vendredi 8 mars 2013

Un Boss moins parfait mais toujours aussi méchant



Une de plus ! J’ai fini la seconde saison de Boss. Et je dis seconde car il n’y en aura pas de troisième (oui, parce sinon, on dit deuxième, il parait…). Pour ceux qui ne le savaient pas, la série qui s’est achevée le 19 octobre dernier sur Starz a été annulée courant novembre. Et c’est quand même bien dommage de voir des séries aussi réussies que celles-ci s’arrêter aussi vite tandis qu’on offre une saison 2 à The Following (nan mais allo, comme dirait l’autre...). Petit debrief de cette dernière saison (attention, qui dit debrief, dit spoilers…)


Ne nous voilons pas la face, la saison 2 est moins réussie que lasaison 1. C’est dit. Les intrigues sont moins bien tenues et les retournements de situation moins crédibles. Certaines storylines frôlent même l’incohérence : plusieurs fois au cours de son enquête, Miller, LE seul journaliste qui a tout compris aux magouilles du maire, a accès à des infos à priori impossibles à obtenir, comme les relevés téléphoniques de la mairie ou les suivis des déplacements des voitures officielles. Comment ? On ne sait pas. Bon. Autre incohérence, à la limite du shark jumping, le projet de casino qui vient à lui tout seul redresser la crise économique et social qui a littéralement  mis Chicago à feu et à sang : une solution un peu facile, légèrement pompée sur "Sim City". Enfin, la résolution de la tentative d’assassinat, convenue et prévisible, déçoit.
Par ailleurs, certains personnages ont une trajectoire difficile à avaler. Je pense à la guérison ultra rapide de Meredith, qui se fait quand même enlever une moitié de poumon ! Quand j’ai su quelle opération elle avait subie et connaissant le réalisme que la série défend, je m’étais dit qu’on ne la reverrait plus et je trouvais ça couillu. Mais non, trois épisodes plus tard (se déroulant sur quelques jours), elle fait son retour sur la scène publique, (presque) tout fraiche, toute pimpante. Dommage. De même, la désintox d’Emma est un poil rapide, alors qu’elle était franchement bien atteinte l’année dernière; et la réhabilitation de Zajac après les révélations sur son sulfureux passé semble un tantinet simpliste.
Quelques défauts qui donnent une impression globale de moins bien. D’autant que ces facilités ne ressemblent pas à ce à quoi la saison 1 avait pu nous habituer. Malgré tout, les histoires développées cette année restent globalement passionnantes et les quelques détails soulignés ci-dessus n’ont pas suffi pas à gâcher mon plaisir de téléspectateur.

Il faut vraiment le reconnaitre, la série reste quand même d’une qualité largement supérieure à la moyenne. On retrouve ce qu’on avait aimé dans la première saison, à commencer par une galerie de personnages tous plus détestables les uns que les autres. Menteurs, traitres, manipulateurs, pervers, ils sont tous flippants (la palme revient cette année à Ian, le petit lèche-cul de première qui n’a aucun problème à briser le tabou de l’inceste). Aucun ne parvient à garder une ligne de conduite irréprochable, à l’exception - et c’est une première dans la série - de la naïve et fragile Mona Fredricks. Avouons que c’est pour ça qu’on aime Boss : voir des salauds mettre au point des coups de pute toujours plus tordus, c’est jouissif.
Kelsey Grammer reste impeccable de bout en bout. Terrorisant quand il pousse une colère, angoissant quand il sourit, il incarne à lui seul le concept de la bombe à retardement : on sait que ça peut péter à tout moment, le tout est de savoir quand et de ne pas être présent à ce moment là. Boss lui doit beaucoup : ça faisait longtemps qu’un acteur n’avait pas incarné la méchanceté et le vice avec autant de charisme et de talent.
Visuellement, la série est fidèle à elle-même : sa photographie demeure toujours aussi glaçante que ses personnages et sa réalisation léchée, hyper travaillée, continue entre autre d’utiliser des gros plans désaxés, idéals pour souligner la méfiance ambiante et le malaise général. Les ralentis, les contre-plongées et l’utilisation de plans grandioses sur Chicago contribuent à placer Boss dans la catégorie des séries aussi belles dans sa forme quand dans son contenu. Good point.


Malheureusement, tout ça n’a pas convaincu et la série a eu de mal à fidéliser son public. L’univers de Boss serait-il trop méchant pour les téléspectateurs ? Possible. En attendant, l’arrêt de la série n’avait pas été prévu par les scénaristes et la saison s’achève sur des histoires laissées en suspens. L’idée d’un film qui viendrait donner une vraie fin à la série est actuellement en discussion. Mais pas sûr que deux heures suffisent à boucler la boucle. Et c’est bien dommage parce qu’on aurait aimé assister à la chute définitive de Tom Kane, annoncée dés le pilote de la série.

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