vendredi 24 août 2012

Le Coeur a ses Raisons: l'absurde à la québécoise


Je sais, c’est la fin de l’été, c’est la rentrée et tout le monde est triste. Donc pour mon grand retour sur ce blog délaissé depuis près d’un mois, j’ai voulu vous trouver un antidote contre la mauvaise humeur, la déprime et la tristitude. Et comme je suis un peu evil sur les bords, j’ai choisi de mettre en avant une série issue de ma prochaine destination touristique ! Et oui, bande de juilletistes et d’aoutiens, vous avez passé l’été à poster des photos de vos orteils au bord d’une piscine ou d’une plage pendant que certains (moi) étaient au boulot ? Et bien mon tour est venu de vous donner envie ! Mon prochain voyage ? le Canada !! Et la série anti-dépression ? Le Cœur a ses Raisons ! Voilà donc 5 raisons de plonger dans cette série courte mais culte !


La meilleure parodie de soap : Le Cœur a ses Raisons est une parodie québécoise des soaps opera américains, comme les Feux de l’Amour. La série raconte (à peu près) les déboires de la famille Montgomery et des sœurs Rockwell en respectant tous les codes narratifs imposés par le format du soap : querelles de familles, histoires d’amour improbables, complots loufoques et kidnappings insensés. Évidemment, à la différence des feuilletons parodiés, le fond de l’histoire n’a ici aucune importance, elle est avant tout un prétexte pour ridiculiser ces séries fleuves. Au contraire, les scénaristes préfèrent même insister sur les incohérences et les énormités du scénario pour mieux en rire.
Dans la forme, le Cœur a ses Raisons est également très fidèle aux codes visuels des soaps opéras : décors en carton pâte de demeures luxueuses et baroques, lumière chatoyante, entrées de champ sur des bouquets de fleurs ou des chandeliers, générique dans le vent. Ce parti pris de respecter scrupuleusement et sérieusement le modèle autorise d’autant plus la série à raconter n’importe quoi : dire des conneries, oui, mais le faire avec professionnalisme !

Les jumeaux maléfiques : l’un des ressorts habituels les plus honteux des soaps operas est l’utilisation des frères jumeaux démoniaques ou des sœurs jumelles cachées. Ici, ça devient l’une des trouvailles les plus drôles de la série. Marc Labrèche et Anne Dorval interprètent magnifiquement à eux seuls les 5 personnages principaux de la série : lui devient tour à tour Brett Montgomery, puis Brad Montgomery et enfin l’irrésistible Brenda Montgomery à partir de la saison 2 ; elle incarne Criquette Rockwell et sa niaise de sœur Ashley Rockwell. Les deux comédiens prouvent de cette façon leur énorme talent : chacun de leurs personnages a sa propre façon de parler, de bouger, de marcher. Grosse, grosse prestation.
Bien évidemment, comme tout bon soap qui se respecte, le Cœur a ses Raisons est une série sans le sou qui n’a pas les moyens d’investir dans de bons effets spéciaux. Conséquence de cela, les scénaristes trouvent toujours des moyens tous pourris  pour éviter que les personnages interprétés par un même comédien se retrouvent dans un même plan : quand Criquette arrive dans le salon, Ashley se retrouve cachée derrière un bouquet de fleurs ou une tête de cheval empaillée ; et quand Brenda entre dans une chambre, Brad se baisse derrière un lit pour ramasser les éclats d’un cadre qu’il a fait tomber (dans la vidéo ci-dessous, à 0'50''). C’est con, mais c’est drôle.

Les accents de Criquette : la série parodie également le doublage des séries américaines par des comédiens québécois forcés d’adopter l’accent le plus français possible. Malheureusement pour elle, Criquette a visiblement du mal à reproduire cet accent de la métropole. Si bien que les "on", les "in" et les "an" sonnent tous de la même manière, donnant lieu à des scènes devenues mythiques.


L’absurde à son apogée : rien n’a de sens dans le Cœur a ses Raisons. Tous les gags sont permis : les chutes, les dialogues de sourd, les faux-raccords, les effets spéciaux moisis, les retournements de situation honteux et les cliffhangers ratés : tout y passe. Chaque situation bien débile est poussée à son extrême.


Et quand un gag devient un peu lourd, les scénaristes insistent encore et encore dessus jusqu’à ce qu’il en redevienne drôle grâce au comique de répétition.

Forcément meilleure dans sa première saison, la série ne perd malgré tout jamais son énergie et son décalage tout au long des trois saisons.

Les expressions mythiques : A force de regarder en boucle les épisodes de cette série, certaines expressions sont devenues incontournables à mes yeux, mais pas forcément pour mon entourage. Et du coup, je fais des bides. Alors, soyez gentils, regardez la série et vous comprendrez par exemple d’où vient le WQT, l’animal aquatique nocturne.


Ou bien encore le Malaiiiise et le Keuwah que je ré-utilise souvent. Oui, je sais, c’est moche de piller les blagues des autres, mais que voulez-vous, on fait ce qu’on peut pour rester drôles… (avec en prime un nouveau problème de prononciation de Criquette).


En bonus, une fois n’est pas coutume, je vous incite à regarder les bêtisiers de la série qui valent presque la série à eux tous seuls (si vous trouvez la vidéo trop longue, regardez l’extrait à 31'06").


Après tout ça, si je n’ai toujours pas réussi à vous décrocher un sourire, c’est peine perdue. Et même si je peux comprendre qu’on trouve cette série débile et lourde, j’opèrerai un tri très sélectif parmi mes amis, en fonction de leur avis sur LCASR. Vous voilà prévenus…
PS: je me rend compte que ça fait beaucoup de vidéos, mais pour une fois qu'elles sont disponibles sur Youtube, ne nous en privons pas...

2 commentaires:

  1. Pour les amateurs de Marc Labrèche et d'Anne Dorval, vous pouvez les suivre dans leur nouvelle série sur Télé-Québec: les Bobos (http://lesbobos.telequebec.tv/)

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    1. Malheureusement, depuis le France, les vidéos des Bobos nous sont inaccessibles...

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