Breaking Bad revient pour son ultime
saison. On le saura. Tous les réseaux sociaux sont en boucle sur cette info
depuis une semaine. Et avec la diffusion hier soir du premier épisode de cette
dernière fournée, le phénomène s’accentue encore plus. Jusqu’à l’overdose. Et
jusqu’à craindre d’aller sur Twitter, de peur de se faire spoiler. Je rassure
tout le monde : j’adore Breaking Bad,
j’idolâtre totalement cette série et il me tarde d’être peinard chez moi ce
soir pour pouvoir à mon tour mater le retour de Walter White. Et pourtant, il
est loin d’être sympathique, ce cher Walter. On peut même dire qu’il est
carrément flippant. Mais on l’aime pour ça. Et ça n’est pas le seul. Ils sont
même de plus en plus nombreux. J’avais déjà écrit un papier sur la place des méchants dans les séries mais je m’étais concentré sur les seconds rôles. Or,
les séries qui ont pour héros principal un vrai salaud pullulent. Voilà un
classement des pires méchants de ces dernières années qu’on adore détester, du
plus inoffensif au plus dangereux.
9. Sheldon
Cooper (The Big Bang Theory) :
Autiste, bourré de TOC, limite atteint du syndrome d’Asperger, Sheldon ne se
rend pas compte de sa méchanceté. Ultra intelligent, il prend tout le monde de
haut : Penny, évidemment, mais aussi ses "amis", qui sont
pourtant également des grosses têtes. Incapable de comprendre les conventions
sociales qui font que tout un chacun se doit de filtrer un minimum ses pensées
pour ne pas vexer son entourage, Sheldon est cash et balance ses quatre vérités
à tout le monde. Mais comme il est drôle, on lui pardonne tout. Et ses potes
aussi, mais ça on se demande bien pourquoi.
Taux de
méchanceté : 23%.
Capital
Sympathie : 73%
8. Gregory
House (Dr House) : Médecin
misanthrope ayant pour point commun avec le précédent une intelligence hors
norme. House n’aime pas le contact avec ses patients. Ce qui l’intéresse, c’est
la science, la démarche intellectuelle du diagnostic. Et tant pis s’il doit
heurter la sensibilité de certains. Au fond, c’est un faux méchant. Il est
surtout politiquement incorrect et envoie des missiles en disant tout haut ce
que tout monde pense (honteusement) tout bas. Mais peut-être qu’on ferait tous
pareil si on se gavait de Vicodin pour atténuer une douleur lancinante dans la
jambe droite.
Taux de
méchanceté : 32%
Capital
sympathie : 87%
7. Don
Draper (Mad Men) : ok il est
beau, ok, il a la classe, ok, c’est un cador dans son boulot. Mais ne nous y
trompons pas, Don Draper est méchant. Egoïste, hautain, il a une très haute
opinion de lui-même et il distille ses pensés au compte-goutte, comme si le
monde ne les méritait pas. Mâle dominant, il est le pire des machistes. Il aime
(beaucoup trop) les femmes mais au fond, il a assez peu de considérations pour
elles. Sauf peut-être pour Joan, mais on le comprend, c’est Joan, quoi. Les
hommes ne sont pas en reste et dés que l’un d’eux le surpasse dans quelque
domaine que ce soit, Don trouve toujours un moyen de lui mettre des batons dans
les roues. Alors quand il s’agit de cet avorton de Peter Campbell, c’est drôle
mais quand il s’en prend aux autres, ça fait mal.
Taux de
méchanceté : 54%
Capital
sympathie : 46%
6. Dexter
Morgan (Dexter) : de toute
la liste que je dresse ici, c’est sans doute lui qui a un capital sympathie le
moins raccord avec sa dangerosité, ce qui lui évite les premières places de ce classement. Dexter est un psychopathe, un vrai. Il est
violent, immoral et sacrément dérangé. C’est lui qui a le tableau de chasse le
plus élevé et le modus opeandi le plus pervers. Il devrait se retrouver en tête
de ce classement. Mais pourtant ça passe. Parce que les scénaristes lui ont
donné des tas d’excuses et un cadre bien limité pour assouvir ses besoins
meurtriers. Et parce que Michael C. Hall l’interprète avec tellement de
subtilité (du moins dans les premières saisons) qu’on en vient à tout lui
pardonner. On oublie qu’il est fou à lier. M’enfin, il n’empêche que l’animal n’en
reste pas moins ultra-flippant. Et les dernières saisons tendent à nous
rappeler que son mode de vie est tout de même franchement condamnable.
Taux de
méchanceté : 96%
Capital
sympathie : 92%
Taux de
méchanceté : 59%
Capital
sympathie : 48%
4. Tony
Soprano (Les Soprano) :
Malgré son embonpoint sympathique et sa dégaine un peu beauf sur les bords,
Tony Soprano est quand même le parrain mafieux local. Certes il est dépressif
et bouffé par des crises d’angoisse qui l’affaiblissent régulièrement, mais
faut pas le titiller trop longtemps. Comme don Draper, Tony n’aime pas qu’on
s’élève plus haut que lui. Ses sbires se font alors une joie de régler ses
"problèmes" de manière définitive quand ça n’est pas lui qui fait
régner sa justice à coups de poings. Et peu importe qu’il s’agisse d’un de ses
proches ou non, le sort reste le même pour tout le monde. Seuls Carmela et ses
enfants peuvent lui tenir tête sans qu’il ne puisse réagir. Ce qui a tendance à
le frustrer un chouilla…
Taux de
méchanceté : 64%
Capital sympathie : 74%
3. Enoch
"Nucky" Thompson (Boardwalk Empire):
le vrai gangster, pur et dur, manipulateur, corrompu, dangereux, sans foi ni
loi et maître en son royaume. Interprété magistralement par Steve Buscemi, ce
roi de la pègre des années 20 fait régner la terreur en toute tranquillité tant
son influence est grande sur cet Atlantic City de la Prohibition. Tellement
méchant qu’il devient difficile de s’attacher à lui. Personnellement, je n’y
suis jamais arrivé. Et j’ai arrêté la série.
Taux de
méchanceté : 79%
Capital
sympathie : 12%
2. Tom Kane
(Boss) : Le plus gros danger
du maire de Chicago vient de son inconstance. On ne sait jamais dans quel état
on va le trouver. Il peut être tour à tour doux comme un agneau (mais méfiez-vous
de l’eau qui dort, ça n’est jamais anodin) et violent comme personne ! Très
flippant. Du coup, le personnage devient parfois difficile à suivre. Ce qui le
sauve (un peu), c’est qu’il évolue dans un univers où les personnages sont tous
plus pourris les uns que les autres. Et comme tout est relatif, il s’en sort à
peu près. Notamment grâce à sa condition médicale. Certains téléspectateurs n’ont
pas tenu devant tant de cynisme et de méchanceté.
Taux de
méchanceté : 88%
Capital
sympathie : 21%
1. Walter
White (Breaking Bad) : C’est
bel et bien lui le personnage le plus dangereux des séries. Et la raison est
simple. Au début de la série, ce type là est un loser parfait. Il n’est qu’un
prof de chimie raté qui mène une petite vie bien médiocre… Contrairement à tous
les autres, il découvre peu à peu son pouvoir, sa méchanceté et son machiavélisme.
Sauf qu’il n’y met aucune limite. Il n’a rien à perdre et il n’a aucun
garde-fou. Profondément égoïste, manipulateur comme personne (surtout avec ce
pauvre, pauvre Jesse), Walter White est carrément terrifiant. Et le regard que
sa femme pose sur lui dans les dernières saisons en dit long sur sa
dangerosité. On attend tous de savoir si quelqu’un va enfin se décider à le
faire redescendre sur (ou sous) terre ou si le mal va définitivement avoir
raison de lui.
Taux de
méchanceté : 95%
Capital sympathie :
53% (et ça baisse peu à peu)
Comme quoi, ces héros méchants fascinent : grand nombre
d’entre eux font partie des séries les plus populaires du moment. A noter qu’on
trouve peu de femmes dans ce classement et que la plupart des énergumènes
nommés ci-dessus sont malades, physiquement ou psychologiquement. Faut bien trouver
des excuses à tant de méchanceté…