Y avait eu Looking au mois de Janvier. Et depuis,
plus rien. Mais là, ça y est, je le tiens mon nouveau coup de cœur. Et pour le
coup, c’est pas des blagues : Orange
is The New Black est vraiment un énorme énorme kiff ! Bon je m’y prends
un an après tout le monde, mais mieux vaut tard que jamais. Lancée l’année
dernière sur Netflix, la fameuse webchannel à l’origine de House of Cards
notamment, OITNB a pourtant connu un succès assez immédiat. Le buzz
entourant la sortie de la saison 2 début juin 2014 m’a finalement convaincu de
rattraper mon retard. Et je n’ai vraiment pas été déçu. Attention, cette fois,
I mean it. For real. Orange is the New
Black est une grosse grosse balle atomique ! Pour preuve, ce petit
bilan de chacune des deux saisons (sans spoilers) :
Saison 1 :
Orange is
The New Black est une série inspirée d’une
histoire vraie : on y suit les 15 mois d’incarcération de Piper Chapman,
une jeune trentenaire, wasp, récemment fiancée à Larry (Jason "American
Pie" Biggs). En effet, une dizaine d’année auparavant, Piper avait servi
de mule au sein d’un réseau de trafiquants de drogue, mené entre autre par son
amoureuse de l’époque, Alex Vause (la géniale Laura Prepon ; j’y
reviendrai). Obligée de cohabiter avec des femmes qu’elle ne connait pas, dans
un environnement dont elle ignore toutes les règles, Piper voit sa situation
empirer lorsqu’elle s’aperçoit qu’elle est emprisonnée aux côtés d’Alex, qui
l’a balancée à la justice et qui est donc responsable de son incarcération.
C’est là le point de départ d’une grande série chorale. Car
même si elle reste centrée sur Chapman (comme ses codétenues l’appellent), OITNB
offre une galerie impressionnante de personnages, tous aussi riches les uns que
les autres. Un des atouts majeurs de la série est de réussir à faire avancer de
front plus de 30 personnages, sans qu’aucun ne soit ennuyeux et sans que le
spectateur ne soit perdu une seule seconde.
Les détenues se dévoilent petit à petit, au sein de la
prison mais également au cours de flashbacks nous faisant découvrir le passé de
chacun des personnages. Claudette, Crazy Eyes, Taystee, Red, Morello, Sophia,
Big Boo, Pennsatucky… Impossible pour moi de designer mes
préférés tant l’alchimie est réussie. Même les personnages masculins, forcément
moins nombreux et peut-être un peu moins bien servis, séduisent et
passionnent.
Amenées intelligemment les unes après les autres, les
nombreuses storylines s’emmêlent avec fluidité et limpidité. Les thèmes abordés
sont variés et traités avec énormément de finesse : le communautarisme, la
justice, l’homosexualité, le respect de la dignité, le racisme, le fanatisme
religieux… Des sujets souvent lourds, abordés frontalement, mais jamais de
façon glauque. OITNB est tour à tour drôle, triste, émouvante. Parfois
violente (jamais visuellement), c’est malgré tout la première série carcérale
dans laquelle on se sent bien.
#TeamAlexVause |
Coté casting, on frôle la perfection. Si Taylor Schilling
interprète Piper avec beaucoup de justesse, je dois avouer ici ma totale
fascination pour Laura Prepon, interprète d’Alex, vue précédemment dans That
70’s Show. J’ai rarement été envouté à ce point par le charisme d’une
actrice. J’adore absolument toutes les scènes dans lesquelles elle intervient.
Elle est magnétique. Ce qui est parfait pour la relation amour/haine qu’elle
entretient avec Piper.
En bref, une première saison avalée en quelques jours, un
univers délicieux, une pléiade de personnages fabuleux servis pas des
comédien(ne)s parfait(e)s. Un BIJOU !
Hâte de voir ce que la seconde saison pourrait donner.
Saison 2 (attention, spoilers possibles dans le trailer):
Je pensais écrire quelque semaines plus
tard mais non, seulement quelques jours plus tard, je reprends ma plume après
avoir avalé tout aussi rapidement la saison 2. Premier constat, la série ne
démérite pas. Bien au contraire, elle continue sur sa lancée en nous offrant
toujours plus de personnages, toujours plus d’histoires à découvrir.
Certaines détenues, ultra
secondaires en saison 1 prennent une ampleur inattendue, souvent grâce à des
flashbacks ingénieux, nous révélant un passé toujours très touchant. Je pense particulièrement
à Rosa ou à Black Cindy. D’autres font leur apparition, certaines de façon plus
réussie que d’autres. Vee est, à mon sens, bien plus intéressante que Soso. Mais
encore une fois, on ne sait pas grand-chose du passé de Soso, j’attends d’être
surpris en saison 3. Enfin, il faut reconnaitre la jolie importance que prend
petit à petit le personnel de la prison, que je trouve mieux servi que dans la
saison 1. Là encore, c’est quasiment une dizaine de personnages qu’on apprend à
connaitre un peu plus dans chaque épisode.
#TeamMorello, plus que jamais!!! |
J’avais renoncé en saison 1 à
lister mes personnages préférés, mais je dois bien avouer que l’une d’elle
réalise un sans-faute absolu. Morello compte parmi les héroïnes les plus
réussies de la série. Il se pourrait même qu’il s’agisse du personnage le plus
mémorable, de par son originalité, son look ou la prestation totalement sidérante
de son interprète, Yael Stone. Chacune de ses scènes est absolument parfaite. C’est
du grand-art.
Puisqu’on en est à parler des
comédiennes, je dois également tirer mon chapeau à Uzo Aduba qui envoie sacrément du lourd avec son
interprétation de Suzanne "Crazy Eyes" Warren. Jouer les fous est
toujours un peu casse-gueule : ça peut vite devenir ridicule. Mais ici c’est
subtil, c’est toujours surprenant, c’est envoutant.
Enfin, et j’arrêterais là, la
relation entre Taystee et P. continue d’émouvoir et de faire sourire. Sacré duo
de personnages et sacrée alchimie de comédiennes.
Reste Chapman, notre héroïne. J’ai
parfois lu que le personnage agaçait, qu’il était le point faible de la série
et particulièrement de cette saison 2. Je ne suis pas d’accord du tout. Chapman
a juste fait son trou (c’est le cas de le dire) dans cette prison. Et hormis un
premier épisode très particulier (et très déroutant au début), elle se retrouve
assez justement mêlée à l’ensemble des détenues, sans autre traitement de
faveur que de voir son histoire personnelle en dehors des murs un peu plus
développée que les autres. Et en plus, elle a perdu son côté tombée du nid qui
la démarquait dans la saison 1. Chapman devient un peu badass et ça
lui va bien.
Allez, je vais être honnête, quelques
personnages n’ont pas totalement transformé l’essai. Cette seconde saison étant
plus axée sur les luttes inter-gangs, les personnages isolés comme Soso,
Pennsatucky ou Sophia (que j’aime pourtant vraiment beaucoup) ont plus du mal à
trouver leur place dans cette fourmilière. Mais attention, je n’ai pas dit que
je voulais m’en débarrasser ! Loin s’en faut !
Difficile pour moi de trouver d’autres
défauts à la série. Une telle qualité d’écriture et de jeu est véritablement
très rare à la télévision. L’année va être longue, mais le final de la saison 2,
si réussi, si jouissif (dur de croire qu’il dure 1h30 !), nous en promet
de belles pour la saison 3 sans nous laisser sur notre faim… C’est sûr, Orange is The New Black
is the new Six Feet Under / The Wire / The West Wing... (rayez la mention inutile).