lundi 15 mai 2017

Big Little Lies: gros petit bijou !



J’aurais voulu en parler plus tôt mais j’ai été un tantinet occupé par le festival Séries Mania (cf note précédente) et aussi, disons-le franchement par le binge-watching intensif de la saison 2 de Sense8 qui m’a occupé au moins 2 jours ! Je pensais que plus d’un mois après la diffusion du dernier épisode, il n’y aurait plus besoin de présenter cette série. Mais pourtant, force est de constater que je rencontre encore beaucoup trop de gens qui ne connaissent pas cette série. Et cela doit cesser parce que c’est un petit bijou. Une petite perle comme on en voudrait plus souvent. Sept épisodes adaptés du livre de Liane Moriarty, finement écrits par David E. Kelley (Ally McBeal), magnifiquement réalisés par Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Dallas Buyers Club) et magistralement interprétés par un casting 5 étoiles : Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Laura Dern, Zoë Kravitz, Alexander Skarsgard et Adam Scott. Une histoire bouclée qu’il faut que tout le monde voit. Petit passage en revue des ingrédients qui composent la série :


31% de Desperate Housewives : pour présenter très grossièrement Big Little Lies, on pourrait dire que la série parle d’un groupe de mères, pas forcément femmes au foyer, plus au moins copines, mais toutes un poil au bord de la crise de nerfs. Du coup, inévitablement, ça fait penser à Desperate Housewives au premier abord. Sauf que ça n’a rien à voir avec Desperate Housewives. Ou plutôt, c’en est une déclinaison plus réaliste, plus arty, moins soapesque. Ici les couleurs sont moins saturées qu’à Wysteria Lane, la bande originale (ô combien réussie) est moins pop que celle Danny Elfman et surtout  les secrets de famille y sont bien plus lourds à porter. Comparées aux personnages mythiques créées par Marc Cherry, ces femmes-là présentent une vision plus dramatique et plus complexe de ce qu’est être femme, mère et épouse aujourd’hui. Et c’est terriblement brillant.

31% de The Affair : de la série de Showtime, je retiens essentiellement deux points communs avec Big Little Lies.
D’abord les flashforwards, qui, très rapidement, laissent deviner l’arrivée imminente d’un drame. Comme dans The Affair, les détails autour de ce drame sont donnés au compte-goutte, au cours d’interrogatoires des personnages témoins de l’évènement. Au fur et à mesure que l’issue de la saison se dessine, l’étau se resserre petit à petit et l’angoisse de spectateur augmente en même temps que son empathie pour les personnages. Et c’est terriblement efficace.
L’autre point commun avec The Affair est la place prépondérante que joue l’environnement sur la photographie et la mise en scène de la série. Également située en bord de mer, Big Little Lies se situe elle sur la côte Ouest des États-Unis mais à l’instar de The Affair, l’océan, les couchers de soleil ou les vagues y occupent une place tout aussi grande. Et c’est terriblement beau.

31% de La Gifle : Comme dans La Gifle, cette série australienne adaptée par la suite aux USA, tout commence autour d’un geste violent subi par un enfant. Ici, ça n’est pas un adulte qui gifle un enfant, mais c’est une petite fille qui accuse un petit garçon d’avoir tenté de l’étrangler. Forcément celui-ci, nouvellement arrivé, nie. Autour de cet incident grave de cours d’école, tous les personnages de la série vont être amenés à se positionner les uns après les autres. Y compris (et surtout) ceux que cela ne concerne pas - Reese Witherspoon en tête, parfaite dans le rôle de la commère-vipère, défenseuse des faibles et des opprimés. Peu à peu, de la même façon que pour la Gifle, les clans se forment et les alliances se font (et se défont) au sein de cette communauté complexe de parents d’élèves. Et c’est terriblement subtil.

5% de Beverly Hills (ou de Gossip Girls) : parce qu’ici, les gens sont riches, très riches. Et même quand les personnages sont plus modestes, ils sont quand même un peu riches. Parce qu’ils habitent à Monterey, une station balnéaire (très) aisée de la Californie. Et c’est délicieusement outrancier.

 
2% de Sous le Soleil : parce que comme à St-Tropez, les villas sont incroyables, démesurées, splendides. Terriblement indécent.



Petit chef d’œuvre de la télévision, à priori prévue pour être une one-shot (quoique…), cette saison est l’une des plus belles choses qu’on ait vues ces dernières années. Du dialogue à la photo, des musiques aux costumes, du montage à la réalisation, tout y est magnifiquement soigné. Et les comédiennes, qui portent ce récit sur leurs épaules sont tout simplement divines. A voir absolument. Et plus vite que ça, siouplé.

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