Et voilà, Netflix a encore
frappé. Cette fois, ça s’appelle Stranger
Things et c’est une grosse balle. Même si la série est courte, ça faisait
longtemps que je n’avais pas avalé une saison aussi rapidement (démarré lundi,
achevé jeudi). Je suis devenu totalement addict dès le pilote. Et j’étais à la
limite d’être dégouté d’avoir une semaine aussi chargée parce que j’aurais
voulu voir les derniers épisodes encore plus rapidement. Au final, ça m’a couté
quelques heures de sommeil mais ça y est, j’ai fini ce binge-watching
totalement jouissif ! Et je ne peux que vous encourager à faire de
même !
Stranger Things raconte la série de phénomènes paranormaux qui se
multiplient dans la petite ville de Hawkins, Indiana après la disparition
mystérieuse de Will Byers, un jeune geek de 12 ans : créatures non
identifiées, pouvoirs psychiques, poltergeists, rien n’épargne cette commune banale,
isolée et jusque-là sans histoires. Détail primordial pour mieux
appréhender la série : le récit se déroule en 1983, avec toutes les
(non-)technologies qui vont avec : voitures, radios, téléphones… ça sent
bon les 80’s et c’est même de là que la série tire toute son essence.
Parce que Stranger Things est avant tout un hommage ultime au cinéma
d’aventure et fantastique des années 80.
Il n’y a pas une scène, pas un plan qui ne rappelle pas les plus grands films
cultes de cette période. On pense à E.T.
et à Rencontres du 3ème Type
bien sûr, aux Goonies aussi, mais
encore à Shining, Abyss ou the Thing... En fait, pour reprendre l’expression qu’un
pote a posté sur Facebook (merci Tim !), la série est l’enfant télévisuel
que Spielberg et Stephen King auraient pu avoir il y a 35 ans. Visuellement,
c’est une pure merveille. La photographie est exactement celle de cette
époque ; la réalisation, absolument parfaite, respecte à la lettre les
codes du genre aventuro-fantastique spielbergien ; les costumes et les
décors sont plus vrais que nature. Et que dire de la musique génialissime de
Kyle Dixon & Michael Stein ? Composée au synthé, forcément, elle-seule
suffit à ramener le spectateur trois décennies en arrière.
Bref, les frères Duffer,
auteurs-réalisateurs de la série, maîtrisent parfaitement leur sujet et rendent
un bel hommage aux eigthies, là où Super
8 avait choisi de rebooter cette veine cinématographique sans y parvenir
tout à fait. Alors oui, certains diront que la série va trop loin dans cet
hommage et que la forme finit par dépasser le fond. Pour ma part, j’adhère à
200 % ; je n’ai jamais boudé mon plaisir, ô combien régressif et jouissif,
et j’ai adoré dévorer cette madeleine de Proust en velours côtelé.
En plus, force est de reconnaître
que le fond est tout à fait à la hauteur de la forme. Le récit est particulièrement
bien tenu sur les huit épisodes, avec très peu de temps morts et une tension
qui va crescendo. Preuve s’il en fallait qu’une saison courte et cohérente vaut
bien mieux que 24 épisodes (ou même 13) qui étirent un récit jusqu’à
épuisement. De plus, et sans spoiler personne, la saison a une fin, ce qui est bien
appréciable au vu des mystères implantés dès le pilote. A ce propos, les
éléments fantastiques vraiment chelous (et donc potentiellement difficiles à
avaler) sont amenés avec précaution et même avec logique au fil des épisodes,
ce qui permet au spectateur de les accepter sans problème et de se laisser
aller dans un univers toujours plus étrange. Certains phénomènes ne sont pas
totalement expliqués mais qu’importe, on comprend l’idée et on accepte que
quelques parts du mystère restent plus flous parce qu’au final, Stranger Things est bourré de bonnes
idées - à commencer par les guirlandes de Noël, bijou visuel et trouvaille
scénaristique géniale, tour à tour inquiétante et rassurante.
Un mot sur les comédiens, pour la
plupart totalement inconnus : jolie prouesse que d’avoir réuni un casting
aussi réussi et hyper attachant bien qu’essentiellement composé d’enfants et
d’adolescents. Certes, les gamins surjouent un peu mais ça fonctionne très bien
(sans doute parce qu’ils nous rappellent Mickey, Choco et Data). Certes, les midinetteries
des ados ont un air de déjà-vu mais sont tellement assumées qu’elles en
deviennent ultra-touchantes (mention spéciale à Charlie Heaton qui rend le
personnage de Jonathan bouleversant à plusieurs reprises). Et oui, Winona Ryder
en fait un peu (beaucoup) des caisses mais on s’en fout, ça marche : on est
complètement avec elle. La vraie perle de cette saison est sans doute Millie
Brown qui interprète Eleven avec beaucoup de subtilité, et qui compense sa
quasi-absence de dialogues avec une large palette d’émotions très convaincante.
Allez, je crois que j’en ai assez
dit pour montrer à quel point cette série m’a plu, à quel point je la
recommande et à quel point j’attends d’ores et déjà la suite. Regardez Stranger Things et payez-vous un aller
direct vers votre enfance (ou votre adolescence). Kiffez, frémissez, riez. Vous
ne serez pas déçus. Moi, pendant ce temps, je vais me refaire les Goonies. Ou Rencontres du 3ème type. Ou E.T. Sans doute les trois, en fait.