Je
reconnais que je ne publie pas beaucoup sur les nouveautés de cette année, mais
j’ai du mal à m’enthousiasmer sur les projets de la saison. On m’a bien donné
quelques idées des séries à suivre (Nashville, The Americans…) mais rien qui
rappelle les évènements incontournables que pouvaient être les pilotes de Lost,
Dexter ou The Walking Dead en leur temps. Un moment, j’ai cru que The Following
pourrait faire le buzz cette année. Créée par Kevin Williamson (auteur de
l’excellent Dawson’s Creek - si, si - et roi du slasher movie des années 90),
interprétée par Kevin Bacon, la série partait à priori avec des avantages non
négligeables sur le papier. Mais au vu du pilote diffusé en janvier sur la Fox,
The Following doit encore sérieusement faire ses preuves, ce qui ne me parait
gagné d’avance. J’ai envie d’y croire mais j'ai des doutes.
(Mini-spoilers
dans ce qui suit, j’ai essayé de rester discret.)
Le
début du pilote est ambitieux, violent, sanglant et intrigant. The Following
raconte l’histoire d’un serial killer, Joe Carroll, qui s’évade de prison pour
terminer son ouvrage resté inachevé, une dizaine d’années auparavant. Furieux
contre Ryan Hardy, le flic qui l’a arrêté, frustré de ne pas avoir pu tuer sa
dernière victime et à priori toujours fou amoureux de son ex-femme, le mec a
tout pour être catalogué dans la catégorie "bombe à retardements".
Mais en plus de tout ça, très rapidement, les flics se rendent compte que le
bonhomme n’agit pas seul et qu’il a à ses côtés un certain nombre de "followers"
(rien à voir avec Twitter) : des fanatiques prêts à l’aider pour aller au
bout de son œuvre ! D’où le titre.
Voilà
donc le postulat de base de la série : le FBI doit chopper un serial killer
qui a tout prévu et qui s’est entouré d’admirateurs plus flippants que lui.
Pourquoi pas. L’idée est séduisante, prometteuse et le pilote remplit
parfaitement son rôle de lanceur d’intrigue et de présentateur de personnages. Certains
rebondissements du pilote sont intéressants parce qu’un peu inattendus et
quelques personnages secondaires sont vraiment bien trouvés (notamment celui de
Maggie Grace*). Certaines scènes sont mêmes vraiment flippantes et on retrouve
un peu les ambiances des films d’horreur de Williamson (Scream ou Souviens-toi,
l’été dernier), avec ses bouh effects et ses déambulations sans fin dans des
maisons vides.
Ce n’est
donc pas au niveau des idées et de l’histoire que ce pilote pêche, de prime
abord. Du moins pas encore. Et là, méfiance. J’attends de voir comment tout ça
va évoluer, mais le coup du plan du méchant prévu de longue date qui va s’étirer
sur un nombre incalculable d’épisodes, y a moyen que ça m’agace rapidement.
Michael Scoffield m’avait déjà un poil énervé à avoir prévu tous les cas de
figure possibles et imaginables pendant les deux premières saisons de Prison
Break ; faudrait voir à ne pas recommencer ce genre de lourdeurs ! Merci
d’avance.
Non,
le
gros souci de ce pilote (et du coup de la série) vient du manque de
charisme
des personnages. Je sais que je vais me faire des ennemis en écrivant
ça, mais pour
que Kevin Bacon soit intéressant, il faut lui donner des rôles un peu
plus
couillus que celui de Ryan Hardy. Accumulant les clichés de
flic-à-la-retraite-alcoolique-antipathique-travaillant-seul-et-écrivant-de-livres,
à
aucun moment le personnage n’apparait comme un mec aimable, qu’on
serait prêt
à suivre pendant plusieurs saisons. Dommage.
James
Purefoy, qui joue le tueur Carroll, n’est pas beaucoup mieux. Bien plus
charismatique en Marc-Antoine dans les deux saisons de Rome, l’acteur peine un
peu à donner de la subtilité à son personnage, forcément plus intéressant que
le héros, car plus torturé, plus démoniaque et donc plus riche. Mais non, il
reste assez monolithique, en mode "Je suis le méchant et je veux tuer la
gentille". Re-dommage.
Résultat,
là où on aurait dû avoir affaire à un choc de titans entre deux personnalités
fortes et complexes, on se retrouve à des face-à-face un peu fades, moyennement
excitants. Les scènes de rencontres entre les deux personnages ne sont pas les
plus intéressantes du pilote. Et de loin. Re-re-dommage.
Je reconnais
que tout ça est toujours moins pire que les scènes présentant les followers de
Carroll. Je ne dirai rien pour ne pas dévoiler leurs identités mais putain,
quelle bande de tête à claques ! Ils sont fades, ils sont chiants et je me
vois mal me les coltiner longtemps. Mais j’ai comme le pressentiment que ça
sera pourtant le cas.
Alors
pourquoi continuer ? Parce que malgré tout, j’ai envie de savoir. C’est couillon,
mais le côté "vous ne savez pas ce que je vous ai prévu, vous n’avez pas
fini d’en baver, bande de petits flics tous pourris", ça éveille ma
curiosité. Je prie pour que ce plan soit cohérent, intelligent et inattendu et j’espère
fortement que la série nous emmènera très vite dans recoins surprenants. Il est
également assez rare de voir une série d’un network national proposer un récit
aussi noir, violent et parfois bien stressant (je n’étais pas hyper à l’aise dans
la salle d’attente du commissariat).
Je
vais donc laisser une chance à la série. En général, quand je dis ça, c’est pas
bon signe… Bon, comme ça s’écharpe pas mal sur Twitter entre les pro et les
anti, je vais essayer d’en voir plus pour me faire une idée. Mais pour vous
faire une dernière confidence, j’ai déjà vu le deuxième épisode et ça n’engage rien
de bon…
*Lost
fan represents !