lundi 13 février 2012

Homeland tient ses promesses

On est au mois de février et je peux dores et déjà rayer de ma liste l’une de mes résolutions que j’avais prises pour l’année 2012 : j’ai vu la première saison de Homeland. Et ben, je ne ferai pas durer le suspense : c’est excellent. Je vais essayer de ne pas trop en dire ici (c’est toujours un exercice difficile) mais je préviens ceux qui comptent regarder la série ou ceux qui sont en plein dedans : moins on en sait, mieux on se porte. Je me suis moi-même gardé d’en parler avec les gens qui avaient déjà vu la série pour ne pas apprendre par erreur l’issue de cette saison, parce que l’une des forces majeures de Homeland est justement d’emmener le téléspectateur dans des directions inimaginables. Les scénaristes prennent un malin plaisir à prendre systématiquement le contre-pied de ce qu’une série ordinaire pourrait montrer. Je défie quiconque de prévoir ce qui va se passer, ne serait-ce que d’un épisode à l’autre. 

En plus de proposer un scénario toujours surprenant, les auteurs se sont visiblement imposé de garder un ensemble toujours très clair, très compréhensible. Pour rappel, le pitch ultra simplifié de la série est le suivant (ce qui suit est révélé dés les 10 premières minutes du pilote, promis): après un emprisonnement de 8 ans quelque part en Irak, un soldat américain, Nicholas Brody (Damian Lewis), revient aux États-Unis ; une agent de la CIA, Carrie Mathison (Danes), est persuadée qu’il est passé dans le camp ennemi et qu’il travaille secrètement pour Al-Qaeda. Contrairement à certaines séries policières ou à suspens (je pense notamment à des séries comme Damages ou Engrenages, deux séries de qualité mais parfois plus difficiles à suivre), le récit de Homeland n’est jamais obscur. Ce qui en fait une série d’espionnage très plaisante à regarder, même un dimanche soir !

Selon moi, la raison de cette clarté est le nombre relativement restreint de personnages. Plutôt que de multiplier les intrigues et de jouer la carte du spectaculaire, Homeland préfère recentrer son récit sur une demi-douzaine de personnages et creuser la psychologie de ceux-ci. 
En tête de file, les personnages de Claire Danes et Damian Lewis, évidemment. En voyant la série et malgré ce que je pouvais dire à l’annonce des résultats début janvier, on comprend aisément le Golden Globes reçu par Claire Danes, tant sa prestation est incroyable. Du premier épisode jusqu’au dernier, elle magnifie ce personnage nerveux, borderline et pourtant sacrément touchant. 
Même si le Golden Globe lui est passé sous le nez, Damian Lewis ne démérite pas. Ambigu au possible dans sa façon d’être, aussi charmant qu'inquiétant, son personnage ne dévoile jamais entièrement qui il est. Et c’est tant mieux puisque tout le suspense de la série repose sur ses épaules. 
J’ajouterai à ce duo l’excellente prestation de Mandy Patinkin qui incarne avec beaucoup de subtilité et d’émotion le personnage de Saul Berenson, le supérieur de Carrie. Un excellent second rôle.


Mes seuls regrets (et oui, j’en ai quand même) concernent une réalisation assez convenue, peu innovante et  quelques personnages secondaires un peu oubliés en cours de route. Mais cela reste mineur compte-tenu de la qualité du scénario et du jeu des comédiens. On m’avait prévenu mais je le confirme : Homeland est une série majeure de la saison 2011-2012 !


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