Le phénomène
Stranger Things et le scandale Kevin
Spacey ont presque réussi à éclipser l’autre actualité du moment de Netflix: la
sortie de l'excellente Mindhunter, la
série produite et en partie réalisée par David Fincher. Cette sorte de
prolongation sérielle de Zodiac
raconte les débuts de la science du profiling dans les arcanes du FBI des
1970's. Dans le rôle principal, Jonathan Groff. Ce jeune comédien enchaîne les
projets depuis maintenant près d'une décennie. Petit focus sur trois rôles
marquants dans sa jeune carrière.
Jesse St. James – Glee : dans la première saison de la fameuse série musicale
de Ryan Murphy, Jonathan Groff et ses bouclettes font leur apparition dans le
rôle de Jesse: il est le rival parfait de Rachel Berry. Chanteur principal des
Vocal Adrénalines, LE groupe concurrent à abattre, il séduit Rachel et utilise
sa naïveté pour fomenter les pires coups bas et décrédibiliser les New
Directions.
La performance de Groff sera plus tard critiquée, certains journalistes bas de plafond estimant qu'un acteur ouvertement homosexuel ne peut interpréter de façon crédible un personnage hétérosexuel. Passons sur cette absurdité d'une connerie abyssale pour revenir sur le principal problème de Jonathan Groff dans Glee. Le visage angélique du garçon et le jeu subtil du comédien sont ceux d'un jeune premier. Pas ceux d'un méchant. On a un peu du mal à croire à la perversion de ce faux vilain. Et les scénaristes semblent être de cet avis: les saisons suivantes verront revenir un Jesse totalement transformé: bienveillant, gentil, encourageant, il devient un allié solide et régulier pour Rachel. C'est même lui qui lui tient la main pour l'ultime chanson de la série. Groff fait alors son coming-out de gentil.
La performance de Groff sera plus tard critiquée, certains journalistes bas de plafond estimant qu'un acteur ouvertement homosexuel ne peut interpréter de façon crédible un personnage hétérosexuel. Passons sur cette absurdité d'une connerie abyssale pour revenir sur le principal problème de Jonathan Groff dans Glee. Le visage angélique du garçon et le jeu subtil du comédien sont ceux d'un jeune premier. Pas ceux d'un méchant. On a un peu du mal à croire à la perversion de ce faux vilain. Et les scénaristes semblent être de cet avis: les saisons suivantes verront revenir un Jesse totalement transformé: bienveillant, gentil, encourageant, il devient un allié solide et régulier pour Rachel. C'est même lui qui lui tient la main pour l'ultime chanson de la série. Groff fait alors son coming-out de gentil.
Patrick Murray – Looking : après avoir joué dans la seconde saison de Boss le rôle d'un faux gentil (tiens
tiens) pas inoubliable, Jonathan décroche en 2014 le rôle de Patrick, geek trop
choupinou, héros principal de la nouvelle production HBO. La série d’Andrew
Haigh et Michael Lannan suit le quotidien des trois homosexuels trentenaires de
San Francisco dans leurs pérégrinations amoureuses et professionnelles. Groff y
crève l'écran : totalement à l'aise pour interpréter ce gentil naïf qu'est
Patrick, le comédien semble ne faire qu'un avec son personnage. Énervant pour
certains, charmant pour d'autres, Patrick est un personnage complexe, certes un
poil névrosé et bourré de principes mais inoffensif et terriblement attachant.
On a bien du mal à faire le distinguo entre les deux hommes tant Jonathan
semble follement s’amuser à interpréter Patrick. En interview, il répète
partout qu’il est fier de faire vivre ce personnage gay si complexe, si juste,
et ce, même dans les scènes plus gênantes de discours alcoolisé ou de lavement
anal.
Holden Ford – Mindhunter : à peine consolé de l’annulation (trop rapide)
de Looking, Groff se voit déjà
embarqué dans un nouveau projet, et non des moindres. Il campe là encore le
rôle principal d’un thriller policier psychologique. Son personnage partage
certains traits de caractère avec le précédent: passionné, un brin naïf, peu
sûr de lui, Holden est présenté comme un garçon sage. Encore une fois, les
premiers épisodes nous donnent à voir un vrai gentil. Mais au fil de
l’évolution du personnage de plus en plus marqué par les serial killers qu’il
côtoie, Jonathan Groff durcit son jeu qui, tout en restant toujours subtil,
fin, devient plus brutal, plus sec. Et peu à peu le comédien fait oublier
l’image du bon Patrick pour retrouver celle plus badass de Jesse, en un peu
plus crédible cette fois. Ayant muri, vieilli, le comédien semble plus apte à
porter sur ses épaules des scènes plus noires et des situations plus borderline.
En trois rôles (dont deux principaux, déjà) le comédien de 32 ans à qui on donnerait le bon dieu sans confession multiplie les genres (il n’y a qu’à voir comme il associe Glee et Mindhunter dans cette vidéo chez StephenColbert - à 6:30). Et même s’il peine à se démarquer de cette image de gentil qui semble vouloir lui coller à la peau, la complexité de son dernier personnage en date semble lui promettre dans les saisons à venir la possibilité d’élargir encore un peu plus sa palette de jeu et d’aller dans des recoins plus darks.
A lire
aussi, ce super interview de Jonathan Grof dans les Inrocks.