
31% de The Affair : de la série de Showtime, je retiens
essentiellement deux points communs avec Big Little Lies.
D’abord les flashforwards, qui,
très rapidement, laissent deviner l’arrivée imminente d’un drame. Comme dans The Affair, les détails autour de ce
drame sont donnés au compte-goutte, au cours d’interrogatoires des personnages témoins
de l’évènement. Au fur et à mesure que l’issue de la saison se dessine, l’étau
se resserre petit à petit et l’angoisse de spectateur augmente en même temps
que son empathie pour les personnages. Et c’est terriblement efficace.
L’autre point commun avec The Affair est la place prépondérante
que joue l’environnement sur la photographie et la mise en scène de la série. Également située en bord de mer, Big
Little Lies se situe elle sur la côte Ouest des États-Unis mais à l’instar
de The Affair, l’océan, les couchers
de soleil ou les vagues y occupent une place tout aussi grande. Et c’est
terriblement beau.
31% de La Gifle : Comme dans La
Gifle, cette série australienne adaptée par la suite aux USA, tout commence
autour d’un geste violent subi par un enfant. Ici, ça n’est pas un adulte qui gifle
un enfant, mais c’est une petite fille qui accuse un petit garçon d’avoir
tenté de l’étrangler. Forcément celui-ci, nouvellement arrivé, nie. Autour de
cet incident grave de cours d’école, tous les personnages de la série vont être
amenés à se positionner les uns après les autres. Y compris (et surtout) ceux
que cela ne concerne pas - Reese Witherspoon en tête, parfaite dans le rôle
de la commère-vipère, défenseuse des faibles et des opprimés. Peu à peu, de la
même façon que pour la Gifle, les
clans se forment et les alliances se font (et se défont) au sein de cette
communauté complexe de parents d’élèves. Et c’est terriblement subtil.
5% de Beverly Hills (ou de Gossip
Girls) : parce qu’ici, les gens sont riches, très riches. Et même quand
les personnages sont plus modestes, ils sont quand même un peu riches. Parce qu’ils
habitent à Monterey, une station balnéaire (très) aisée de la Californie. Et c’est
délicieusement outrancier.
2% de Sous le Soleil : parce que comme à St-Tropez, les villas sont incroyables,
démesurées, splendides. Terriblement indécent.
Petit chef d’œuvre de la
télévision, à priori prévue pour être une one-shot (quoique…), cette saison est
l’une des plus belles choses qu’on ait vues ces dernières années. Du dialogue à
la photo, des musiques aux costumes, du montage à la réalisation, tout y est
magnifiquement soigné. Et les comédiennes, qui portent ce récit sur leurs
épaules sont tout simplement divines. A voir absolument. Et plus vite que ça,
siouplé.
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