Aaaah l’amooouuur… Le romantisme, les chandelles, les p’tits
cœurs, le chocolat, les bons sentiments, la guimauve qui dégouline, les surnoms
niais et les bisous qui collent… Eurk ! La Saint Valentin, c’est vraiment
tout moisi. Non mais sérieux, c’est quoi ce besoin d’étaler son bonheur à la
face du monde ? Pourquoi les gens ont cette manie de vouloir se
prouver ce jour-là qu’ils sont plus heureux que tous les autres ? Alors
que franchement, entre nous, une bonne rupture, c’est quand même plus
spectaculaire, non ? En tout cas, dans les séries télé, ça en jette. Et ça
créé des moments cultes, parfois bien plus mémorables que certaines histoires
d’amour qui durent. Florilège de scènes où des couples volent en éclat, pour
notre plus grand plaisir :
Desperate
Housewives (saison 2 épisode 6) : c’est ce qui s’appelle une belle douche froide. Alors que
Susan plaisante avec sa mère en essayant la robe de mariée de cette dernière,
elle reçoit la visite de son mec qui vient un poil péter l’ambiance. Faut dire
que Mike vient d’apprendre que Susan a tout fait pour faire fuir son fils Zach.
La sentence est irrévocable, comme dirait l’autre : Mike interrompt manu
militari leur relation. S’en suit une scène déchirante où la pauvre Susan
pleure, hurle, crie, court après Mike jusque dans la rue dans une robe de
mariée qui n’est même pas la sienne et qui ne colle plus vraiment à l’ambiance.
Mais Mike est intraitable (comme dirait l’autre) et laisse Susan s’effondrer
littéralement au beau milieu de Wisteria Lane. Très belle performance de Teri
Hatcher qui se casse la voix en hurlant son désespoir. Pour une fois Susan
n’est pas pathétique, elle est touchante.
Friends (saison 3 épisode 16) : couple mythique de la télévision s’il en est, Ross et
Rachel n’ont pas arrêté de rompre et de se remettre ensemble au cours des 10 saisons.
Les engueulades ont été nombreuses et les vacheries multiples. Mais la rupture,
la vraie, la seule, c’est celle qui intervient en milieu de saison 3, après seulement
un an de relation. Au cours d’une pause demandée par Rachel, Ross faute avec
une quasi-inconnue et Rachel l’apprend. Les trois quarts de l’épisode nous
donne à voir un déchirement en belle et due forme, magnifiquement interprété par
Aniston et Schwimmer. De cet épisode naitra le mythique « we were on a
break », véritable mantra de Ross. Admirons au passage qu’avec la
présence des quatre autres acolytes coincés dans la chambre de Monica, la
rupture, si triste soit-elle du côté des intéressés, reste drôle pour les
téléspectateurs. Du grand Friends.
Les
Soprano (saison 4 épisode 13) : pendant 4 ans, Carmela Soprano est restée digne face aux
nombreuses infidélités de son mari. Par intérêt mais sans doute aussi par peur
de se retrouver seule, elle n’a jamais laissé ressortir sa jalousie. Et la
pression est montée, petit à petit. Jusqu’à ce que la cocotte-minute explose
dans cet épisode. Alors que Carmela a dû mettre fin à une relation pourtant
très platonique avec un des employés de son mari, elle reçoit un appel de l’une
des maitresses de celui-ci. Les époux Soprano nous livrent alors une des plus
belles scènes de rupture de la télévision. Carmela et Tony hurlent, se tapent,
pleurent, se déchirent. Dans un couple où le non-dit tient lieu de normalité
depuis 4 ans, ça surprend un peu. Si on a déjà vu James Gandolfini s’énerver
dans des épisodes précédents, pour Edie Falco, c’est un peu une première. Et il
faut dire qu’elle excelle magistralement dans ce rôle de femme au foyer bafouée
et hystérique.
Mad Men (saison 3 épisode 11) : à l’extrême inverse de Carmela Soprano, on trouve Betty
Draper et son éternelle élégance. Le jour où elle découvre la vérité sur le
passé de son mari en fouillant dans le bureau de celui-ci, elle reste calme et
digne. C’est la cerise qui fait déborder le vase. Plutôt que de se laisser
aller à la colère, elle confronte Don à ses mensonges avec les preuves qu’elle
a trouvées, presque sans dire un mot. Même si cet épisode ne marque pas tout à
fait la rupture entre Don et Betty, leur relation prend un sacré coup dans
l’aile. Et voir Don acculé par Betty pour la première fois fait un peu froid
dans le dos (et un peu plaisir aussi, je dois bien l’avouer).
Ally
McBeal (saison 4 épisode 23): Aaaah, ce cher Larry, il en aura déçu des fans d’Ally.
Avouons-le, on y a cru. On pensait qu’elle avait trouvé le bon. Et en plus, on
l’aimait bien (le mec est pote avec Sting quand même !). Et puis finalement
non. Larry choisit de rejoindre son fils à l’autre bout du pays, sans Ally.
Bon, ça c’est la version officielle. La version officieuse, c’est que Robert
Downey Jr traversait une zone de turbulence avec la justice américaine pour des
petits problèmes de drogue et qu’il était dans l’incapacité légale de terminer
le tournage de la série. Longtemps les producteurs ont espéré que le comédien
pourrait rester, d’où un premier faux départ en milieu de saison, au cours
duquel Larry laisse à Ally un bonhomme de neige d’adieu. Original mais
déchirant. C’était malheureusement le premier pas vers une rupture inéluctable
et définitive en fin de saison.
Sex And
The City (saison 6 épisode 7): Carrie Bradshaw en a connu des ruptures amoureuses. Et pas
qu’une seule. Big était assez fort dans cet art de la laisser en plan quand
elle ne s’y attendait pas. Elle-même se défendait pas mal non plus : elle
a quand même foutu Aidan à la porte au moment où il entamait des travaux dans
leur nouveau chez-eux. Mais la rupture la plus mesquine de la série vient d’un
personnage secondaire de la saison 6 : Burger, l’écrivain maudit, plaque
Carrie par post-it interposé. Oui, par post-it. La grande grande classe !
Mais ça a donné un des épisodes les plus réussis de la saison dans lequel
Carrie va passer ses nerfs sur les potes de Burger, fumer un pet en pleine rue
pour se consoler et se faire embarquer par les flics à qui elle est obligée de
raconter son malheur. Pauvre Carrie, rien ne lui aura été épargnée. Et nous, on
rigole.
Bonus1 : Dawson
(saison 3 épisode 23) :
Joey quitte Dawson pour Pacey. Drame à Capeside. Bon en même temps, se faire
jeter par Joey, il commence à avoir l’habitude le pépère. Donc ça n’est pas le
plus intéressant. Non, le plus drôle dans cet épisode pour nous, fans cruels
que nous sommes, est la gueule absolument mythique que James Van der Beek tire
quand Joey s’en va. Cette grimace tellement improbable est même devenue le
sujet d’un excellent sketch du site Funny or Die. Dawson ou l’art de nous faire rire avec un râteau.
Bonus 2 : Glee
(saison 4 épisode 4, très justement appelé The
Break Up) : globalement la série de Ryan Murphy
aime bien jouer les drama queens. Mais là, il faut dire que la barre est placée
assez haut. Pour faire toujours tout mieux que tout le monde, les scénaristes
nous offrent non pas une, ni deux, ni trois, mais quatre ruptures simultanées
dans un seul et même épisode. Autant vous dire que ça chiale sévère pendant 42
minutes. Et ça chante aussi, parce que c’est bien connu, quand on vient de se
faire lourder, le refuge le plus sûr, c’est les chansons d’amour bien tristes.
Au vue de cette petite liste loin d’être
exhaustive, je pense qu’on peut donc conclure que l’amour, c’est très surfait
en somme. Et plutôt que de fêter la Saint Valentin, on devrait attendre
patiemment la sainte Rita, patronne des causes désespérées. C’est beaucoup plus
raccord avec la réalité des séries.
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