vendredi 12 août 2016

The Magicians: je passe mon tour.



Bon bah c’est pas pour moi. J’aurais tenté, hein, mais ça ne marche pas sur moi. Potentiellement, sur ce coup, je ne vais pas me faire que des potes, mais tant pis. Je n’aime pas The Magicians, la nouvelle série de Sci-Fi sortie cet hiver et qu’on pourrait grossièrement décrire comme une sorte d’Harry Potter à la fac’. J’ai fait l’effort de regarder une moitié de saison, mais y a rien à faire, je m’ennuie. J’entends d’ores et déjà les puristes (dont je fais habituellement partie) me dire que je devrais attendre de voir la saison entière avant de me faire un avis. Alors d’abord, je les renverrais vers cettevidéo très bien foutue de Licarion (globalement ce youtuber mérite votre attention) ; et ensuite, j’en ai vu assez pour savoir pourquoi je n’aime pas :



Ça manque de crédibilité : Alors oui, évidemment, compte-tenu du titre et du sujet de la série, je ne m’attendais pas à un réalisme de documentaire à la Dardenne, merci bien. Mais il n’empêche que même (et surtout) dans les séries fantastiques, il faut que les choses soient plausibles. Et là, dès le pilote, je n’y crois pas. Le héros, Quentin Coldwater (cool name, i must say), découvre qu’il est en fait un magicien et qu’il est admis à un test d’entrée dans une université spécialisée. Déjà, la première réaction d’un être censé et doué de logique et de raison serait de flipper sa race ou au moins d’être totalement perdu. Mais là non, ça va parce que ça lui rappelle les bouquins qu’il lit depuis qu’il est petit. Euké…
Mais ce n’est pas tout, il ne sait rien, n’a jamais rien appris, n’entrave que dalle à la magie. Mais il est malgré tout capable de faire un tour de ouf pendant son oral d’admission (aucune idée de comment il a réussi à passer l’écrit). Bullshit !! En très peu d’épisodes, les héros, en 1ère année, parviennent à jeter des sorts hallucinants, à retenir des formules magiques qu’on nous présente comme complexes et même à faire l’amour en lévitant. On se demande ce qu’ils ont encore à apprendre. Pourtant ils sont débutants, que diable ! Lorsque Harry arrive à Poudlard, il galère à faire léviter une plume ! Là, ça envoie des démons dans d’autres dimensions, pépouse. Ça fait revenir des morts à la vie, tranquille. Et tout ça dans le 1er mois qui suit la rentrée scolaire.

Ça manque de règles : Le succès des bonnes fictions fantastiques résident souvent dans le fait que l’univers inventé possède des règles établies dès le début et clairement présentées au spectateur ou au lecteur. C’est ça qui pose un cadre et qui permet de ne pas être perdu et d’accepter le fantastique ou le paranormal. Et pour bien faire, il faut y aller étape par étape pour ne pas noyer son public.
Dans the Magicians, les règles sont déjà hyper floues pour des choses aussi simples que le fonctionnement de l’école ou les cours qui y seront suivis. Exemple con : dans le pilote, on nous dit que, étant en 1ère année, Quentin va devoir partager sa chambre avec Penny. Mais 3 épisodes plus tard, on oublie ça et on répartit les étudiants dans les différentes maisons en fonction de leurs pouvoirs. Bon… pourquoi pas. Mais ça créé de la confusion.
Mais il y a pire, notamment quand on nous présente quelque chose comme étant absolument impossible à faire mais qui se voit pourtant réalisé par un personnage quelques épisodes plus tard. Par exemple, Julia, l’amie de Quentin qui échoue à son test d’entrée doit subir un sort d’amnésie pour oublier ce qu’elle a vu. C’est comme ça que ça fonctionne pour tout le monde. Et c’est infaillible. Mais elle, elle parvient à détourner le problème deux minutes plus tard. Et trois épisodes après, les scénaristes trouvent encore un autre moyen de tordre le cou à cette règle du sort d’amnésie : il ne fonctionne que sur les débutants en 1ère année. Dans des univers comme celui de The Magicians, c’est extrêmement préjudiciable. Puisque la magie permet tout, alors c’est la porte ouverte au grand n’imp’ si elle n’est pas un minimum encadrée. Et si tout est possible, plus rien n’est grave, plus aucun enjeu ne tient la route. Et on décroche.

Ça manque de continuité : c’est peut-être le plus grave. La série semble avoir été écrite au fil de la plume et ne pas se souvenir des épisodes précédents. Régulièrement les pouvoirs des uns et des autres sont modifiés : Alice, la 1ère de la classe, manipule la matière mais est finalement spécialiste de la lumière (ce qui n’est jamais exploité). Penny est d’abord un voyant avant qu’on nous dise qu’il peut se téléporter. Rien à voir. Mais à la limite, pourquoi pas.
Sauf que les scénaristes multiplient ce genre de changements de cap : on nous présente une sorte de compétition que les 1ères années doivent passer pour déterminer quels mentors les suivront dans leur formation. Ça fait l’objet d’un épisode un peu chiant dans lequel les règles de la compétition sont très obscures. Et finalement, on ne reparlera plus JAMAIS de ces mentors.
Certaines créatures dangereuses sont anecdotiques puisque totalement oubliées dans les épisodes suivants : je pense au djinn de l’épisode 7, au fantôme de Charlie de l’épisode 3…
Ce qui est encore plus gênant, c’est quand la série aborde des choses lourdes et oublie de les traiter dans les épisodes suivants. L’exemple flagrant est l’épisode autour du cancer du père de Quentin. C’est grave, c’est émouvant mais ça n’est pas traité. Si ce n’est pour nous dire que la magie ne permet pas de traiter ce genre de maladie (attendons de voir, dans quelques épisodes, ils trouveront sans doute un moyen de nous dire que dans certains cas, en fait c’est possible). Ça n’a pas d’impact sur le héros, au-delà des 40 minutes de l’épisode. Et si ça ne l’atteint pas, alors le public s’en détache.



Je vais m’arrêter là, parce qu’après on va m’accuser de mauvaise foi. Il y avait pourtant des bonnes choses à exploiter (comme par exemple cette façon assez inédite de faire de la magie avec ses doigts, ou les répartitions des étudiants en fonction de leur type de pouvoir ; ou encore cette superbe scène finale du pilote). Mais les règles trop changeantes, le manque de crédibilité et de continuité m’ont laissé totalement hermétique à ces personnages (et des comédiens) qui ne m’intéressent pas tellement.
Le point ultra positif de cette série ? M’avoir donné envie de relire (encore) les 7 tomes d’Harry Potter, avant d’enchainer avec l’inédit Harry Potter and the Cursed Child.

1 commentaire:

  1. Sans apprécier particulièrement la série, son univers m'a suffisamment intrigué pour que je lise la série de livres dont elle est adaptée (The Magicians de Lev Grossman), et, même si elle n'est pas sans défaut, je la conseille vraiment !

    La série a pris de gros raccourcis par rapport aux livres et ne leur fait pas honneur. Elle m'a l'air incompréhensible à ceux qui ne les ont pas lus et insipide pour les autres, et j'ai du mal à comprendre son succès.

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