La semaine
dernière, je débattais encore sur Twitter pour convaincre quelqu’un de regarder
Modern Family. Au cours de la diffusion de la cinquième saison, je ne pensais
plus qu’il était nécessaire d’expliquer à quel point cette série comptait parmi
les plus drôles du moment. Les Emmy Awards semblent pourtant s’acharner à le
proclamer haut et fort puisque la série a remporté trois ans de suite la
récompense ultime de meilleure comédie. Mais comme visiblement, elle reste
inconnue pour beaucoup et qu’elle peine à intéresser certains, il est temps que
je me penche sur cette série pour voir si j’arrive à persuader les sceptiques
de regarder cette sitcom.
Modern Family
raconte le quotidien d’une famille moderne (d’où le titre finement recherché) qui
présente plusieurs formes de schémas familiaux apparus ces dernières décennies :
les familles recomposées, homoparentales, les couples multiculturels, intergénérationnels,
ou bien encore le phénomène nouveau de ces adulescents devenus parents. Si ces
tendances sociologiques ne sont pas toutes récentes, la famille
Pritchett-Dunphy possède la particularité de les accumuler et de complexifier
légèrement les rapports qu’entretiennent les personnages entre eux. Mais puisqu’il
s’agit d’une comédie, ces difficultés ne sont pas vraiment prises au sérieux et
sont avant tout là pour nous faire marrer. Et ça marche super bien pour au
moins 5 raisons qui, personnellement, m’ont rendu accro à cette série.
1) Phil Dunphy
(interprété par Ty Burrel) : lorsque j’ai commencé à regarder la série, c’est
lui qui m’a fait rire en premier. Phil est marié à Claire et est le père de
trois enfants. Et sa particularité première est de ne pas avoir encore
totalement réalisé qu’il n’avait plus 20 ans. Dans sa tête, Phil est encore
jeune. Mais ça, c’est dans sa tête, parce que pour le reste de son entourage, il
est surtout souvent ringard, lourd et embarrassant. Phil cherche absolument à
rester dans le coup alors qu’il a déjà 3 wagons de retard, il veut devenir le
meilleur ami de ses enfants quand ceux-ci commencent à s’émanciper, il voudrait
être le "mec cool et fun" apprécié de tout le monde alors qu’il a un
humour assez… simpliste, dirons-nous. Mais il reste super attachant, parce que
quelle que soit la situation, Phil essaye toujours de bien faire. Même s’il
connait parfaitement ses limites, il ne lâche jamais l’affaire, quitte à
devenir ridicule. Ce qu’il fait d’ailleurs très bien.
2) Cam Tucker (Eric
Stonestreet) : deuxième personnage à m’avoir sauté aux yeux au premier
visionnage de la série. Cam est en couple avec Mitchell, le frère de Claire. Pour
ceux qui ont un doute, même si Cameron est également un prénom féminin, il s’agit
bien là d’un couple homosexuel. Et franchement, chez Cam, ça se voit
légèrement. C’est l’archétype du héros "bigger than life".
Drama-queen par excellence, Cam adore mettre sa vie en scène (comme le jour où
il a présenté sa fille adoptive à sa famille sur la musique du Roi Lion.
Priceless). Il est capable de tout, pourvu qu’il soit au centre de l’attention
et qu’on l’admire. Il adore se déguiser (son personnage de Fisbo le clown est immanquable),
il est persuadé de chanter divinement bien et il a évidemment une vision du bon
gout un peu particulière. Mais même s’il est maniéré, susceptible, Cameron n’oublie
pas ses origines paysannes qui remontent parfois à la surface de façon hilarante.
3) Gloria Pritchett
(Sofia Vergara) : troisième personnage totalement délirant de la série,
Gloria est mariée à un homme de 30 ans son ainé, Jay, le père de Claire et
Mitchell (vous suivez ?). Originaire de la Colombie, c’est la bomba latina
par excellence. La taille de ses seins n’a d’égal que la puissance de sa voix.
Et ses décolletés sont souvent tout aussi prononcés que son accent. Boule de
nerfs superstitieuse et pourrie gâtée, Gloria a bien l’intention d’agir selon
sa volonté. Véritable tornade, Gloria sait parfaitement user de ses charmes
pour obtenir ce qu’elle veut de son mari (et de Phil, aussi, il faut le dire)
mais elle refuse souvent de l’admettre. Pas question pour elle de passer pour l’écervelée
de service.
J’ouvre une
parenthèse pour dire que les trois comédiens interprétant les personnages dont
je viens de parler sont, comme le reste du casting, parfaits en tout point. Ils
parviennent à interpréter ces personnages limites caricaturaux avec beaucoup de
subtilité (et notamment Eric Stonestreet, à mille lieux de Cam, dans la vraie
vie). Là encore, les Emmy ont vu juste puisque chacun y a remporté le meilleur second rôle
comique.
Ca va, tu t'es bien reprendé (ou reprendu...je ne sais plus). Et bien je faisais parti des rares qui ne regardaient pas cette série, mais grâce à toi (encore) je me suis décidé à m'y mettre. 5 saisons de retard, ca nous permet de bloquer quelques week-end avec ma femme. Un autre post de ta part avant la fin de l'année j'espère?
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