samedi 1 mars 2014

La Lazy Company: crazy comedy!



En voilà une que j’ai longtemps attendue. Petite série, tant par son format (10x30’) que par son budget (le tournage, ultra condensé, s’est déroulé sur seulement 25 jours : une prouesse), elle a malgré tout réussi à faire parler d’elle. J’étais donc bien intrigué de voir ce que ça pouvait donner. N’ayant pas OCS, chaine sur laquelle elle a été diffusée, j’ai dû attendre la sortie DVD de la saison 1 de la Lazy Company pour me faire plaisir. Aussitôt acheté, aussitôt visionné. Et bingo, le résultat est là : la série m’a énormément plu, même si je dois avouer avoir été dérouté dans un premier temps.


En référence à la Easy Company de Brand of Brothers, la Lazy Company est une comédie qui se déroule pendant le débarquement américain en juin 44. En dehors du contexte historique, les ressemblances avec la série de Steven Spielberg et Tom Hanks s’arrêtent là. Ici, pas de faits réels, pas de drames ni de morts. On est là pour rigoler et tourner cet évènement majeur du XXème siècle en dérision. Qu’il s’agisse des soldats américains, des résistants français ou des nazis allemands, tout le monde en prend pour son grade. Grosso modo, à en croire cette série, le débarquement de 44 aurait été orchestré par des abrutis qui se seraient alliés à des bouseux pour bouter l’ennemi très énervé mais un peu ras-de-plafond.


Les premières images de cette série que j’avais pu voir étaient les quatre pilotes tests de 2 minutes diffusés sur internet (et d’ailleurs disponibles sur le DVD). Ils montraient à voir une comédie essentiellement basée sur les dialogues et assez peu sur l’action. Et oui, forcément, quand on n’a pas le budget de Steven, on mise sur autre chose. Et ça fonctionnait super bien. Ces quatre scènes laissaient entrevoir une série adoptant un ton assez proche de celui de Kaamelott. Au passage, on y retrouvait au casting un habitué de la bande à Astier, le toujours très drôle Alban Lenoir.
Je me frottais donc les mains d’impatience en attendant de me payer la série complète. Mais là, surprise, le ton adopté dans la série n’a pas grand-chose à voir avec ce que je m’attendais à trouver. Beaucoup plus barrée que les pilotes, la Lazy Company joue sur un humour bien plus absurde. On est ici un peu dans le grand n’imp’. Pas autant que dans le Cœur a ses raisons, n’exagérons rien. Mais on peut y voir une ressemblance avec certains sketches des Monty Pythons. Vous me direz que la référence n’est pas mauvaise et vous auriez raison. C’est juste que j’ai été dérouté lorsque j’ai découvert la série.
Les scènes très dialoguées des pilotes s’y retrouvent mêlées à d’autres scènes what-the-fuck où les scénaristes s’autorisent tout (cf. l’épisode comédie musical, le plus décalé de tous). Mais attention, je ne dis pas que la Lazy Company est une série ratée, loin (très loin) de là. Dans un cas, comme dans l’autre, les deux formes d’humour sont parfaitement maitrisées et fonctionnent génialement. Ça fait de cette comédie un ovni un peu étrange, qui peut être difficile à appréhender dans ses débuts mais qui s'adopte finalement très vite.

Autre point positif qui fait que je me suis avalé les épisodes avec plaisir : les comédiens, tous parfaits. Les quatre héros de la Lazy sont forcément très bons (avec peut-être un petit bémol pour Benoit Moret, pas aidé par son personnage plus que chelou). Alban Lenoir et ses mines S m’ont fait beaucoup rire. Mon coup de cœur va à deux rôles féminins : Caroline Vigneaux qui campe une nazie hystérique bien excitée et surtout Aurélie Poirier, qui interprète une Normande résistante à l’accent incompréhensible et un tantinet soupe-au-lait.
Saluons au passage les astuces trouvées par les producteurs pour pallier le manque de budget (OCS étant une série câblée au public encore très confidentiel, elle ne peut investir de la même manière que TF1 ou Canal+). Plutôt que de compter sur des décors grandioses et des effets spéciaux et pyrotechniques incroyables, la série mise tout sur ses magnifiques costumes, sa bande-son (on entend des avions, des bombes, des tirs et ça suffit à contextualiser la série), sa musique et son générique vraiment très beaux. La photographie est également très soignée, avec sans doute un étalonnage aux petits oignons pour donner à la série les couleurs sépias, passées, habituellement associées à cette période. Au final, visuellement, c’est très réussi.



Sans être tout à fait la série que j’attendais, la Lazy Company n’en reste pas moins une excellente comédie française et passé cette surprise que j’ai pu avoir en découvrant la série, je suis totalement conquis et je serai ravi de voir la saison 2 actuellement en post-production. Elle est la preuve que même avec des budgets serrés, on peut produire de la qualité en France. Et ça, c’est une bonne nouvelle.

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