Lancée à la rentrée 2016
simultanément sur la CW et sur Netflix, Riverdale semble avoir
profité de sa présence sur le fameux service de VOD. Et c'est la CW qui en
récolte (en partie) les fruits puisque le retour de la saison 2 a battu des
records d'audience sur le network. Par rapport au final de la saison 1, 2 fois
plus de spectateurs étaient présents pour visionner le season premiere. Et
depuis, devant ce mini phénomène, on m'a plusieurs fois demandé si la série
valait le coup. Je vais donc donner mon avis sur la série. Alors, je le dis
cash, j'ai pas aimé ; cet avis portera donc sur la petite dizaine
d'épisodes que j'ai pu voir.
Riverdale
est une adaptation d'un phénomène ultra populaire aux USA et quasi inconnu en
France: les Archie Comics. Depuis les années 40, ces bandes dessinées suivent
les aventures de Archie, un ado reconnaissable à sa rousseur, et sa bande de
copains lycéens. Difficile de faire plus précis tant la BD a connu de
déclinaisons de toute sorte au fil des décennies. Mais la base reste toujours
la même: une demi-douzaine de personnages qui représente chacun une caste bien
précise des lycées américains. Concept somme toute assez peu révolutionnaire.
Riverdale
reprend les personnages de ces comics soapesques et les transpose dans une petite
ville américaine. Pour (essayer de) pimenter le tout, les scénaristes y
ajoutent dans le pilote la mort mystérieuse d'un des élèves les plus populaires
du lycée. Sur cette trame policière de fond, tous les secrets de la ville
ressurgissent : la
disparition de la sœur de Betty, la BFF du héros ; le retour en ville de
la (plus très) richissime Veronica ; ou les problèmes familiaux de
Jughead, le (gentil) freak du lycée qui se retrouve à la rue. Bref, que des
storylines certes vues et revues dans mille teenshows mais qui avaient de quoi
séduire.
Graphiquement, la série
propose un ton très pop, très coloré qui rend hommage aux origines littéraires
de cette adaptation. Les décors et les costumes allient le moderne au vintage:
le diner
traditionnel où les personnages viennent déguster des milk-shakes gargantuesques
est truffé d'éclairages au néon qui lui confère un aspect presque futuriste.
Les tenues quasi-traditionnelles des lycéens sont à la fois très naïves et très
adultes, hyper sexualisant les comédiens qui les interprètent.
Justement, les comédiens
sont peut-être la meilleure vitrine de la série: ils sont tous plastiquement
parfaits. KJ Apa en tête. La bouille candide, les abdos saillants et la rousseur
surnaturelle de l'interprète d'Archie sont autant d'atouts évidents pour la
série. Il en va de même avec Lili Reinhart et Camilla Mendes, les actrices
jouant respectivement Betty et Veronica, le yin et le yang de la féminité made
in USA. Même les parents des ados sont des gravures de mode (le père d'Archie
est interprété par Luke Perry - qui n'a pas spécialement révolutionné sa
manière de jouer depuis Beverly Hills).
Bref, les persos sont beaux,
le cadre est soigné, les histoires ont du potentiel; en un mot, la série parait
sexy. On a envie d'aimer Riverdale.
Sauf que non.
Dans les faits, les choses
s'étiolent très rapidement. Au bout de 4 ou 5 épisodes, on se rend compte que
sous ses airs de vouloir repenser le soap pour ado et éviter les clichés du
genre, Riverdale
plonge dedans la tête la première. Sous prétexte de vouloir tenir le spectateur
en haleine, les histoires s'enchaînent à une vitesse irréaliste. On oublie
presque le meurtre du pilote au profit d'autres mystères bien moins
intéressants. J'en suis d’abord venu à imaginer des théories folles, à attendre
des twists de fou pour expliquer la platitude des situations. Mais non. Le tout
sonne creux, téléphoné, convenu. Une jolie bulle bien vide.
Côté personnages, ça ne suit
pas non plus. Les amitiés se font et se défont en quelques jours sans que le
spectateur parvienne à en suivre les tenants et les aboutissants. Les liens qui
(dés)unissent par exemple Betty et Veronica sont incompréhensibles.
Les adultes de la série
prennent peu à peu autant de place que les ados avec des histoires de cœur à
peine plus matures et des soucis financiers fluctuant d'un épisode à l'autre
sans qu'on s'y intéresse vraiment.
Et même le beau Archie,
héros au centre des intrigues qui change d'amoureuse tous les 3 matins, devient
terriblement ennuyeux à force de perfection et de gentillesse. Consensuel avec
chacun, boooooring avec tout le monde...
J'aurai tenu pendant
quelques épisodes devant cette coquille vide. Jolie, hein. Mais vide. Et ma déception
fut à la hauteur de mon emballement devant les deux premiers épisodes de la
saison 1. Alors à moins que la saison 2 promette de révolutionner tout le
concept (ce dont je doute), je ne replongerai pas dans Riverdale.
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