Cette fois, ça y est, Les Autres Gens, c’est fini ! Il va falloir que je sois fort ! Je n’aime jamais trop quand se termine une série que j’aime. Mais là, c’est un peu particulier. Ne serait-ce que parce que l’arrêt de cette série va totalement bouleverser mon rituel du matin au boulot : certains commencent par se servir un café ou par lire les news du Monde.fr ; moi, depuis un an, je commence toutes mes journées en lisant mon épisode du jour des Autres Gens. Et là, je vais bien être forcé de trouver autre chose.
Pour les lecteurs de ce blog qui ne connaissent toujours pas les Autres Gens et qui n’ont pas lu mon précédent billet sur cette série, je rappelle qu’il s’agit d’un feuilleton publié sous la forme de bande-dessinée et diffusé chaque jour sur internet, moyennant une contrepartie financière ridicule. Cette histoire dure depuis plus de deux ans et le temps des adieux est malheureusement arrivé.
Comme je le disais, le sevrage va être dur à vivre. Avec un épisode par jour, on prend des habitudes et on finit par s’attacher terriblement aux personnages et au rythme de parution. Mais au fond, je suis content que la série s’arrête. Pour moi, elle est toujours restée à un niveau de qualité élevé (il n’y a qu’à voir ces deux dernières semaines pour en être convaincu) et il vaut mieux que ça se termine de cette façon plutôt que de risquer de se perdre, faute d’inspiration et/ou de renouvellement. Je l’ai dit, ils vont me manquer mais dans les grandes lignes, la fin me satisfait totalement. Je suis content de voir comment le choses se finissent pour Romain, Camille, Arnaud, John et Hélène. Je reste un peu inquiet pour Florence et Gédéon. J'aurais aimé en savoir plus sur la nouvelle vie de Kader.
Mais il n’y a pas que les personnages qui vont me manquer. Une des spécificités des Autres Gens selon moi venait également de l’accessibilité et la disponibilité de ses auteurs/dessinateurs. Là où il est globalement impossible de converser avec les créateurs d’une série télé, il était bien plus facile de créer des contacts avec ceux des Autres Gens. Et pour ça, je les en remercie. Bon il faut dire que j’ai été persévérant, limite soulant, voir même quelque fois un poil stalker. Certains me regardaient parfois en se demandant si je n’étais pas déséquilibré et si j’avais une vie en dehors de LAG. Mais au fil des séances de dédicaces, des rencontres en festivals, des conversations sur Twitter et des débats sur le forum de la série, j’ai réussi à accomplir certains exploits pour le fan décérébré que je suis !
En plus d’avoir amonceler un certain nombre de dédicaces persos (yeah !), j’ai également eu l’honneur d’être intégré au récit des Autres Gens (je suis un pote de Franz, l’un des persos les plus cools de la bande) et le privilège d’être cité en quatrième de couverture du tome 6/7 ! Et ça, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, comme dirait l’autre !
J’ai également noué des liens avec un certain nombre de lecteurs de la série, toujours via Twitter et le forum de LAG. Et c’est quotidiennement que j’échangeais avec eux mes impressions sur les épisodes du moment. A tel point que je me demande comment je vais bien pouvoir utiliser Twitter maintenant que la série s’arrête. Il faut reconnaitre que 80% des tweets que j’envoie concernent Les Autres Gens (ce qui confirme mon côté légèrement monomaniaque). M’enfin, j’ose espérer que je trouverai d’autres choses à raconter ! En tout cas, merci aux lecteurs et à très bientôt – IRL, j’espère – pour pouvoir se la coller en se remémorant les meilleurs moments de la série !
En attendant et pour combler le manque que la série créé déjà chez moi, je vais sans doute faire ce que j’ai fait sur beaucoup d’autres séries : tout reprendre depuis le début et profiter de connaitre la fin pour relire la série sous un nouvel angle.
Pour finir, un énorme BIG UP pour Thomas Cadène (merci l’artiste, c’était remarquable !) et une spéciale cacedédi (j’espère qu’ils se reconnaitront !) à Didier, Julie, Jérôme, Erwann, Clotilde’, Hortense, Brice, Julien, Alexandre, Sacha, Pochep, Agachka, Albertine... et j’en oublie !
Dimanche soir était diffusé sur HBO le premier épisode de la nouvelle série écrite par le créateur de The West Wing et autant vous dire que j’ai pris mon pied ! Que c’est bon de découvrir une nouvelle œuvre M. Aaron Sorkin ! Dans ce pilote d’1h10 (quand même), on retrouve toute la patte du scénariste, qui, pour certains, agace et pour d’autres – dont je fais partie – tient du génie. Ca faisait longtemps qu’un pilote ne m’avait pas emballé à ce point ! J’ai un peu l’impression d’avoir retrouvé ce qui me faisait vibrer dans The West Wing (et dans The Social Network, d’ailleurs). Et ça, c’est une bonne nouvelle !
Comme je le disais il y a quelques temps sur ce blog, The Newsroom raconte l’histoire de Will McAvoy (interprété par Jeff Daniels), présentateur de journaux télévisés, qui décide de ne plus rester neutre et consensuel comme il le faisait jusqu’à présent mais de prendre partie personnellement pour livrer une information plus mordante, plus engagée. En gros, il quitte le JT de 13h de TF1 pour prendre la tête de Charlie Hebdo ! Aidé par une nouvelle équipe, ou plutôt poussé par une nouvelle équipe, Will veut tenter de redonner à la presse et aux médias sa gloire passée, à l’époque où le politiquement correct et la pression des audiences ne faisaient pas la loi.
Le rôle des médias est donc le point de départ de cette nouvelle série. C’est aussi le prétexte pour Sorkin d’aborder tout un tas de sujets et de les décortiquer en long, en large et en travers, comme il se plaisait à le faire dans The West Wing. Mais à la différence près que The Newsroom se base sur des évènements réels. Et c’est là l’une des idées les plus brillantes de la série : elle se déroule en 2010. Le 20 avril 2010 pour être précis, le jour où la plateforme pétrolière BP a explosé dans le golf du Mexique, provocant l’une des pires catastrophes écologiques. Le spectateur ayant déjà connaissance des tenants et aboutissants de l’affaire, il prend plaisir à voir comment les évènements sont perçus à ce moment précis de la catastrophe.
En utilisant des évènements réels, Sorkin se permet de taper allègrement et concrètement sur certains dysfonctionnements de son pays. Et c’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que les critiques sont plutôt mitigées outre-Atlantique. Pensez donc : Sorkin ose dise que l’Amérique n’est plus le plus grand pays du monde. Et non seulement, il le dit mais en plus il le démontre.
C’est là d’ailleurs une des (petites) limites de la série (et d’Aaron Sorkin en général) : le scénario est parfois un tantinet manichéen puisque seuls les héros de la série ont compris comment gérer l’information et comment la transmettre au grand public. Plus intelligents que la moyenne (ce qui est une constante dans l’univers du scénariste), les personnages semblent savoir tout mieux que tout le monde, ce qui peut agacer. Moi, personnellement, je trouve ça très stimulant, très enthousiasmant : certes, les protagonistes sont trop parfaits et leur répartie bien trop aiguisée pour être crédible mais la fluidité des dialogues et l’intelligence des propos donnent envie des les écouter parler pendant des heures. C’est ça, la patte Sorkin : des mots intelligents, drôles, percutants et excitants. Ceux qui ont vu et aimé The West Wing, ou The Social Network savent de quoi je parle. Pour ceux qui n’auraient pas aimé, je crains que The Newsroom ne soit pas fait pour vous.
Ajoutons à cela le casting 4 étoiles de la série : en plus de Jeff Daniels, très juste en journaliste désabusé, Emily Mortimer pétille d’enthousiasme et de fraicheur, Sam Waterston est hilarant et Dev Patel (le Slumdog Millionnaire découvert dans Skins), pour le moment discret, promet déjà. La réalisation utilise sans en abuser le fameux Walk & Talk, marque de fabrique du système Sorkin qui consiste, comme son nom l’indique, à suivre les personnages discuter en déambulant dans les couloirs de la rédaction (ou de la Maison Blanche) au cours de plans séquences interminables.
En résumé, je crois que j’ai été assez clair : je suis fan de Sorkin, je ne m’étais pas remis de la fin de The West Wing et je suis hyper heureux que le scénariste soit de retour à la télévision. Les séries qui donnent l’impression au téléspectateur d’être plus intelligent après leur visionnage sont trop rares : The Newrsoom en fait partie. On verra comment elle évolue (après tout seul le pilote a été diffusé pour l’instant), mais je crois que je me suis trouvé une nouvelle série fétiche !
La cinquième saison de True Blood vient de reprendre aux États-Unis. Chaque année, je me demande si je vais m’y remettre et chaque année je replonge. Et je me demande bien pourquoi. Cette année ne fait pas exception à la règle : je viens tout juste de voir les deux premiers épisodes de la saison et je sais dores et déjà que j’irai jusqu’au bout. Cette série fait partie de celles que j’ai toujours beaucoup de mal à assumer, parce que je crois qu’objectivement, True Blood est une mauvaise série. Pourtant, je la regarde et je ne suis pas le seul : la série connait son petit succès (on n’enquille pas 5 saisons si le public ne suit pas) puisqu’elle est la série la plus regardée de la mythique chaine câblée HBO, après les indétrônables Sopranos. Mais alors pourquoi ? Je me suis amusé à dresser une petite liste de ce qui me plaisait beaucoup dans la série et ce qui m'insupportait au plus haut point.
Le pour :
Un des premiers atouts de la série est son générique. Enfin surtout sa musique. Je ne suis pas fan du montage qui alterne des images tantôt mystico-religieuses et tantôt provocantes. Et surtout, je n’y retrouve pas l’univers de la série. Mais peu importe, la musique est cool ! Je ne rate jamais un générique de True Blood dans l’unique but d’écouter le Bad Tings de Jace Everett.
True Blood se passe au fin fond de la Louisiane dans un bled nommé Bon Temps. Ce coin paumé des States donne tout son charme à la série. La moitié des personnages sont des bons vieux rednecks un peu bas de plafond et nombre d’entre eux possèdent un accent du Sud à couper au couteau (il faut entendre parler Arlene dans la VO), voire même un accent cajun carrément imbitable sans sous-titres. Ça change des accents new-yorkais ou californiens. On découvre une autre facette des États-Unis, moins propre, plus républicaine. Avec des personnages aussi cons (et oui, le terme est lâché mais en même temps, pour certains d’entre eux, il n’y a pas d’autres mots), on est aussi assuré de se marrer régulièrement.
Parmi ces personnages, j’ai forcément mes préférés qui me poussent à revenir à chaque nouvel épisode. Mon trio de tête : Jessica, Jason & Tara. La première casse complètement le mythe de la vampire sexy et charismatique : novice dans l’art d’être un mort-vivant, elle a tout à apprendre. Elle ne respecte aucune règle et se comporte comme une adolescente (qu’elle est) au milieu de vampires qui, il faut bien le dire, se prennent un tantinet trop au sérieux.
Le second brise lui aussi le cliché du beau-gosse populaire qu’on voit habituellement dans les séries américaines. Certes, Jason est beau, populaire et gaulé comme le quarterback de l’équipe du coin, mais Jason est con. Vraiment très con. Il a beau faire des efforts pour se sortir de cet état, globalement il reste stupide et se laisse en grande partie guider par sa bite, en bon Apollon qu’il est.
Quant à Tara, elle a l’air un peu moins perdue que ces petits camarades ; elle a conscience d’être entourés de bas esprits. Plus cynique que le reste des personnages, c’est à elle que revient la plupart des répliques bien cinglantes. Une force de la nature dans un corps de petite femme fragile. Sans rien spoiler, ce qui arrive à Tara dans la saison 5 fait partie des raisons principales pour lesquelles j’ai replongé cette année.
True Blood est également réputé pour ses rebondissements. Une chose est sure, on ne s’ennuie pas dans cette série : il se passe mille choses par épisode. Multipliant les intrigues et les retournements de situation, la série assure un rythme soutenu dans sa narration et c’est tant mieux. Il faut bien ça pour compenser le fond du message global, pas toujours très riche. Du coup, conséquence directe, cette surenchère de péripéties flirte souvent avec l’overdose. A trop vouloir en rajouter, on n’arrive plus à suivre et on est vite largué. Plus d’une fois, j’ai démarré un épisode en me demandant pourquoi untel se retrouvait dans telle situation, incapable de me rappeler ce qui s’était passé plus tôt. Mais c’est pas grave, on est là pour le spectacle et tant pis si on ne pige pas tout.
Et puis, l’intérêt de True Blood réside quand même ailleurs. Il faut bien avouer que la série est quand même très portée sur le cul, exploitant à fond le mythe du vampire sans cesse en quête de plaisir charnel. Ici, les vampires sont fortement attirés par les humains qu’ils veulent posséder dans tous les sens du terme ; et les humains sont fortement attirés par les vampires, capables de leurs procurer des sensations de plaisir impossibles à atteindre autrement. Du coup, les scènes de sexe se multiplient sans arrêt, les corps se dévoilent (on n’a jamais vu autant de nudité gratuite dans une série américaine), les expériences s’enchainent et nous, lubriques spectateurs que nous sommes, nous attendons de savoir qui sera le prochain ou la prochaine à atteindre le septième ciel avec Jessica ou Eric. Et comme les acteurs et actrices de la série ne comptent évidemment pas parmi les plus laids du genre humain, les auteurs-réalisateurs s’en donnent à cœur joie pour titiller les esprits mal placés des téléspectateurs. Traitez moi d’obsédé mais parlez de la série à un fan et il aura vite fait de vous parler des fesses de Sookie ou des abdos d’Alcide…
Le contre
Le premier argument qui me vient quand je cherche à démonter la série est l’ENORME erreur de casting pour le rôle principal de Sookie Stackhouse. Mon Dieu qu’Anna Paquin est mauvaise !!! Incapable d’être naturelle, elle joue faux, multiplie les tics et ridiculise en permanence son personnage. Difficile de croire que tous les vampires du coin se battent pour les beaux (?) yeux de cette gourdasse. Et difficile pour nous, spectateurs, de nous intéresser au sort de ce personnage transparent, inutile et mal interprété. Avouez que c’est tout de même embarrassant d’avoir une héroïne qui soule une bonne partie de son public.
Anna Paquin et sa mono-expression...
L’autre argument en défaveur de la série est son côté "What-The-Fuck ?". A la base, True Blood est une série qui parle des vampires. Elle cherche à les implanter dans une société américaine réaliste en partant du postulat de départ que, suite à la création d’un sang humain artificiel, le fameux True Blood, les vampires peuvent désormais vivre au grand jour (enfin à la grande nuit) puisqu’ils ne sont plus obligés de se nourrir d’humains. Mais voilà, l’intégration des vampires à la société humaine est rapidement effacée par l’arrivée massive de créatures qui viennent peupler la ville de Bon Temps. Et là, ça devient vite du grand n’importe quoi : les vampires, ok, soit, les loups garous, passe encore (l’un va rarement sans l’autre), mais l’introduction de fées, de fantômes, de sorciers, de ménades (qui sait de quoi il s’agit) et de métamorphes occulte complètement le côté extraordinaire des vampires. On assiste à un défilé de monstres, chacune multipliant des pouvoirs inédits, impossibles à retenir. Tout peut arriver, donc plus rien n’étonne. C’est un festival d’idées plus tordues les unes que les autres et on regarde tout ça se dérouler dans une certaine indifférence. La série aurait grandement gagné à ne traiter que de la thématique des vampires : l’univers était déjà bien assez riche. Allez, pour être sympa, j’aurais accepté de rajouter les loups garous, mais c’est tout !
Du coup, face à cette multiplication d’intrigues, la série multiplie également les effets. Et souvent, elle bascule, assez inutilement, dans le trash. Quand les vampires meurent, ils ne se transforment pas en un nuage de poussière, non, ici, ils se transforment en amas de chair sanguinolent. Mais à la rigueur, le gore a toute sa place dans une série fantastique qui traite des vampires. Ce qui est moins naturel, c’est la facilité avec laquelle les scénaristes abordent des thèmes ultra-limites. Un peu comme Nip/Tuck, sous prétexte de vouloir transgresser les tabous, tout est banalisé. Derniers sujets abordés en ce début de saison 5, le cannibalisme et l’inceste ont l’air de ne surprendre personne. Et là encore, le téléspectateur se demande un peu ce qu’il fout là : tous les sujet sensibles sont effleurés, mais aucun n’est traité avec la profondeur ou le sérieux qu’il mérite. On reste dans le premier degré du spectacle inutilement provocant.
Et pourtant on y revient. Comme je le disais au début, épisode après épisode, on continue à suivre. La faute sans doute à ces insupportables cliffhangers, souvent très bien conçus. Les fins d’épisodes sont soignées aux petits oignons pour donner envie de voir la suite. Et les débuts d’épisode sont rarement à la hauteur de nos attentes. M’enfin, le pari est gagné puisque passé cette première séquence souvent décevante, arrive le générique qui suffit à nous faire replonger.
Finalement, True Blood, c’est l’exemple type du plaisir coupable : on sait que ça n’est pas bon, qu'il y a trop de tout, que c'est lourd, mais c’est efficace (un mot que je n’aime pas beaucoup quand il s’agit de série). Et si Alan Ball, le créateur de la série, avait fait bien mieux avant avec Six Feet Under, il aura au moins eu le mérite de dépoussiérer le mythe du vampire qui parvient presque à redevenir sexy, là où les niaiseux Twilight et Vampire Diaries le réduisaient à un délire pour adolescentes pré pubères.
PS : pour rassurer les fans, j’ai le sentiment que la saison 5 repart sur des bonnes bases, replaçant les vampires et leur organisation secrète au cœur des intrigues. Et puis, il y a la fameuse intrigue autour de Tara, dont je parlais plus haut.
Comme quoi, seules les saisons impaires de True Blood ont l’air de valoir le coup.
En déplacement à Annecy pour le festival du film d’animation, j’ai profité de l’occasion pour aller voir l’exposition sur ce qui promet d’être l’évènement de l’année 2013 dans le monde du dessin animé : le retour des Mystérieuses Cités d’Or ! 30 ans plus tard, l’une des séries animées les plus populaires de tous les temps revient pour une nouvelle saison. A ma connaissance, c’est une grande première et cela reflète l’immense réussite de la première saison.
(Pour des raisons qui m’échappent, je ne suis pas autorisé à diffuser le générique du début sur ce blog, mais on peut le trouver ici.)
Pour ceux qui l’auraient oublié, dans la série de 1982, Esteban, Zia et Tao partaient à la recherche des Cités d’Or, mythique héritage du peuple de Mu, les ancêtres de Tao. A la fin de la série, Zia et Esteban retrouvaient les traces de leurs pères respectifs en même temps qu’ils atteignaient les fameuses Cités d’Or en plein cœur du pays Maya. Les enfants découvraient alors qu’il existait 6 autres cités cachées quelque part dans le monde. Autant dire qu’il y avait largement de quoi faire pour entamer une nouvelle saison. Et c’est en Chine que les héros partent à l’aventure, épaulés une fois encore par l’ambigu Mendoza (un des personnages de dessin animé les plus intéressants qui soient, y compris avec un regard d’adulte) et les limités Pedro et Sancho.
Si l’exposition à Annecy ne révèle pas grand-chose de l’intrigue (et c’est tant mieux), elle aura tout de même permis de me rassurer sur un point crucial : l’adaptation du dessin est réussi. Lorsque j’ai entendu que les Cités d’Or seraient cette fois-ci réalisées en 3D, j’étais déjà prêt à hurler au scandale tant les dessins d’origine étaient de qualité. Mais heureuse surprise, la 3D – qui ne concerne que les personnages – se fait ici passer pour de la 2D : on pourrait presque croire que la technique d’animation est restée la même. Certes, les héros ont un peu changé, mais rien de choquant pour mes yeux de fan nostalgique : après tout, 30 ans plus tard, il fallait bien moderniser un peu le style de la série. Et au vue de ce qui se fait ailleurs en animation 3D et qui nous a été présenté à Annecy, croyez bien qu’on a évité le pire ! Les décors, quant à eux, sont intégralement réalisés en 2D et sont toujours aussi beaux. Les quelques planches présentées dans l’exposition sont des pures merveilles.
Rassuré sur les designs de la série, j’attends d’autant plus la diffusion des Cités d’Or car elles promettent de marquer le grand retour du dessin animé feuilletonnant. Toutes les grandes séries de l’époque des Cités d’Or fonctionnaient sur le principe du récit à suivre : les Princesse Sarah, Ulysse 31 et autre Jayce et les conquérants de la lumière présentaient une seule et même histoire qui se déroulait épisode après épisode. Aujourd’hui les feuilletons animés sont extrêmement rares, voire inexistants. Les diffuseurs craignent que le spectateur change de chaine s’il arrive en cours d’un récit dont il n’a pas vu les précédents épisodes. Et c’est pour cette raison que la plupart des dessins animés actuels présentent des histoires indépendantes les unes des autres, pouvant être diffusées et regardées dans n’importe quel ordre. Je suis persuadé que les générations d’aujourd’hui seraient tout aussi capables que les générations de leurs parents de regarder des séries à suivre. Et pour cela, j’espère que les Cités d’Or 2012 connaitront le succès et convaincront les chaines de parier à nouveau sur le feuilletonnant. Ca permettrait à l’industrie du dessin animé (dans laquelle je travaille) de proposer à nouveau des récits forts et complexes ; et très égoïstement, ça me permettrait aussi de travailler sur des scénarios plus sympas à lire avec des personnages qui pourraient connaitre une vraie évolution (ce qui est parfaitement impossible dans un récit où les épisodes ne se suivent pas).
Sur ce, je vous laisse découvrir la bande-annonce officielle – avec en prime, la musique du générique un poil modernisée mais toujours aussi efficace – de cette nouvelle version produite par Blue Spirit et diffusée sur TF1.
PS : pour les inquiets, oui, les petits reportages diffusés après les épisodes seront toujours présents afin de continuer à expliquer aux jeunes téléspectateurs ce qu’il y a de vrai dans l’épisode qu’ils auront vu. Fun et pédagogique !